LES CONCERTS COUPERIN - Notes de programme, 25 février 2024

Trio en la majeur Hob. XV : 18 de Joseph Haydn (1732-1809)

‘’ Je suis Salomon, de Londres, et je viens vous chercher. Dès demain, nous conclurons une entente. » 

C’est en ces termes que l’agent de concert Johann Peter Salomon invita Haydn à participer à un événement musical qu’il organisait dans la capitale anglaise. Une ville en pleine effervescence musicale, riche et intense, qu le compositeur découvrit.

Le Trio en la majeur, Hob. XV : 18, démontre à quel point Haydn a su s’adapter aux limites imposées par le marché londonien. Si les parties de violon et de violoncelle ne sont pas difficiles
à interpréter, leur contribution à l’œuvre n’en est pas moins grande; de fait,  leur rôle est contrapuntique. Haydn venait littéralement d’inventer le contrepoint classique avec ses quatuors op.33-, en ce sens qu’au lieu d’offrir traits et passages qui n’auraient d’autres buts que d’étoffer la texture, ils participent de façon plus subtile et discrète. Par exemple à la mesure 7 de l’Allegro moderato. Si son rôle semble celui d’un simple accompagnement, la relation thématique entre cette figure mélodique et celle jouée par le piano, quatre mesures plus tôt, fait en sorte que l’on peut se demander qui accompagne qui.
On se demande si Haydn ne se joue pas de nous. 

(Tiré des notes  d’Alex Benjamin / Analekta, The Gryphon Trio)

 

Études # 19, # 116 et # 119 d’Hélène de Mongeroult (1764-1836)

Elle est née Hélène de Nervo le 2 mars 1764 à Lyon. Enfant très précoce, elle eu des cours de clavecin avec l’alsacien Nicolas Hullemandel, un contemporain de Mozart, qui a étudié avec Carl Philipp Emanuel Bach.

À 20 ans, elle épouse le marquis de Mongeroult.

Elle est la première a joué J-S Bach et cela a beaucoup influencé ses compositions. Elle a étudié un peu avec Clementi et plus avec Dussek. Elle se produit régulièrement dans les salons qui constituent à cette époque une partie importante du paysage culturel. Et, ce sont les femmes, aristocrates ou artistes, qui en sont les âmes.

 Hélène de Mongeroult s’est distinguée comme l’une des plus grandes pianistes et compositrices de l’époque. La peintre Élisabeth Vigée Lebrun écrira dans ses
mémoires : "Quand la marquise de Montgeroult se mettait au piano, elle fascinait ses contemporains. Elle faisait parler les touches".

En 1795, elle compose ses premières sonates. Elle est nommée professeur de piano, 1ère classe homme, au Conservatoire de musique de Paris. Elle est la première femme qui occupe ce poste.

Vers 1799, elle prend des cours avec Reicha qui lui enseigne le contrepoint.

Elle aura composé neuf sonates pour le pianoforte, une pièce pour pianoforte, six nocturnes.
Elle écrit un Cours complet pour l'enseignement du pianoforte de 711 pages, qui comporte 972 exercices, 114 études, des Thèmes variés, trois fugues, une Fantaisie.

C'est le cours pour piano le plus important du 19ème siècle. Une œuvre de visionnaire puisque trente ans d'avance sur son temps.

Une romantique avant l’heure.

Tiré de www.nakawedoc.com/fr/portraits-de-femmes  et des Podcast de France Musique d’après le musicologue Jérome Dorival) 

 

Mélodies galloises, irlandaises et écossaises           Ludwig van Beethoven (1770-1827)

Au tournant du 19e siècle, grâce à Georges Thomson, pionnier du folklore, on se découvre un véritable engouement pour les chansons folkloriques.

Dans sa jeunesse, Thompson fréquente les concerts et devient familier, entre autres, avec Haydn, Pleyel, Handel et Gluck. Un concert l’aurait marqué : celui du castra italien Tenducci qui chanta des airs écossais. Le jeune Thompson réalise alors que l'héritage musical de son pays méritait bien d'être préservé.
 
Bien sûr, il y eu d’autres personnes intéressées à cette cause, notamment James Johnson qui publia ses six volumes dans ‘’Scots Musical Museum’’ et  William Napier qui publia ‘’Selection of Original Scots Songs’’. Mais Thompson s’est fixé des normes plus élevées pour sa propre collection : fournir une collection de tous les beaux airs, à la fois plaintifs et vifs, sans mélange de frivolités - pour obtenir l'accompagnement le plus approprié et le plus complet, avec l'ajout d’harmonies symphoniques. 
 
Le principal poète de Thomson était Burns, qui a contribué à plus de 120 pièces.
Parmi les autres poètes enrôlés dans l'œuvre figuraient, entre autres, Sir Walter Scott, Sir Alexander Boswell, James Hogg,
 
Pour atteindre cet objectif, Thomson a recherché les meilleurs compositeurs du moment, ses premiers choix se portent sur Ignaz Pleyel et Léopold Anton Kozeluch. Puis, il s'approcha de Haydn et s'assura de ses services pour les volumes 3, 4 et 5. Mais Haydn vieillissait et sa santé se détériorait et c'est pourquoi, en 1803, Thomson écrivit à Beethoven. Dans sa première lettre à Beethoven, il demandait simplement six sonates. Beethoven a répondu favorablement mais a fixé un prix plus élevé que ce que Thomson pensait pouvoir se permettre.

 

La correspondance qui suivit fut largement centrée sur ce que Beethoven considérait comme un prix équitable et sur ce que Thomson était capable ou disposé à payer. Aucune œuvre instrumentale n'est parue, mais à partir du premier volume de chansons irlandaises, publié en 1814, les arrangements de Beethoven prédominent.
Thomson ne considérait pas Beethoven comme un homme facile à gérer. Chaque chanson devait avoir un accompagnement pour piano, avec prélude et ritournelles. Les parties de violon, de flûte et de violoncelle étaient spécifiées ad libitum. Beethoven s’objecte à la flûte. Il n’aimait pas l’instrument et ne voulait pas composer pour la flûte.Beethoven sait plaint d’avoir reçu des chansons sans texte et qu'on pouvait difficilement s'attendre à ce qu'il réagisse aux sentiments des chansons. Parfois, en effet, une fois les arrangements musicaux terminés, Thomson décidait de remplacer le texte par de nouveaux couplets. Travaillant avec Pleyel et kazeluch, voir avec Haydn, il pourrait demander des révisions.il était toujours préoccupé par les exigences techniques il était toujours préoccupé par les exigences techniques des arrangements, car il insistait sur le fait qu'ils devaient être à la portée du pianiste de salon, généralement une jeune femme distinguée. Beethoven possédait ses propres standards et ne voulait pas de compromis. et bien que les parties de violon et de violoncelle devaient être facultative, il était trop chambriste pour rester dans les limites.Il y a toujours eu la question de la rémunération. Compositeur et éditeur n'ont jamais pu s'entendre sur ce point.Haut du formulaBas du formulaire

 

La gamme d'ambiances et de sentiments dans ces chansons est large. Certaines chansons les plus légères - The pulse of an irishment, The British Light Dragoons, Cease your funning, (tiré de The Beggar's Opera) – ayez une délicieuse fanfaronnade, tandis que des chansons telles que When Mortals All to Rest Retire et The Return to Ulster atteignent une véritable éloquence. Parfois, on est agréablement surpris de reconnaître une mélodie familière, souvent masquée par un texte inconnu – Sally in Our Alley and The Mintrel Boy (The Soldier) et parmi ceux qui ne sont pas inclus dans ce programme, The Last Rose of Summer et Auld Lang Syne.
 
Les folkloristes des époques plus récentes qui ont considéré ces chansons comme des aberrations se trompent de cible.
Ce ne sont plus des chansons folkloriques mais des idéalisations par rapport à leur époque. Et les spécialistes de Beethoven ont généralement été incapables de leur trouver une place. Ils ne devraient certainement pas être classés parmi les lieder.
Il s'agit plutôt de musique de chambre avec voix. En tant que tels, ils ont une place particulière qui leur est propre.
 
-Philip Lieson Miller- RCA, Beethoven Folk Songs

 

 Notes recueillies par Nathalie Tremblay
 
 
 

 

Notes de programme du 2e concert :  Lizotte joue Lizotte

 

Stellar Sonata opus 51 pour harpe électroacoustique

La harpe électroacoustique connaissant un essor considérable depuis le début du 21e siècle, Stellar Sonata est une œuvre spécialement écrite pour l’instrument afin d’établir son propre répertoire de concert. Composée en 2019 grâce à l’appui du Conseil des arts et des lettres du Québec, de la MRC des Pays-d’en-Haut et des Harpes Camac en France, cette sonate expose trois personnages de la mythologie grecque : le Minotaure, Ariane et le dieu Bacchus. 


Andare Moderato

Mi-taureau mi-homme, imprévisible et tumultueux, le Minotaure de Stellar Sonata n’est pas le monstre tueur et terrifiant. Il est l’être qui subit le châtiment d’être né d’une malédiction et condamné à vivre enfermé dans le Labyrinthe. Seule sa demi-sœur Ariane peut communiquer avec lui, le calmer, le consoler. Son fil magique lui permet de sortir du Labyrinthe et non de fuir le Minotaure. Pour bien représenter la créature mythique, j’ai choisi Andare Moderato, en métaphore à andante moderato. Deux tempi, pesante et leggiero, symbolisent l’emprise du Minotaure et l’agilité d’Ariane. Tourment et complicité traversent ce mouvement, entre les puissants accords de l’introduction, entrecoupés de phrasés aériens et articulés.


Ricercare

Ricercare signifie « rechercher ». Et c’est exactement ce qu’Ariane fait au début de ce mouvement, après avoir été séduite et abandonnée sur l’île de Naxos par Thésée, venu sur l’île de Crète pour tuer le Minotaure. J’expose dès le départ le sujet, représentant le chant de la peine d’Ariane qui appelle Thésée en vain. Mais l’élément vecteur du Ricercare est réellement le contresujet. Plus loin enveloppé par l’effet de distorsion, il décrit la rage et la discorde psychologique qu’Ariane ressent lorsqu’elle découvre qu’elle a été trahie, en plus d’avoir été complice de la mort de son demi-frère le Minotaure. Mais l’effet le plus surprenant, généré par les courbes algorithmiques d’un flanger, dessine subtilement l’ombre de Bacchus aux côtés d’Ariane, telle une présence rassurante tout au long du mouvement. C’est lui qui viendra la libérer et lui offrir une vie heureuse. Thésée disparaît seul à l’horizon alors que Bacchus et Ariane quittent Naxos. Les larmes d’Ariane s’estompent dans un fondu sonore totalement organique, exécuté par l’interprète au moyen d’un long decrescendo al niente.

 

Radioso Sono

Comme une traînée d’étoiles, les gammes mélodiques jubilantes du Radioso Sono soulignent la joie d’Ariane, épouse de Bacchus. Le mouvement entier célèbre l’apogée de sa vie, mais aussi de sa mort, puisque son époux l’immortalisera sous les traits d’une constellation céleste, la Couronne boréale. Travail de harpiste ou travail d’ange, les entrées de jeu du carillon à barres, l’interaction audacieuse avec l’électronique et l’apparition du spectre d’Ariane en temps réel nous transportent dans l’infini de l’âme!

 

Raga opus 41 pour deux harpes

Par définition, le raga est une trame musicale de la musique savante de l’Inde, conçue comme un mode musical et une forme, et liée à un climat émotionnel et à une saison ou à un moment de la journée. Raga opus 41 pour deux harpes est cousu sur le patron du raga indien. C’est donc une œuvre sans interruption, suivant un style musical de type jam improvisé. Émergeant d’un événement sonore simple et doux, Raga est amplifié dans sa progression par le jeu et les prouesses techniques des interprètes, manipulant harpe et percussions traditionnelles ou typiques. Il oscille du mode indien au mode pentatonique, chancelle du mineur au majeur, traverse divers états d’âme, le tout aboutissant à un feu d’artifice sonore!

D’un point de vue métaphorique, c’est comme si l’on accostait en Inde et que l’on s’imprégnait des saveurs, des gammes et des modes du pays; comme si l’on se procurait de petites percussions et des souvenirs. Puis, tout en cheminant dans le pays visité, on apprenait à connaître les gens, en échangeant sur nos cultures respectives, la spiritualité et l’existence. Composé en 2006 pour Judy Loman et Jennifer Swartz, Raga était une commande de la Canadian Broadcasting Corporation pour la série « Quebec in Concert ».

 

Suite Galactique opus 39 pour harpe solo

Composition pure, intemporelle et libre, la Suite Galactique a été composée durant l’été 2000. En plus d’explorer de nouveaux aspects sonores sur la harpe, elle demande aux harpistes d’élargir leurs prouesses techniques et de contrôler des sons provenant d’autres sources, par exemple, de jouer sur une partie inusitée de la corde, entre la cheville et le sillet; de jouer en tenant un bout de papier sur une corde en vibration pour imiter la couleur sonore du froid et du feu; de jouer en imitant simultanément le chant des sirènes… de jouer en chantant! La Suite Galactique était la pièce imposée pour le Anne Adams Award de l’American Harp Society en 2016, de même qu’au National Competition de l’American Harp Society en 2023.

 

Exosphère

Couche atmosphérique qui s’étend au-dessus de 1000 km environ, où les molécules les plus légères échappent à la pesanteur et gagnent l’espace interplanétaire. La substance est présentée dans le grave de la harpe, dans la terre, comme si l’on avait pris une motte de boue pour en extirper l’eau, pour ensuite suivre son parcours moléculaire et les diverses transformations qu’elle subit dans l’atmosphère. Musicalement, il y a nettement une ascension et un sentiment d’apesanteur.

 

Hymne au Bon Combat

Le « Bon Combat » est un terme omniprésent dans le Manuel du guerrier de la lumière, écrit par Paulo Coelho. Il signifie que chaque être humain se bat pour le meilleur de lui-même, avec amour, respect et persévérance. Exténué après une dure lutte, le guerrier s’assoit avec ses compagnons autour d’un feu, chacun racontant ses conquêtes. Les étrangers qui se joignent au groupe sont les bienvenus, car tous sont fiers de leur vie et de mener le « Bon Combat ». Près du feu, le guerrier se réchauffe et chante avec ses amis.

 

Scherzo del Pueblo

Traduction espagnole de « scherzo du peuple ». Construite sur un rythme ternaire, la musique caricature une danse des villageois, comme si nous étions à la foire. Nous pouvons imaginer les animaux de la ferme, les gens qui rient et marchandent, les enfants qui jouent et courent ici et là!

 


Notes de programme

 

1er concert

Influences baroque avec le Duo Alteris-

Mélissa Tremblay, hautbois et Bruce Gaulin, piano

 

Invitée : Laurianne Houde, violon

Eugène Ysaye (1858-1931)

Eugène Ysaÿe, né le 16 juillet 1858 à Liège et décédé le 12 mai 1931 à Bruxelles, fut violoniste, chef d'orchestre et compositeur. Il est né dans une famille de musiciens. Dès l’âge de cinq ans, il a commencé à suivre des cours de violon avec son père qui était un éminent violoniste et un chef d’opéra.

"Eugène Ysaÿe a été chef d'orchestre à Berlin,  professeur de violon au Conservatoire de Bruxelles . En 1894, il commença à Bruxelles une série de concerts orchestraux qui introduisirent beaucoup de musique nouvelle. La même année, il fonde le Quatuor Ysaÿe. De 1918 à 1922, Ysaÿe fut chef d'orchestre de l'Orchestre Symphonique de Cincinnati (Ohio).

Le jeu d'Ysaÿe était connu pour sa virtuosité, son expressivité et son utilisation intensive du vibrato. Il a inspiré les œuvres de César Franck , Camille Saint-Saëns , Vincent d'Indy et Gabriel Fauré . Parmi ses meilleures compositions figurent six sonates pour violon non accompagné, contenant de nouveaux effets d'accords et de pizzicato. Il écrit également huit concertos pour violon, des œuvres de chambre et un opéra en dialecte wallon. (britannica.com/biography ) "

"La Sonate pour violon seul, op. 27, n° 2 est dédiée à Jacques Thibaud, un violoniste français. Celui-ci et Ysaÿe deviendront de proches amis. Cette sonate en quatre mouvements ( Obsession, Malinconia, Danse des ombres et les Furies) est extraite des Six sonates pour violon seul d'Eugène Ysaÿe; chacune est dédiée à l'un des violonistes contemporains du compositeur.

 

Les six sonates pour violon seul sont un monument de la technique moderne du violon. Les esquisses furent réalisées en 24 heures en juillet 1923. L’œuvre fut publiée en 1924. " (Philharmonie de Paris)

 

 

Igor Stravinsky (1882-1971)

"Igor Stravinski, un des plus importants compositeurs du XXe siècle, est né le 17 juin 1882 à Oranienbaum, près de Saint-Pétersbourg, d’un père chanteur d’opéra. Il a été à la fois compositeur, pianiste et chef d’orchestre. Sa rencontre avec Rimski-Korsakov fut décisive, celui-ci devient son professeur de musique, lui enseignant principalement l’orchestration et les formes classiques. Le début de la carrière de Stravinsky est intrinsèquement lié à sa rencontre avec Serge de Diaghilev qui l’a découvert. Ce dernier lui commande la partition de plusieurs ballets russes qui lui assureront une renommée internationale. Ainsi, en 1910, Stravinsky écrit L’Oiseau de feu, suivi en 1911 de Petruchka et en1913 de Sacre du printemps. En 1914, Igor Stravinski quitte définitivement la Russie (il est naturalisé français en 1934 puis américain en 1945). Il est retourné une seule fois en Russie en 1962. L’évolution de sa carrière et de son œuvre peut se découper en plusieurs parties. D’abord très inspiré par le folklore russe, il se tourne ensuite vers un style plus dépouillé, avant de retourner à des formes plus classiques. Enfin, il s’intéresse à la musique sérielle, dans la lignée du chromatisme de Schoenberg (pourtant sceptique à l’origine) et exploite ces champs de possibilités dans ses compositions. (France musique) "

En 1932, Stravinsky compose la Suite italienne pour violon et piano dans un arrangement de quelques mouvements provenant de son ballet Pulcinella (1919-1920) lequel s’inspirait d’une œuvre du 18e siècle du compositeur Giambattista Pergolesi. La Suite italienne n’est pas la première œuvre du compositeur issue d’une transformation de numéros de ballet qu’il avait composés. Le charme des mélodies de Pergolesi et les arrangements musicaux de Stravinsky font de cette œuvre l’une des plus agréables et des plus populaires des travaux pour violon et piano du compositeur. (Ilana Setapen/Classical connect .com).

 

Ottorino Respighi (1879-1936)

Ottorino Respighi, né à Bologne le 9 juillet 1879 et mort à Rome le 18 avril 1936, est un compositeur, musicologue et chef d'orchestre italien. Il a reçu ses premiers cours de violon et de piano de son père, un professeur de piano local. Il a poursuivi ses études de violon et de composition au lycée de musique de Bologne. Notons qu’il a étudié brièvement la composition avec Rimski-Korsakov en Russie, ce qui a largement influencé son œuvre. Il a également été influencé Richard Strauss et Claude Debussy. Les trois poèmes symphoniques Pini di Roma, Fontane di Roma et Feste Romane figurent parmi ses œuvres les plus célèbres. Grand orchestrateur, ses œuvres se situent dans la tradition symphonique romantique. À la fin de sa vie, il délaisse l’orchestre pour se consacrer essentiellement à l’opéra. (Philharmonie de Paris) (wikipedia)

 Les Oiseaux est une suite pour petit orchestre composée par Respighi en 1928. Cette œuvre est basée sur les travaux réalisés par le compositeur lors de recherches sur la musique du XVIIIe siècle. La suite sera utilisée plus tard pour le ballet du même nom, sur une chorégraphie de Cia Fornaroli, et créée au Casino municipal de San Remo en 1933. Pour cette œuvre originale, le compositeur emprunte des thèmes plus ou moins connus de pièces pour clavier de musiciens des XVIIe et XVIIIe siècles. Chaque pièce représente un oiseau différent. Prise dans son ensemble, cette collection constitue donc une suite, un genre musical qui fut très populaire à l’époque baroque. La suite comprend cinq mouvements et quatre oiseaux, soit un prélude, basé sur une musique de Bernardo Pasquinini, La Colombe, basé sur une musique de Jacques de Gallot, La Poule, basé sur une musique de Jean-Philippe Rameau, Le Rossignol, basé sur une chanson folklorique et  Le Coucou, basé sur une toccata de Pasquini. (Philharmonie de Paris)

Edvard Grieg (1843-1907)

Edvar Grieg est né à Bergen en juin 1843 et il y est décédé en septembre 1907. On considère qu’il est l’un des compositeurs norvégiens les plus marquants de son pays. Étroitement liée à la culture folklorique norvégienne, l'œuvre musicale de Grieg joue un rôle important dans le sentiment florissant du nationalisme en Norvège au XIXe siècle. Il sera d'une importance majeure dans la construction non seulement d'une culture musicale norvégienne mais aussi d'une identité nationale indépendante dans les années qui précédent la dissolution en 1905 de l'union avec la Suède.  Il fait de sa musique un étendard de l’identité nationale norvégienne au sein d’une musique occidentale lourdement dominée par la tradition allemande

Souhaitant contribuer à la construction de l'identité culturelle de son pays, il fonde en 1865 l'association Euterpe, pour la promotion de la culture musicale scandinave avec son ami Richard Nordaak, compositeur de l'hymne national norvégien. Il crée deux ans plus tard l’École nationaliste norvégienne de musique et contribue en 1879 à la création de l'Orchestre philharmonique d'Oslo.

Edvard Grieg a l'air d'un compositeur sérieux, mais cette façade cache un esprit enfantin et fantaisiste. Il collectionne notamment des figurines dont celles d’un troll rouge et d’un petit cochon avec un trèfle à quatre feuilles dans sa bouche. Il garde ces objets précieusement sur sa table de chevet, et leur souhaite chaque soir une bonne nuit. Lorsqu’il part en tournée, il laisse ses grigris à côté de son lit, mais emporte néanmoins une photo du troll et du cochon afin de les avoir avec lui.

Mais il y a une figurine que Grieg ne quitte jamais, une petite grenouille porte-bonheur qu’il garde dans sa poche. Le petit objet lui est si cher qu’il ne montera jamais sur scène pour un concert sans d’abord caresser la petite grenouille.

Le 20 mars 1866 meurt son ami Rikard Nordraak à l’âge de seulement 23 ans. Dévasté par la perte de cet être cher, Grieg se met immédiatement à la composition de sa Marche funèbre en la mineur pour piano. L’œuvre est particulièrement importante pour Grieg et il l'emporte avec lui lors de tous ses voyages. Il précise même dans sa correspondance qu’il souhaite que l’œuvre soit interprétée lors de ses propres funérailles.

Le 4 septembre 1907 Edvard Hagerup Grieg tire sa révérence. Les funérailles ont lieu dans sa ville natale de Bergen le 9 septembre devant plus de 40,000 personnes. Comme le souhaita le compositeur défunt, la Marche funèbre en mémoire de Rikard Nordraak est interprétée par Johan Halvorsen. (RadioFrance)

La Suite Holberg ,  est en cinq mouvements basés sur des formes de danse du XVIIIe siècle, écrite par Edvard Grieg en 1884 pour célébrer le 200e anniversaire de la naissance du dramaturge humaniste dano-norvégien Ludvig Holberg (né lui aussi à beren) (1684-1754).  L’œuvre s'ouvre sur un Praeludium vif et énergique, suivi d'une Sarabande plus introspective, d'une Gavotte plutôt polie, d'un Air majestueux et, enfin, d'un Rigaudon bruyant. 

La Suite Holberg a été composée à l'origine pour le piano, mais un an plus tard, elle a été adaptée par Grieg lui-même pouorchestre à cordes. La suite se compose d'une introduction et d'un ensemble de danses. Il s'agit d'un des premiers essais du néoclassicisme, une tentative de faire écho à ce que l'on savait à l'époque de Grieg de la musique de l'époque de Holberg.  Interprétée pour la première fois dans sa version originale pour piano par Grieg lui-même lors de la célébration de Bergen Holberg en décembre 1884, l'œuvre fut très bien accueillie, (Wikipedia) (classicfm.com/composers/Grieg)

Maurice Ravel (1875-1937)

Maurice Ravel est un compositeur français né le 7 mars 1875 à Ciboure (pays bas) et décédé le 28 décembre 1937 à Paris. Il est l'un des principaux représentants de la musique impressionniste du début du XXe siècle.

« Ravel est souvent associé à Claude Debussy. Tous deux attirés par l’Orient, leurs idées musicales reflètent une même verve poétique. Ravel privilégie la précision classique et la rigueur de la forme. Il manie les timbres avec brio et orchestre une grande partie de ses œuvres initialement composées pour un piano souvent virtuose. Compositeur néo-classique aux multiples influences, séduit à ses débuts par la musique de Chabrier et de Satie, inspiré depuis toujours par l’Espagne de sa mère, curieux autant des musiques du passé que de la musique de Schönberg et du jazz, Ravel s’approprie les langages et sculpte une œuvre personnelle et moderne avec la précision d’un « horloger suisse ». (pad.philharmoniede paris.fr) ».

« Au faîte de sa popularité, Ravel effectue en 1928 une tournée aux États-Unis au cours de laquelle il est accueilli comme un chef d’État. Il encourage Gershwin et enjoint les Américains de reconnaître le jazz comme leur musique classique. » (radioclassique.fr)

Dans les dernières années de sa vie, Ravel effectue un tournant et se livre à un « dépouillement poussé à l’extrême ». Ainsi il compose le Boléro « vide de toute musique » pour son amie Ida Rubinstein. Sur un rythme immuable, il imagine un long crescendo instrumental qui annonce la musique répétitive. À la création, une femme crie « Au fou ! » et Ravel répond : « En voilà au moins une qui a compris. » (radioclassique.fr)

Pendant la Première Guerre mondiale, bien que réformé, Ravel tient à se faire engager. Admis dans le corps ambulancier, il part pour Verdun jusqu’à l’automne 1916. En 1917, il reprend la composition et produit une œuvre en hommage à ses camarades disparus au front, Le Tombeau de Couperin. Une des spécificités de cette œuvre réside dans le fait que le compositeur a tenu à dédier chacune des pièces à ses amis tués sur le front durant la guerre. Le Prélude est dédié à Jacques Charlot, qui avait transcrit pour le piano des œuvres de Ravel. La Fugue est dédiée quant à elle à Jean Cruppi, alors que la Forlane et le Rigaudon sont dédiés respectivement à son ami de Saint-Jean-de-Luz, le lieutenant Gabriel Deluc, et à Pierre et Pascal Gaudin, deux frères tués le même jour, eux aussi originaires de la même ville. Le Menuet est offert à la mémoire de Jean Dreyfus, beau-fils de sa marraine de guerre, chez laquelle il finira d’écrire le Tombeau de Couperin. Enfin, la Toccata finale, virtuose, est dédicacée au mari de sa fidèle amie la pianiste Marguerite Long, Joseph de Marliave, musicologue mort à Senon, dès le 24 août 1914. En 1919, Ravel transcrit cette œuvre pour orchestre. (Notes de Philharmonie de Paris)

Maurice Ravel s’éteint à Paris le 28 décembre 1937 des suites d’une opération au cerveau.

Sacha Lajoie

Sacha Lajoie a fait des études collégiales en guitare classique et détient un diplôme de deuxième cycle en piano et composition du Conservatoire de musique de Québec pour lequel il a composé un opéra dont le livret est basé sur un film de Pierre Falardeau. En plus de ses activités de compositeur, il enseigne depuis quelques années le piano classique et populaire, la guitare classique, la composition et la théorie musicale dans des écoles et programmes d’immersion française de la région de Québec. (aacrochenotes.ca)

Notes par Johanne Cloutier

 

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Notes de programme 2022-2023

 Par Johanne Cloutier

 

Dans le mouvement de la nuit
26 février, 2023, Cathédrale Holy Trinity


Jean-Sébastien Bach (1685-1750)

Suite no 1 pour violoncelle, jouée à l’alto

Bach a composé les six suites pour violoncelle vers 1720 alors qu’il était employé comme maître de chapelle du prince Léopold à la cour d’Anhalt-Kothen (1717-1723). C’est au cours de ces années que Bach a composé certaines de ses plus belles musiques instrumentales profanes, notamment les Concertos brandebourgeois et, bien sûr, les suites pour violoncelle et violon. Il semble que les suites n’aient été publiées qu’en 1824 à Paris, soit cent ans après leur composition. Pablo Casals, jeune étudiant de violoncelle, découvre une copie imprimée de ces suites en 1890. Il va les enregistrer entre 1936 et 1939 faisant entrer les suites au répertoire des chefs-d’œuvre. (Kai Christiansen)

 

« La suite est une forme dominante de musique de chambre instrumentale à la fin de la Renaissance et du baroque. Une suite comprend un ensemble de danses idéalisées. Chaque danse présente un tempo, un rythme et un caractère particulier.

 

La Suite pour violoncelle nº 1 en sol majeur débute par un Prélude tout en arpèges et enchaîne cinq danses ménageant une progression harmonique au moyen de la ligne de l’instrument, toujours chargée d’un magnifique matériau mélodique : une Allemande, de mesure binaire, pleine de sérénité, une Courante déboulant ses doubles croches, une touchante Sarabande, de mesure ternaire, avec ses deuxièmes temps accentués, une paire de Menuets contrastés, le second sur une basse de chaconne, et une Gigue enlevée. (Ariadne Lih Traduction de François Filiatrault). »

 

Johannes Brahms (1833-1897)

 

Chanson pour voix et alto et piano op. 91 nos 1 et 2 (Désir apaisé, Berceuse sacrée)

Brahms a composé ces chansons pour ses amis le violoniste Joseph Joachim et la chanteuse Amalie Schneeweiss.

« Finalisé en 1884, l'opus 91 ne compte que deux chants, mais dans lesquels deux  voix  d'alto, l'une humaine et l'autre instrumentale, dialoguent au-dessus du piano. Près de vingt ans séparent la composition des deux volets. Le plus ancien est Geistliches Wiegenlied (n°2, Berceuse sacrée), sur un poème de Lope de Vega traduit par Emmanuel Geibel. Brahms l'avait composée en 1864 pour le baptême du fils de son meilleur ami, le violoniste Joseph Joachim, dont la femme avait, paraît-il, une très belle voix de contralto, d'où l'idée d'un lied unissant voix et violon altos. En introduction, le violon expose le thème d'un noël du XVIe siècle, une berceuse pour l'enfant Jésus dont les premiers mots, "Josef, lieber Josef mein" (Joseph, mon cher Joseph), en font une dédicace cryptée aux parents Joachim. Par la suite, enlacée à ce noël ancien, une mélodie originale sur les mots de Lope de Vega émerge à la voix.

Vingt ans plus tard, Brahms trouva un autre texte qui se prêtait à ce jeu, un poème de Rückert, Gestillte Sehnsucht (n°1, Nostalgie apaisée), dans lequel "les vents murmurent une berceuse pour endormir le monde", mais aussi la nostalgie du narrateur. Le violon dialogue avec la voix, l'enrobant par moments, comme une brise caressante, dans des volutes délicatement ornées. (2004 Guy Marchand pour Traçantes, le service de recherche, de rédaction et de traduction de la Société québécoise de recherche en musique). »

 

Intermezzo pour piano op. 118 no 2
Ballade pour piano op. 118 no 3

« Les intermèdes pour piano de Brahms sont des ensembles de caractère indépendant. Ces pièces (op. 116 à 119) composées en 1892-1893 sont les derniers recueils que le compositeur a écrits pour piano.

Johannes Brahms a terminé ses Six pièces pour piano, op. 118, en 1893. Dédié à l'origine à Clara Schumann, le recueil est l'avant-dernière composition publiée du vivant de Brahms. C'était aussi son œuvre avant-dernière composée pour piano solo. Comme les autres œuvres tardives pour clavier de Brahms, op. 118 est plus introspectif que ses premières pièces pour piano. » (Musopen)

« Intermezzo en la majeur de Johannes Brahms, op. 118, no 2 nous entraîne dans un monde de nostalgie rêveuse, de nostalgie tranquille et de beauté majestueuse et sereine. Il provient de l'ensemble des Six pièces pour piano  (Klavierstücke), op. 118  de la période tardive « automnale » de Brahms. (Timothy Judd, 2018)

« La Ballade, op.118, no 3 : La seule Ballade parmi les trente pièces pour piano du dernier Brahms a acquis une juste célébrité. Page héroïque, d’une grande rigueur rythmique, elle s’apparente aux œuvres de jeunesse. La première partie repose sur un thème bondissant, emporté. La partie centrale n’est pas au relatif (si bémol) mais un demi-ton plus haut, en si majeur. C’est une douce rêverie chantée en tierces et sixtes bien Brahmsiennes, sur un fluide accompagnement d’arpèges. » (Fayard-Les indispensables de la musique)

 

Alma Mahler (1879-1964)
Cinq lieder de 1910 pour voix, alto et piano

« Les cinq mélodies ont été composées entre 1899 et 1910 et publiées vers 1911. Chacune des cinq chansons est basée sur un poème que Mahler aimait :

Die stille Stadt (La ville tranquille) - Dehmel

In meines Vaters Garten (Dans le jardin de mon père) - Hartleben

Laue Sommernacht (Douce nuit d'été) - Bierbaum

Bei dir ist es traut (Avec toi c'est agréable ) - Rilke

Ich wandle unter Blumen (Je me promène parmi les fleurs) - Heine

La première chanson dépeint The Quiet Town, et l'ouverture mystérieuse et la tonalité mineure pro éminente plantent le décor pour cela. Le tempo est assez lent et la voix utilise beaucoup de mouvement de chromatique pour représenter le brouillard qui descend sur les maisons. Le tempo de l'accompagnement semble s'accélérer grâce à l'utilisation des doubles crochets. Il y a ensuite une section créée passionnée et jouée par le mouvement de la voix, qui mène à une fin tranquille. Le piano continue, jouant une section de refrain menant à une résolution. Bien qu'une mesure atonale détache l'harmonie construite à cette fin, ce n'est que fugace alors que la résolution finale chante au piano.

La deuxième chanson est basée sur le poème - Dans le jardin de mon père - et représente un pommier, trois belles jeunes filles et le seul fil conducteur est l'amour. Situé dans une signature rythmique rebondissante 6/8, la chanson a un sens du rythme de base et est plus rapide que la chanson précédente. Il y a beaucoup de mouvement scalique dans cette chanson et les fluctuations entre majeur et mineur sont très importantes. Cette chanson est aussi la plus longue du cycle. Il y a deux pauses principales, qui conduisent ensuite à la seconde moitié de la chanson.

Il y a un changement de tempo et la mélodie devient anguleuse. Il y a beaucoup de répétitions tout au long qui réitèrent les lignes principales Blossom, my heart, blossom! et « Doux rêve, doux rêve ! ». Après une séquence de changements de tonalité, nous arrivons à une section Agitato, basée sur une figure chromatique descendante. Il y a une sensation cyclique dans ce mouvement avec tous les changements clés. La chanson se termine avec le piano, revenant à la tonique.

Le troisième chant commence par un motif ascendant. La voix et le piano bougent beaucoup ensemble au début. Encore une fois, Mahler a utilisé le chromatisme pour obtenir un effet dans le texte. L'idée de se retrouver est définitivement un thème dans cette chanson. La tonalité mineure lui donne aussi une certaine tristesse.

La quatrième chanson du cycle parle de la voix qui déclare à quel point il est agréable de passer du temps avec vous. Il commence par un motif léger dans le temps commun. La voix fonde le thème principal sur la note LA. La voix nous dit à quel point il est facile d'être avec vous, donc cela n'a pas besoin de musique compliquée, elle demande des mélodies simples qui sont agréables à entendre. La chanson se termine par une séquence ascendante à l'accord tonique.

La cinquième et dernière chanson de cet ensemble évoque la voix traversant un champ de fleurs. Cette chanson a très peu de portée, elle est basée autour du milieu du registre de la voix. Le tempo change alors et une section de type récitatif commence. La fin est une lueur d'espoir du piano, se terminant sur un accord  tonique. »
(Alex Brûlé/2019/classicalexburns-com.translate.goog/2019/08/07/alma-mahler-five-songs-for-voice-and-piano-light-lieder)

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Forêt Noire, 24 septembre 2022

JEAN-SÉBASTIEN BACH (1685-1750)

Organiste et compositeur allemand, sa carrière s’est déroulée totalement en Allemagne. Il a développé la forme musicale du contrepoint à un niveau qui n’avait jamais été atteint avant lui. Bach a été un virtuose de plusieurs instruments, surtout le clavecin et l’orgue. Sur ces deux derniers instruments, ses dons exceptionnels faisaient l’admiration et l’étonnement de tous ses auditeurs ; il pouvait improviser sur le champ une fugue à trois voix.  Dès sa disparition, le musicien, déjà relativement peu connu de son vivant, est quasiment oublié. Son œuvre a été redécouverte au XIXe siècle. Celle-ci, comprenant plus de mille compositions, est généralement considérée comme l’aboutissement et le couronnement de la tradition musicale du baroque : elle a fait l’admiration des plus grands musiciens, conscients de son extraordinaire valeur artistique. Jean-Sébastien Bach est, de nos jours, considéré comme un des plus grands compositeurs de tous les temps, si ce n’est comme le plus grand.

Le violon fut un des instruments favoris de Bach qui le pratiquait souvent au sein des orchestres de chambre de Weimar et de Coethen. Et de fait, ses œuvres pour violon seul « témoignent de la part de leur auteur d'une haute connaissance du violon, dont il fait à la fois l'interprète de la mélodie chantante et l'interprète de l'expression harmonique. Même si, avant lui, quelques musiciens allemands (Biber, Walther) avaient déjà traité le violon seul et sans soutien harmonique, c'est Bach qui a osé le plus en le transformant en un instrument véritablement polyphonique d'une puissance et d'une force dramatique extraordinaire (https://www.musicologie.org/publirem/rusquet_jsb_chambre_sonates_partitas_violon_seul.html).

 

La Sonate no.2 en la mineur pour violon seul fait partie d’un cycle comprenant trois sonates et trois partitas pour violon seul. Ces œuvres, composées vers 1720, constituent sans aucun doute l’un des sommets de la musique occidentale pour cet instrument. Le caractère exceptionnel de ces pièces fut reconnu dès le XVIIIe siècle. La Sonate en la mineur ressemble à la sonate en sol mineur dans sa disposition formelle. Le Grave introductif sert de grand prélude à la fugue qui suit et qui développe, elle aussi, un thème relativement bref, mais marquant. La technique d’écriture est ambitieuse, puisque Bach flanque le thème d’un contre-sujet chromatique et travaille par la suite les deux thèmes dans leurs renversements (Peter Wollny Traduction Elisabeth Rothmund).

 

Robert Schumann (1810-1856)

Robert Schumann est un compositeur allemand dont la musique s'inscrit dans le mouvement romantique qui domine au début du XIXᵉ siècle dans une Europe en pleine mutation. Il est né le 8 juin 1810 à Zwickau et est mort le 29 juillet 1856 à Endenich. Ce compositeur fait partie de la première génération des romantiques, avec Chopin et Mendelssohn. Issu d’une famille d’érudits, il réhabilite la poésie en musique qu’il soutient par une écriture pianistique originale, très symphonique, nécessitant une virtuosité accomplie.  La poésie se fait elle-même musique. Son originalité se situe dans la complexité polyphonique et rythmique, et la richesse des nuances. Il représente le musicien romantique allemand par excellence : poète fantasque, dépressif et passionné. Tout, dans sa vie et son œuvre, le démontre, depuis le Carnaval op. 9 jusqu’à sa Symphonie n° 3 dite ″Rhénane″ en passant par le Concerto pour piano en la mineur (Symphozik). 

En cherchant à développer sa virtuosité par des moyens techniques, il se paralyse deux doigts de la main droite. Cet évènement compromet sa carrière de concertiste. Il se réfugie dans la composition, et fonde un journal de critique musicale. L’année 1849 a été la plus productive du compositeur tant pour le nombre que pour la variété des œuvres composées avec des œuvres chorales, des chansons, des pièces pour piano, des œuvres pour soliste (s) et orchestre, et plusieurs autres pièces de chambre pour instrument solo et piano. C’est au cours de cette année-là qu’il composa l’Adagio et l’Allegro, op. 70. Cette pièce incarne les luttes de Schumann entre des émotions conflictuelles. Elle débute avec un Adagio introspectif suivi par un Allegro passionné, lequel est interrompu par un bref rappel de l’ouverture de la pièce. Son épouse Clara, excellente pianiste,  joua la nouvelle œuvre, accompagnée du corniste E. Julius Schlitterlau.

Après un suicide raté, Schumann meurt à 46 ans dans une grande détresse mentale, conscient de son état.

 

Johannes Brahms (1833-1897)

Né à Hambourg dans une famille de condition modeste, Brahms fut initié très tôt à la musique par son père, contrebassiste. Dès sa jeunesse, il joue du piano dans les tavernes de matelots de la ville hanséatique, après avoir travaillé l'instrument avec O. Cossel et E. Marxsen. Il donne son premier concert à quatorze ans. En 1853, il devient accompagnateur du violoniste hongrois E. Reményi avec lequel il effectue des tournées de concerts en Allemagne du Nord. La même année, il fait la connaissance de Joachim, de Liszt, et surtout de Schumann dont il provoque l'enthousiasme par ses premières compositions. Après avoir été adopté par le cénacle avant-gardiste de Weimar, il l'est par celui, conservateur, de Leipzig. Il est bientôt nommé directeur des concerts de la cour et de la société chorale du prince de Lippe-Detmold. En 1859, il revient se fixer à Hambourg comme directeur du chœur féminin. En 1862, il s'installe à Vienne qui sera dès lors sa résidence définitive, et où il sera nommé chef de la Singakademie. Désormais très paisible et sans événement saillant, sa vie ne sera plus que celle de sa production de chaque jour. En 1872, il devient chef de la Gesellschaft der Musikfreunde. Il est alors une célébrité internationale, encore que ses œuvres soient âprement discutées à Vienne même. La fin de sa vie se partagera entre Vienne et quelques voyages en Suisse, dans le Salzkammergut, et dans la Forêt-Noire où il s'isole pour composer. Il finit ses jours à Vienne. (Jean-Pascal Vachon 2021. Naxos muscilibrary-Bis 2600)

 « La Sonate no 3 pour violon et piano a été esquissée dès 1886 et achevé pendant l’été de 1888 au bord du lac de Thun. Cette sonate, dédiée à son ami Hans van Bulow, est écrite d’une autre encre que les deux précédentes. Brahms a atteint la maturité de son art. Ainsi, le matériel thématique est particulièrement riche. Cette partition n’offre pas de développement contrapunctiques et symphoniques aussi rigoureux que d’ordinaire, et s’écoule en toute liberté ». (Les indispensables de la musique – Fayard- Sous la direction de Jean-René Tranchefort, 1989)

 

Elizabeth Raum (1945-)

Elizabeth Raum est à la fois compositrice et hautboïste. Elle est née à Berlin au New Hampshire en 1945; elle a été naturalisée canadienne en 1985. Elle grandit à Boston où elle étudie le hautbois et le piano. En 1968, elle s’établit à Halifax où elle est hautbois solo à l'Orchestre symphonique de l'Atlantique (1968-1975) et à l'Orchestre du Festival de Charlottetown. En 1975, Raum s'installe à Regina où elle devient membre à temps partiel de l'Orchestre symphonique de Regina avant de devenir hautbois solo de l'Orchestre symphonique de Regina.  Elle étudie la composition avec Thomas Schudel à l'Université de Regina de 1983 à 1984.  Elizabeth Raum écrit de manière prolifique pour le trombone et, depuis les années 1990, elle développe un intérêt durable pour le tuba. Elle travaille étroitement avec les meilleurs tubistes, reçoit des commandes de leur part et devient célèbre dans leur communauté. En 1994, elle fonde le Prairie Festival of New Music.

Compositrice extrêmement prolifique, ses œuvres comprennent 4 opéras, plus de 90 pièces de chambre, 18 œuvres vocales, des œuvres chorales dont un oratorio, plusieurs ballets, des concertos et des œuvres orchestrales majeures. Elle a la réputation d'être l'une des compositrices les plus « accessibles » du Canada, écrivant pour des médiums variés et dans des styles remarquablement divers. Sa musique est résolument conservatrice : tonale, mélodieuse, souvent légère, parfois franchement descriptive, notamment Echoes of Fort San et Fantasy for Double Orchestra.

Depuis le début des années 1980, elle compose surtout sur commande. Elle a composé la musique de plusieurs films et vidéos. Elle a remporté le Saskatchewan Film and Video Showcase Award de la meilleure trame sonore à trois reprises : pour le documentaire Saskatchewan River (1992), pour Like Mother, Like Daughter (1993, un documentaire sur la composition et l'enregistrement de son Concerto pour violon, écrit pour sa fille, Erika Raum, et exécuté par celle-ci) et pour le long métrage Sparkle (1999). Elle a participé également aux films autour de ses œuvres The Green Man (1993), Symphony of Youth (1995) et Prelude to Parting (1996), tous diffusés à la télévision nationale. Sa musique est interprétée partout au Canada. Elle est aussi jouée à l'extérieur du Canada, notamment aux États-Unis, en Angleterre, en Europe continentale (incluant la Scandinavie et la Russie), en Chine, au Japon et en Amérique du Sud.

Raum est jurée pour des concours de musique et des conseils artistiques et elle donne des conférences sur la composition, notamment à l'Alliance pour des projets de musique canadienne nouvelle, à l'Eastman School of Music et à Orchestras Canada.(https://elizabethraum.com/bio/; L’Encyclopédie canadienne, Kevin Bazzana 2007, dernière notification 2014

IDIOM a été écrit à la demande de Philip Myers qui était un ami et collègue de la compositrice lorsqu'ils se produisaient tous les deux avec l'Orchestre symphonique de l'Atlantique à Halifax, en Nouvelle-Écosse. Le nom, IDIOM vient du style d'écriture qui reflète l'utilisation typique du cor français dans la composition romantique. Il y a les appels de chasse, les piqûres arrêtées à la main, les longues lignes mélodiques et la valse... tous tirés des usages habituels de l'instrument et développés dans l'œuvre originale pour cor solo. (https://www-sheetmusicplus-com.translate.goog/title/idiom-for-solo-french-horn-digital-sheet-music/21793362)

 

 

 

 

Notes de programme 2021-2022

Par Johanne Cloutier 

 

LES CORDES AMOUREUSES 

Le programme et les notes de programme :


Nathalie Tremblay et Hugues Cloutier, piano à 4 mains
Invités spéciaux : Ève-Léa Carrier, violon et André Laplante, piano
Présentation de Charles D’Orléans et poèmes dits par le poète Guy Cloutier
Oeuvre picturale à 4 mains de Sophie T. Rauch et Mathilde Mellilo spécialement conçue pour ce concert.

Présentation de l’œuvre picturale par Mathilde Mellilo

-Edward Elgar: Salut d’amour pour violon et piano
Ève-Léa Carrier, violoniste et Nathalie Tremblay, pianiste

 

-Présentation de Charles d’Orléans par Guy Cloutier


-Johannes Brahms : Symphonie op.90 no 3 pour piano à 4 mains (Arr. par Brahins et Keller)
Allegro con brio
Andante
Poco Allegretto
Allegro
Hugues Cloutier et Nathalie Tremblay, pianistes 

 

-Poèmes de Charles D’Orléans –
Récitant : Guy Cloutier

 

-Johannes Brahms : Sonate no 3 en fa mineur op.5 pour piano
Andante espressivo
André Laplante, pianiste

Franz Liszt : Sposalizio  (Années de Pèlerinage - Italie) 
André Laplante, pianiste

 

NOTES DE PROGRAMMES :

Edward Elgar (1857-1934)

Salut d’amour pour violon et piano
Ève-Léa Carrier, violon 
Nathalie Tremblay, piano

« Le compositeur a écrit cette pièce en 1888. C’est une œuvre sentimentale aux allures de chanson avec une mélodie forte et envoûtante. Bien que l’œuvre originale fût pour violon et piano en mi majeur, Elgar en a créé plusieurs arrangements pour différentes combinaisons d’instruments. Elgar l’a écrite comme un cadeau affectueux à la femme qui allait devenir son épouse avec la dédicace À Carice, abréviation de Caroline Alice. L’œuvre a connu un énorme succès. »   (mfilis)

 

Johannes Brahms (1833-1897)

Symphonie op. 90, no 3 pour piano à quatre mains
Nathalie Tremblay et
Hugues Cloutier, piano à 4 mains

« Brahms l’a composée en 1883 et elle a été créée la même année à L’Orchestre philarmonique de Vienne. Il s’agit d’une partition aux couleurs d’automne qui commence par un allegro véhément. Les deux mouvements centraux constituent les pages les plus éloquentes. Le tendre Quasi allegretto fut repris et adapté par plus d’un musicien de jazz et plus d’un auteur de chansons. Le finale, sinueux et changeant, s’achève dans une espèce de sérénité résignée. » L’arrangement pour piano à 4 mains est de Brahins et Keller. (francemusique, 2019)

Andante espressivo de la 3e sonate pour piano - par André Laplante

« Brahms écrivit cette 3e sonate en 1853. Celle-ci est dépouillée de toute réminiscence de modèles classiques. « Robert Schumann, dans son célèbre article consacré à Brahms, Nouvelle voie, publié à l’automne 1853, écrira que les sonates pour piano de Brahms révèlent un musicien qui transforme le piano en un orchestre aux voix tour à tour exultantes et gémissantes. Ce sont des sonates, ou plutôt des symphonies déguisées. Schumann ne se trompait pas : les sonates pour piano de Brahms, la troisième en particulier, partagent plusieurs caractéristiques importantes de la symphonie orchestrale : dimension, monumentalité stylistique et travail en profondeur sur les thèmes et les motifs. La sonate en fa mineur adopte une forme en arche inhabituelle de cinq mouvements. Pour le premier de ses deux mouvements lents. Brahms s’inspire d’un poème : Junge Liebe (Jeune amour) de C .O Sternau dont les premiers vers apparaissent dans la partition; Le soir tombe, le clair de lune brille, / Il y a deux cœurs unis par l’amour qui s’enlacent avec béatitude. Ce mouvement, l’une des pièces les plus émouvantes de tout le romantisme allemand, évoque une idylle tendre dont le sommet est atteint dans sa section centrale. Cette sonate a été dédiée à la comtesse Ida von Hohenthal.  L’œuvre fut jouée pour la première fois en 1854 à Magdebourg. » (Jean-Pascal Vachon 2021. Naxos muscilibrary-Bis 2600)

 

Franz Liszt (1881-1886)

Sposalizio par André Laplante

Les Années de pèlerinage de Liszt consistent en vingt-trois pièces groupées en trois livres. Sposalizio (Mariage) constitue la première pièce du deuxième livre (Italie).

« Sposalizio, une pièce pour piano de sept minutes esquissées lors d'un voyage en Italie entre 1837 et 1839, est la première œuvre de l'histoire de la musique inspirée d'une peinture plus précisément d’un tableau de Raphaël soit, Le Mariage de la Vierge. Le compositeur a repris les données formelles du tableau ; ensuite, il a cherché un équivalent sonore à l'image du mariage de la Vierge » (Des Cloches nuptiales : Liszt, Raphaël et le Sposalizio, Christiane Weissenbacher/Université de Strasbourg, mai 2011.)

 

« Marquée Andante et commençant en mi majeur, la représentation musicale de la peinture de Raphaël par Liszt s'ouvre sur une ligne mélodique solitaire descendant à la basse, un motif gracieux qui assume à la fois un rôle mélodique et d'accompagnement tout au long de la pièce. Formant la moitié des Sposaliziomotif principal, à cette mélodie attachante répond à un tendre « soupir » dans les aigus. La première section s'appuie sur des répétitions de la ligne mélodique d'ouverture passant par une myriade d'harmonies, illustrant la joyeuse occasion du mariage. Dans la section suivante, un peu plus lente et modulée en sol majeur, la solennité de la peinture de Raphaël est mise en évidence. Une nouvelle mélodie, d'une beauté semblable à celle d'un hymne, est présentée parfois mélangée à la ligne mélodique d'avant. De retour en mi majeur, la mélodie aux allures d'hymne gagne en intensité et se transforme non pas tant en une marche nuptiale qu'en une simple expression de triomphe et de joie. Des cascades descendantes de tons, reflétées sur une diminution de la mélodie principale, amènent la pièce à sa fin paisible et Liszt la réussit avec une touche de solennité »   (Joseph DuBose  / Classical connect. com)

 

 

 

 

 

 

TRIO À CORDES 13 mars 2022

Programme :

Dohnanyi: Sérénade pour trio à cordes, en do majeur, op.10
Beethoven: Trio à cordes en sol majeur, op.9, no.1
Jean Françaix: Trio à cordes

 

Ernst von Dohnanyi (1877-1960)

Sérénade pour trio à cordes, en do majeur, op.10

« Contemporain de Bartok, qu’il rejoindra en exil aux États-Unis après la seconde guerre mondiale, Dohnanyi était aussi un pianiste de renom qui vouait une grande admiration à Brahms. Bartok disait  de lui que l’on pouvait résumer la musique hongroise à sa seule personne. Ernst von Dohnanyi a composé La Sérénade en cinq mouvements en 1902; celle-ci fut publiée à Vienne deux ans plus tard. Cette pièce rare constituerait son chef-d’œuvre en matière de musique de chambre. Si elle adopte un style classique, cette Sérénade n’en possède pas moins une personnalité affirmée, riche d’invention tout en s’inspirant de mélodies populaires dans la romance, avant de développer une fugue dans le scherzo. Le rondo final rend un hommage très lisible à Haydn. »  (12 février 2014 par Alain Huc de Vaubert/musiquecdf.ch)

 

Ludwig Van Beethoven (1770-1827)

Trio à cordes en sol majeur, op.9, no.1

« La meilleure de ses œuvres", c'est ainsi que Beethoven considérait ses trios à cordes op. 9 au moment de leur publication, en juillet 1798. De fait, le jeune compositeur s'est surpassé tout au long d'un triptyque alliant beauté sonore, originalité formelle et haute virtuosité instrumentale. Chaque trio a son propre caractère, mais celui en sol majeur demeure le plus luxuriant et le plus grandiose de tous ». (Centre national des arts, 0ctobre2020); (bibliothèque. Sceaux. fr)

 

Jean Françaix (1912-1997

Trio à cordes

 

« Composé en 1933 pour le Trio Pasquier, ensemble familial leader en France, le trio est une œuvre concise – quatre mouvements totalisant douze minutes – mais toujours d'une technicité exigeante. Il reflète le mouvement néoclassique en vogue à l'époque, c'est-à-dire qu'il s'agit d'un effort délibéré pour faire écho au charme et à la clarté de la musique baroque française.

Le mouvement d'ouverture (Allegretto vivo) est une conversation animée mais intime entre les trois instruments, tous joués avec des sourdines. L'alto présente un motif orthographiant le nom "Bach" à l'envers -- les notes si, do, la, si bémol correspondant à HCAB en notation allemande. Le deuxième mouvement, bien que sous-titré «Scherzo», est une valse tourbillonnante. Il est joué sans sourdine, et est assaisonné de syncopes et d'archet spiccato. Les sourdines reviennent pour le mouvement lent semblable à une chanson dans un mode mineur. Il présente un thème modal tendre avec un accompagnement ressemblant à une berceuse. Les sourdines disparaissent à nouveau pour le finale, un rondo, avec un refrain qui revient et deux épisodes contrastés. Le refrain a un élan effervescent – ​​il a été décrit comme un cancan de musique de chambre. Les épisodes, bien que plus lents, sont toujours ironiques. Après l'ultime retour du refrain, Françaix nous surprend par une brève marche endiablée, et le trio se termine doucement par un pizzicato. » (Copyright © 2010 par Willard J. Hertz (Sebago-Long Lake Music Festival)

 

LES CORDES AMOUREUSES

24 avril 2022 à 14h30 Cathédrale Holy Trinity, Québec

 

Edward Elgar (1857-1934)

Salut d’amour pour violoncelle et piano

 

« Le compositeur a écrit cette pièce en 1888. C’est une œuvre sentimentale aux allures de chanson avec une mélodie forte et envoûtante. Bien que l’œuvre originale était pour violon et piano en mi majeur, Elgar en a créé plusieurs arrangements pour différentes combinaisons d’instruments. Elgar l’a écrite comme un cadeau affectueux à la femme qui allait devenir son épouse avec la dédicace À Carice, abréviation de Caroline Alice. L’œuvre a connu un énorme succès. »   (mfilis)

 

Johannes Brahms (1833-1897)

Symphonie op. 90, no 3 pour piano à quatre mains

 

« Brahms l’a composée en 1883 et elle a été créée la même année à L’Orchestre philarmonique de Vienne. Il s’agit d’une partition aux couleurs d’automne qui commence par un allegro véhément. Les deux mouvements centraux constituent les pages les plus éloquentes. Le tendre Quasi allegretto fut repris et adapté par plus d’un musicien de jazz et plus d’un auteur de chansons. Le finale, sinueux et changeant, s’achève dans une espèce de sérénité résignée. » (francemusique, 2019)

 

Andante espressivo de la 3e sonate pour piano

« Brahms écrivit cette 3e sonate en 1853. Celle-ci est dépouillée de toute réminiscence de modèles classiques. « Robert Schumann, dans son célèbre article consacré à Brahms, Nouvelle voie, publié à l’automne 1853, écrira que les sonates pour piano de Brahms révèlent un musicien qui transforme le piano en un orchestre aux voix tour à tour exultantes et gémissantes. Ce sont des sonates, ou plutôt des symphonies déguisées. Schumann ne se trompait pas : les sonates pour piano de Brahms, la troisième en particulier, partagent plusieurs caractéristiques importantes de la symphonie orchestrale : dimension, monumentalité stylistique et travail en profondeur sur les thèmes et les motifs. La sonate en fa mineur adopte une forme en arche inhabituelle de cinq mouvements. Pour le premier de ses deux mouvements lents. Brahms s’inspire d’un poème : Junge Liebe (Jeune amour) de C .O Sternau dont les premiers vers apparaissent dans la partition; Le soir tombe, le clair de lune brille, / Il y a deux cœurs unis par l’amour qui s’enlacent avec béatitude. Ce mouvement, l’une des pièces les plus émouvantes de tout le romantisme allemand, évoque une idylle tendre dont le sommet est atteint dans sa section centrale. Cette sonate a été dédiée à la comtesse Ida von Hohenthal.  L’ouvre fut jouée pur la première fois en 1854 à Magdebourg. » (Jean-Pascal Vachon 2021. Naxos muscilibrary-Bis 2600)

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L'ENVOL DES CORDES, 14 novembre 2021, à 14h30

 

Renaldo Hahn (1874-1947)

Renaldo Hahn fut à la fois compositeur, chef d’orchestre et critique musical. Né d’un père allemand et d’une mère vénézuélienne, il est arrivé à Paris en 1878. Il a été naturalisé français en 1912. Il est principalement connu pour ses chansons artistiques.

Il est entré au Conservatoire de Paris en 1885 où Jules Massenet lui a enseigné la composition. Il publie son premier recueil de mélodies en 1890; Les chansons grises sont composées sur des poèmes de Verlaine. C’est à cette époque que Renaldo Hahn commence à côtoyer les salons de Paris où il chante ses mélodies en s’accompagnant au piano. Il y rencontre Stéphane Mallarmé, Edmond de Goncourt, Sarah Bernard et Marcel Proust; ce dernier deviendra son amant.

Renaldo Hahn a également enseigné le chant à l’École normale de musique de Paris à partir de 1920. Il y a côtoyé Pablo Casals, Jacques Thibaud ou encore Nadia Boulanger. Enfin, en 1945, il devient directeur de l’Opéra de Paris. Entre 1899 et 1945, il a été également critique musical (La Presse, l’Excelsior et le Figaro).

En plus de ses chansons, Renaldo Hahn a composé des opérettes, il a écrit de la musique de scène notamment pour des pièces d’Edmond Rostand et de Sacha Guitry. Il a aussi composé des ballets. Le compositeur n’a pas délaissé le répertoire classique avec la composition notamment d’un Quinette avec piano (1921), Sonate pour violon et piano (1927), ou encore un Concerto pour piano (1931).

Pendant le régime de Vichy, sa musique est interdite sous prétexte d’antécédents familiaux juifs. Renaldo Hahn quitte alors Paris en 1940. De retour à Paris en 1945, il est élu membre de l’Académie des beaux-arts et devient directeur de l’Opéra de Paris. Atteint d’une tumeur au cerveau, il meurt à Paris le 28 janvier 1947 et est inhumé au cimetière du Père-Lachaise.

Venezia est un ensemble de six chansons, pour voix et piano, Les paroles sont écrites à la fois en dialecte vénitien et en français. La partition pour piano nécessite une technique intermédiaire supérieure, comme pour la voix. (France musique.fr; Britannica.com)

Maurice Ravel (1875-1937)

Maurice Ravel est né en France (Ciboure/Pays basque ) en mars 1875 et est mort en décembre 1837 Paris. Il est l'un des principaux représentants de la musique impressionniste du début du XXe siècle. Il a légué un catalogue de 111 œuvres dont plusieurs sont des chefs-d’œuvre reconnus mondialement qui font de lui l’un des principaux compositeurs français du XXe siècle.

Ravel débute le piano à sept ans. Ses professeurs successifs remarquent son esprit vif et créatif. De 1889 à 1895, il suit des cours de piano et d’harmonie au Conservatoire de Paris et ses premières œuvres révèlent déjà une personnalité originale et affirmée. (Philharmonie de Paris)

Son écriture musicale est souvent comparée à celle de Claude Debussy, dont il partage cette utilisation de l’harmonie comme une couleur et l'importance des dissonances non résolues, et se distingue par une écriture pianistique très novatrice et une maîtrise de l’orchestration hors du commun.

Son œuvre, éminemment éclectique, est empreinte de diverses inspirations : Couperin, Rameau, Mozart, et Saint-Saëns. Ravel est également fasciné par la musique noire américaine comme le jazz et le blues, et imprégné de musique hispanique - sa mère étant d'origine espagnole. (Biographie de la Documentation musicale de Radio France, mise à jour en mai 2018)

Au faîte de sa popularité, Ravel effectue en 1928 une tournée aux États-Unis au cours de laquelle il est accueilli comme un chef d’État. Il encourage Gershwin et invite les Américains de reconnaître le jazz comme leur musique classique. (Radio classique)

Ravel est aussi considéré comme un grand orchestrateur. Il a apporté une dimension nouvelle aux œuvres d’autres compositeurs, comme Debussy, SchumannChopin, mais surtout Modeste Moussorgski, pour qui il a orchestré Tableaux d’une exposition (1922). (musique.- fnac)

Ravel s’éteint le 28 décembre 1937 à Paris des suites d’une opération au cerveau. En 1933, il avait ressenti les premiers symptômes d’une maladie neurologique qui paralysait certains de ses mouvements. (Musicologie.org 2017)

Gaspard de la nuit compte parmi les plus grandes œuvres du compositeur. À l’origine,«Gaspart de la nuit» est un recueil de poèmes en prose du romantique Aloysius Bertrand datant de 1830. En 1908, Maurice Ravel s’en est inspiré pour écrire ses trois pièces (Ondine, Le Gibet, Scarbo). Ce cycle de trois pièces est un des sommets du piano ravelien. Ondine est une pièce inspirée d’un poème dans lequel une Ondine c’est-à-dire un petit être féerique qui cherche une intimité avec l’auditeur «Ecoute ! Ecoute !...». Décue par l’impossibilité de son amour, «elle pleura quelques larmes, poussa un éclat de rire et s’évanouit en giboulées qui ruisselèrent blanches le long de mes vitraux bleus».( Joseph DuBose/presto musique)

 

Pauline Viardot (1821-1910)

L’Institut de France a rendu hommage à Pauline Viardot à l’occasion du bicentenaire de naissance de la compositrice (juillet 1821). Voici des extraits du dossier de presse.

Fille du célèbre ténor andalou Manuel Garcia et de la cantatrice Joaquina Sitches, Pauline Viardot est née à Paris le 18 juillet 1821. Son père avait fui l’Espagne pour des raisons politiques et portait sur scène le souffle du mouvement romantique. Tous les enfants sont musiciens. Enfant, Pauline suit les tournées familiales, jusqu’à New York ou Mexico. Elle se destine au piano et reçoit des leçons de Liszt. En 1838, la jeune fille commence à se produire comme cantatrice, dans le sillage de son aînée disparue…..La chanteuse révolutionne l’art lyrique en y incorporant un jeu de scène inédit….Rapidement, Pauline Viardot a conquis les plus grandes scènes du continent. C’est une vedette. Elle provoque l’hystérie des foules et la fascination des puissants. La reine Victoria, Isabelle II d’Espagne, le roi de Prusse Guillaume et la reine Augusta, le tsar Nicolas Ier ou encore le roi des Belges Léopold Ier et Guillaume III des Pays-Bas... Tous l’ont acclamée, jusqu’à la fin de sa carrière de cantatrice en 1873.

Après sa sortie de scène, la chanteuse déploie ses talents de compositrice. On lui doit de nombreuses chansons et mélodies, souvent inspirées par l’Espagne, quelques œuvres chorales, des pièces instrumentales, et quatre opéras accompagnés de livrets de Tourgueniev, à l’instar du Dernier Sorcier (1869). En 1904, déjà âgée, elle écrit le texte et la musique de Cendrillon qui est donné dans le salon de la princesse Mathilde de Nogueiras. Première femme membre de la SACEM, Pauline Viardot défend le droit d’auteur.

Elle compte parmi ses intimes Chopin, Liszt, Verdi, Brahms, Lamartine, Dickens, Flaubert, Zola, Hugo, les Dumas, Maupassant, les Goncourt, Delacroix, les Schumann, Wagner, Tourgueniev... Elle inspire à George Sand l’héroïne du roman Consuelo qui raconte l’ascension d’une chanteuse. Vive d’esprit, passionnée par la poésie et la littérature, elle maîtrise six langues européennes.

Pauline Viardot sert de mentor à la nouvelle garde française. Grande pédagogue du chant, notamment pour les femmes, elle influence le milieu lyrique. La « méthode Garcia » se propage dans le monde entier. Son héritage est immense. La musicienne joue aussi un rôle majeur auprès de jeunes compositeurs qui profitent de la réputation de son salon : Gounod puis Fauré et Saint-Saëns lui doivent beaucoup. Pauline Viardot meurt le 18 mai 1910 à Paris. Artiste géniale, femme d’influence, personnalité indépendante et intelligente, elle a dominé la culture de son temps. (institut de France.fr)

 

Claude Debussy (1862-1918) 

Compositeur français né en1862 dans une famille de modestes commerçants de Saint-Germain-en-Laye. En 1872, il est admis au Conservatoire de Paris où il étudia le piano pendant douze ans. En 1884, il obtint le grand prix de Rome avec sa cantate l’Enfant prodige.

Debussy place d’emblée son œuvre sous le sceau de l’avant-garde musicale. L’exposition universelle de 1889 va être l’occasion de découvrir de nouveaux sons extraeuropéens qui vont exercer une importante influence sur son œuvre.  

Debussy a traité à peu près tous les genres: opéra, poème symphonique, musique de chambre, chœurs à capella, mélodies pour chant et piano, musique de piano, etc. Il n'a cependant pas écrit de musique religieuse. Il a abordé toutes les formes et il les a, en même temps, renouvelées. Et non seulement les formes, mais la langue musicale elle-même. La musique de piano de Debussy était déjà, aux environs de 1900, d'une grande nouveauté d'écriture. Elle l'est demeurée. Cette musique, il voulait qu'elle soit libre, sensible et près de la chair. Il voulait qu'elle cherche humblement à faire plaisir, et qu'elle ose charmer. (Léo-Pol Morin, Musique, Montréal, Beauchemin, 1946)

Balade pour piano (1890). Il s'agit d'une œuvre de jeunesse du compositeur.

Benjamin Britten (1913-1976)

Benjamin Britten fut la fois compositeur, chef d'orchestre, altiste et pianiste. Il est souvent considéré comme le plus grand compositeur britannique depuis Henry Purcell. (Wikipédia) Il a donné une nouvelle vie à l’opéra anglais en le faisant accéder à la modernité. Son œuvre est orientée principalement vers la musique vocale.

Reconnu comme un très grand mélodiste et même comme le créateur de la mélodie anglaise moderne, Britten compose beaucoup de musique vocale et met à l’honneur les talents de son temps.

Le folklore de son pays l’inspire aussi, comme le prouvent les différents opus de Folk Songs. Admirateur inconditionnel de Henry Purcell, Britten sait particulièrement bien, tout comme son prédécesseur, mettre en musique la langue anglaise. À l’ère de l’atonalité, il reste dans la lignée classique, mais son style demeure extrêmement reconnaissable, personnel et original.

Britten a étudié plusieurs années auprès du compositeur et professeur Frank Bridge. Il a ensuite étudié auprès de John Ireland et d'Arthur Benjamin au Royal College of Music de Londres. Il a travaillé comme compositeur pour la radio, le théâtre et le cinéma. En 1937, ses Variations sur un thème de Frank Bridge, pour orchestre à cordes, lui valent une renommée internationale. (Britannica)

Après la mort de sa mère, et inquiet du climat politique qui règne en Europe en 1939, Benjamin Britten s’exile aux États-Unis où il demeurera jusqu’en 1942. Il y compose énormément, notamment Les Illuminations, la Sinfonia da Requiem, et son Quatuor à cordes n° 1.

 

Les Illuminations constitue un cycle de mélodies pour voix aiguë (ténor ou soprano) sur des poèmes en prose tirés du recueil éponyme d’Arthur Rimbaud. Bien qu’anglais, Britten a déjà composé sur de la poésie française : en 1928, il a écrit Quatre Chansons françaises sur des poèmes de Victor Hugo et Paul Verlaine.

Lors de la composition des Illuminations, Britten vient de s’exiler aux États-Unis. L’œuvre est pourtant créée à Londres le 30 janvier 1940, avec la soprano Sophie Wyss et le Boyd Neel orchestra dirigé par Boyd Neel. (francemusique.fr)

Johanne Cloutier

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Les cordes sensibles avec Samuel Blanchette-Gagnon

Dimanche 3 octobre 2021 à Holy Trinity (Vieux-Québec)

 

Jean-Sébastien Bach (1685-17500

Organiste et compositeur allemand, sa carrière s’est déroulée totalement en Allemagne. Il a développé la forme musicale du contrepoint à un niveau qui n’avait jamais été atteint avant lui. Bach a été un virtuose de plusieurs instruments, surtout le clavecin et l’orgue. Sur ces deux derniers instruments, ses dons exceptionnels faisaient l’admiration et l’étonnement de tous ses auditeurs ; il pouvait improviser sur-le-champ une fugue à trois voix.  Dès sa disparition, le musicien, déjà relativement peu connu de son vivant, est quasiment oublié. Son œuvre a été redécouverte au XIXe siècle.  Celle-ci, comprenant plus de mille compositions, est généralement considérée comme l’aboutissement et le couronnement de la tradition musicale du baroque : elle a fait l’admiration des plus grands musiciens, conscients de son extraordinaire valeur artistique. Jean-Sébastien Bach est, de nos jours, considéré comme un des plus grands compositeurs de tous les temps, si ce n’est comme le plus grand.

Contrairement à beaucoup de compositeurs et artistes, Bach ne recherchait pas une reconnaissance humaine ni sa propre gloire, mais surtout celle de Dieu. Pratiquement toute son œuvre lui était consacrée, en témoignent ses nombreux manuscrits qui se terminent par les initiales S.D.G (pour Soli Deo Gloria : À Dieu seul la gloire).

Toccate en do mineur BWV 911

Selon toute vraisemblance, Bach aurait composé les sept toccatas pour clavecin BWV 910 à 916 entre 1705 et 1712. D'ailleurs, leur organisation varie sensiblement, certaines ne comptant que trois mouvements alors que la plus développée en compte six, mais toutes comportent une ou deux fugues. Et on ne s'étonnera de voir le jeune compositeur laisser libre cours à sa fantaisie et enchaîner sections virtuoses et épisodes expressifs. Quant à la BWV 911, très différente d'esprit et réduite à trois mouvements dont une fugue seulement, elle marque durablement les esprits précisément par sa colossale et magnifique fugue finale. ( Musicologie.org)

 

Robert Schumann (1810-1856)

Robert Schumann est un compositeur allemand dont la musique s'inscrit dans le mouvement romantique qui domine au début du XIXᵉ siècle dans une Europe en pleine mutation. Il est né le 8 juin 1810 à Zwickau (Est de l’Allemagne) et est mort le 29 juillet 1856 à Endenich. Ce compositeur fait partie de la première génération des romantiques, avec Chopin et Mendelssohn. Issu d’une famille d’érudits, il réhabilite la poésie en musique qu’il soutient par une écriture pianistique originale, très symphonique, nécessitant une virtuosité accomplie.  La poésie se fait elle-même musique.  Son originalité se situe dans la complexité polyphonique et rythmique, et la richesse des nuances. Il représente le musicien romantique allemand par excellence : poète fantasque, dépressif et passionné. Tout, dans sa vie et son œuvre, le démontre, depuis le Carnaval op. 9 jusqu’à sa Symphonie n° 3 dite ″Rhénane″ en passant par le Concerto pour piano en la mineur (Symphozik). 

Robert Schumann est un compositeur complexe : à la fois poète, théoricien et funambule, explorateur nocturne et visionnaire ébloui. Mais surtout, on ne peut accéder en profondeur à sa musique si l’on en omet la dimension littéraire. Schumann aspire tout simplement à transmuter, au sens alchimique, la poésie en musique. Et ce sont sans doute les poèmes qu’il n’écrit pas qui deviennent musique. (Notes de programme de Malcolm MacDonald 2012/© 2013, BIS Records AB, Åkersberga.)

En cherchant à développer sa virtuosité par des moyens techniques, il se paralyse deux doigts de la main droite. Cet évènement compromet sa carrière de concertiste. Aussi, Il se réfugie dans la composition, et fonde un journal de critique musicale.

Fantasiestücke opus 12

L’abondance de musique pour piano solo que Schumann a composée entre 1835 et 1839 a marqué son émergence comme grand compositeur alors qu’il a pratiquement redéfini les possibilités du genre. Les Fantasiestücke opus 12 ont été composés au cours cette période charnière du compositeur. Ces Fantasiestücke  sont un cycle de huit pièces de fantaisie pour piano qu’il a composées en 1837 à Ralbitz-Rosenthal. Ce recueil s'inspire des pièces de fantaisie à la manière de Callot d'Ernst Theodor Amadeus Hoffmann tant pour le titre que pour le sens du fantastique sombre propre au célèbre graveur du XVIIe siècle. Soulignons la référence littéraire de l’œuvre marquée par les titres des huit pièces du cycle. Des Abends (Au soir); Aufschwung (Elan); Warum? (Pourquoi ?); Grillen (Chimères); In der Nacht (Dans la nuit); Fabel (Fable); Traumeswirren (Brumes de songe); Ende vom Lied (Fin du chant) (Alain Duault/ 2011 Andante Spianato)

Après un suicide raté, Schumann meurt à 46 ans dans une grande détresse mentale, conscient de son état.

 

Claude Debussy (1862-1918)

Compositeur français né en1862 dans une famille de modestes commerçants de Saint-Germain-en- Laye. En 1872, il est admis au Conservatoire de Paris où il étudia le piano pendant douze ans. En 1884, il obtint le grand prix de Rome avec sa cantate l’Enfant prodige.

Debussy place d’emblée son œuvre sous le sceau de l’avant-garde musicale. L’exposition universelle de 1889 va être l’occasion de découvrir de nouveaux sons extraeuropéens qui vont exercer une importante influence sur son œuvre.3

Debussy a traité à peu près tous les genres: opéra, poème symphonique, musique de chambre, chœurs à capella, mélodies pour chant et piano, musique de piano, etc. Il n'a cependant pas écrit de musique religieuse. Il a abordé toutes les formes et il les a, en même temps, renouvelées. Et non seulement les formes, mais la langue musicale elle-même. La musique de piano de Debussy était déjà, aux environs de 1900, d'une grande nouveauté d'écriture. Elle l'est demeurée. Cette musique, il voulait qu'elle soit libre, sensible et près de la chair. Il voulait qu'elle cherche humblement à faire plaisir, et qu'elle ose charmer. (Léo-Pol Morin, Musique, Montréal, Beauchemin, 1946)

Estampes est une œuvre pour piano composée par Debussy en 1903. Il s’agit d’un triptyque de trois pièces : Les Pagodes; La soirée dans Grenade; Jardins sous la pluie. Il s’agit d’une sorte de voyage musical qui commence par des évocations de l'Asie de l'Est dans la pièce d'ouverture, Pagodas puis emmène l'auditeur en Espagne dans La soirée dans Grenade ; et, enfin, revient au pays de Debussy avec Jardins sous la pluie. Pagodas fait un usage important de la gamme pentatonique et de la musique javanaise du gamelan pour représenter les temples majestueux de l'Asie de l'Est qui donnent son titre à la pièce. La musique semble couler sans effort et possède une sérénité remarquablement belle. La soirée dans Grenade puise dans la habanera pour évoquer la ville espagnole. La habanera est devenue très populaire en France au cours du 19e siècle, et a été à plusieurs reprises utilisée par les compositeurs français dans leurs représentations de la péninsule ibérique l'Espagne. Dans son propre langage musical, Debussy crée une représentation vivante et impressionnante de Grenade. Pièce très énergique et rythmée, Jardins sous la pluie donne l'impression d'un orage assez violent. Deux chansons folkloriques françaises sont utilisées dans la pièce, Nous n'irons plus aux bois (« Nous ne retournerons pas dans les bois » ) et Dodo, l'enfant do (« Sommeil, enfant, sommeil » (Classical connect.com/ 4 oct 2004 notes de l’éditeur et du pianiste Miyuki Otani)

Debussy est mort en mars 1918 à Paris d’un cancer.

 

Jeanne Landry (1922-2011)

Voici l’hommage rendu par le Devoir à Jeanne Landry quelques jours après son décès.

Mardi, le 2 août, à l'âge de 89 ans, la compositrice, pianiste et poète Jeanne Landry s'est éteinte à l'Hôtel-Dieu de Québec après une brillante carrière jalonnée d'interprétations de pièces contemporaines et classiques, de tournées nationales et internationales, de compositions musicales et de créations littéraires.

Elle fut longtemps professeure à la Faculté de musique de l'Université Laval, contribua à la création des Jeunesses musicales du Canada et à celle de la société Musique de notre temps, entre autres auprès du chef d'orchestre Serge Garant.

Née à Ottawa, très tôt remarquée pour son oreille musicale, elle poursuivit sa formation en musique à l'école Vincent-d'Indy. En 1946, elle fut la lauréate du Prix d'Europe avec une note presque parfaite.

À partir du milieu du XXe siècle et durant 25 ans, elle a beaucoup collaboré au volet musical de la radio et de la télévision de Radio-Canada. De tournée en tournée, sa collaboration avec le ténor Jean-Paul Jeannotte l'a entraînée sur les scènes des États-Unis, de la France, de l'Autriche et de l'Union soviétique.

Au cours de sa retraite, elle aura créé plus de 70 œuvres musicales et 300 poèmes de forme libre. « Née à la musique avant de naître au monde, femme devenue n'épousant que beauté, j'ai rêvé de poésie comme on rêve de liberté », écrivait-elle. Puisse-t-elle rêver à jamais! (
Le Devoir 4 août 2011)

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Notes de programme 2020-2021

Les notes sont écrites par Johanne Cloutier

Trio & Cie sera diffusé en ligne en avril.

Louis Spohr (1784-1859)

Né Ludwig Spohr le 5 avril 1784 à Brunswick dans la principauté de Brunswick-Wolfenbüttel au Nord du Saint-Empire et mort le 22 octobre 1859 à Cassel, le compositeur adopta la forme française de son prénom.

Violoniste, compositeur et chef d’orchestre, Louis Spohr était considéré comme l’un des plus grands musiciens romantiques allemands, aux côtés de Mendelssohn et Weber. De son vivant, il eut un énorme succès qui le fit presque considérer comme le plus digne représentant de la Trinité viennoise (HaydnMozart, Beethoven). On lui doit notamment dix symphonies, dix-sept concertos pour violon et quatre pour clarinette, un célèbre quadruple concerto pour quatuor à cordes et orchestre, une très grande quantité de musique de chambre dont plusieurs pièces faisant appel à la harpe, près de cent lieder, des oratorios, dix opéras. Ces ouvrages en font l'un des principaux représentants du romantisme allemand. Sphor était également réputé comme le plus grand violoniste de l’époque romantique avec Paganini.  (Encyclopédie Universalis) (Ars classical).

Il a sombré dans l’oubli après sa mort. La parution du catalogue thématique Göthel au début des années 1980 a marqué un renouveau de l'intérêt musical pour ses œuvres et de sa position historique. (Wikipédia)

Amy Beach

Amy Beach est une compositrice et pianiste américaine, née Amy Marcy Cheney à Henniker (New Hampshire) le 5 septembre 1867, décédée à New York le 27 décembre 1944. De talent précoce, après avoir étudié adolescente le piano et la composition dans son pays natal avec Ernst Perabo (mais elle fut surtout autodidacte), Amy Cheney fait ses débuts professionnels comme pianiste en 1883. Deux ans après, en 1885, elle épouse le docteur Henry Harris Aubrey Beach et restreint alors considérablement ses activités de concertiste (se consacrant à la composition), qu'elle reprendra activement au décès de son mari en 1910, effectuant notamment une grande tournée en Europe qui s'achève en 1914, année où elle regagne les États-Unis. Elle met un terme à ses activités en 1940.

On lui doit des compositions (qu'elle signe souvent Mrs. H.H.A. Beach, en reprenant les initiales des prénoms de son mari) dans des domaines très variés : piano, musique de chambremélodies (songs, en anglais) pour voix et piano, œuvres chorales (pour diverses formations, dont une Grande Messe avec orchestre), un concerto pour piano, une symphonie (dite gaélique) et un opéra (Cabildo).

Vous entendrez Ecstasy (Ecstase), une mélodie de style romantique. C’est sur un poème d’Amy Beach et s’est avéré si populaire que le poème a été inclus dans The Poetry Digest : Annual Anthology of Verse for 1939. La mélodie, Ah. Love but a Day, est tirée de Three Browning Songs et est dédiée à The Browning Society of Boston. Robert Browning a inspire plusieurs musiciens don’t Tchaikowsky, Charles Ives, John Lennon. Il inspira certain peintre tel Edward Burne-Jones. Enfin, ces pièces sont de style romantique et exprime la nature et l’amour.

 

Nathalie Tremblay, pianiste 

 Nathalie Tremblay est une musicienne active comme soliste, chambriste et accompagnatrice.   
Titulaire d’un premier prix en piano à l’unanimité au Conservatoire de musique de  
Québec. Lauréate du Concours de l’Orchestre symphonique du Saguenay-Lac-Saint-Jean  , on a pu l’entendre comme soliste avec le même orchestre ainsi qu’avec l’Orchestre du Conservatoire de musique de Québec. Elle a interprété Pho:ton
une pièce pour orchestre et piano photonique avec l’Orchestre symphonique de Québec (d’André et Michel Décosterd). Aussi, elle a été pianiste surnuméraire à l’Orchestre symphonique de Québec au piano, au celesta et à l’orgue. Elle a joué en solo et musique de chambre en Suisse, en France, en Tunisie au prestigieux festival L’Octobre musical à l’Acropole de Carthage, ainsi qu’au Liban en Syrie (en 2006 avec Les poètes de l’Amérique française) et au Canada.
Elle est aussi compositrice à ses heures. Elle a assisté à des cours de compositions dans la classe de Donatoni à Rome en 1996 en tant qu’auditrice libre et elle a suivi des cours privés avec Yannick Plamondon. Quelques unes de ses compositions ont été interprété en France et au Québec dont Guarda pour chant et piano, Miniature pour chant-piano et récitant, Promenade pour soprano et violon et sa dernière composition -Une luciole pour Laurence pour ténor et piano - a été interprétée en octobre 2019 aux Poètes de l’Amérique française à Québec.

Nathalie Tremblay interprètera sa nouvelle création, Comme un désir de profondeur, sur un poème de Guy Cloutier. (Extrait de poèmes publiés en 2019 à Paris et à New-York commandés par le peintre Julius Baltazar.)

 

Ghidoni Armando (1959-)

Ghidoni Armando est né à Trente en Italie en 1959. Ce compositeur, d’origine italienne mais Français d’adoption, réunit dans sa musique l’esprit de l’Italie et celui de la France. Son écriture harmonique et rythmique évoque à la fois l’impressionnisme à la française et l’esprit du jazz, donnant à ses œuvres un caractère unique et très personnel. Nombre de ses compositions font aujourd’hui référence et sont régulièrement imposés dans les plus grands concours nationaux et internationaux.

En 2015, il reçoit un prix à la National Flute Association aux Etats-Unis pour son quatuor à vent « Swinging Counterpoint » (Newly Published Music Competition). Ce prix s’ajoute à ceux déjà obtenus (Honorables Mentions) les années précédentes pour ses œuvres Jazzy Flute Challenge pour flûte et piano (2014), Badaluk Concerto pour quintette à vent (2006) et Adagio pour flûte et harpe ou piano (1996).

Le 12° Concours Européen de Musique de Picardie, consacré au saxophone, lui a été dédié sous le nom de « Concours Armando Ghidoni » et une salle de l’école municipale de musique de Lencloître (Vienne, France) porte aujourd’hui son nom. (portefolio du festival de flûte).

 

Gian Carlo Menotti (1911-2017)

Gian Carlo Menotti est né à Cadegliano en Italie. Il a grandi dans une atmosphère musicale et a commencé à composer dès son enfance. Il a écrit des chansons dès l’âge de sept ans et à onze ans il a écrit le livret et la musique de son premier opéra, la Mort de Pierrot. Entre 1923 et 1927, il étudie au Conservatoire de Milan. À la mort de son père, en 1928, sa mère émigre aux États-Unis. Il terminera sa formation musicale au Curtis Institute de Philadelphie. Parmi les autres étudiants de Curtis figuraient Leonard Berstein et Samuel Barber. Ce dernier est devenu le partenaire du compositeur dans la vie et dans le travail.

Bien que connu pour ses opéras (années 40 et 50), Menotti a également composé de la musique instrumentale et des ballets.  C’est cependant dans le domaine de l’opéra qu’il apporta ses contributions les plus notables à la vie culturelle américaine.

En plus de composer, le compositeur a enseigné au Curtis Institute of Music de 1941 à 1945, il a fondé le Festival des Deux Mondes à Spoleto en Italie qui a été élargi en 1977 pour inclure Charleston en Caroline du Sud. En 1992, il a été nommé directeur artistique de l’Opéra de Rome. Amahi et les visiteurs de nuit, opéra de Noël, est le premier opéra jamais écrit pour la télévision en Amérique. Il fut diffusé pour la première fois en 1951; c’est l’œuvre la plus populaire de Menotti.

Gian Carlo Menotti est décédé en février 2007 à l’âge de 95 ans à Monte Carlo. (new world enceclopedia.org; biography/your dictionary.com)

 

Srul Irving Glick (1934-2002)

Srul Irving Glick, né en 1934, grandit à Toronto, où son père était chantre dans plusieurs synagogues et son frère un clarinettiste de renom. Il obtint son baccalauréat et sa maîtrise en composition et en théorie musicale de l’Université de Toronto. Il poursuivit ses études à Paris avec des maîtres tels que Darius Milhaud, Louis Saguer et Max Deutsch. Il a lui-même été professeur de théorie et de composition au Royal Conservatory of Music et à l’Université York.  Glick est l’un des compositeurs les plus prolifiques au Canada, écrivant pour toutes les formations depuis la musique de chambre jusqu’à l’oratorio. D’une importance toute particulière, sa musique vocale et chorale a reçu de nombreux prix. En 1986, Glick quitta la CBC où il avait été réalisateur pour la musique classique. En 1994, il fut nommé Membre de l’Ordre du Canada pour « ses réalisations exceptionnelles…, ses services rendus au Canada et auprès de l’ensemble de l’humanité ». Son intégration très personnelle de musique contemporaine, de lyrisme hébraïque et de techniques de composition classiques, façonnée en une musique magistrale et pleine de caractère qui est à la fois dramatique et lyrique, lui a valu de nombreux éloges. The Klezmer’s Wedding est devenu l’une des œuvres de Glick les plus fréquemment jouées. (Notes de programme Trio Contrates/Atma classique, août 2000). (Extrait des notes de programme de mai 2009 au Domaine Forget. Atma classique, Let Beauty awake ).

 

 

 

 

 

À la rencontre de Schubert avec le pianiste Mathieu Gaudet

Concert présenté sur Lepointdevente.com à partir du 7 février (durant 7 jours)

 

Biographie de Franz Schubert (1797-1828)

 

Schubert est un compositeur autrichien qui est né et mort à Vienne. Comme Beethoven, il est un compositeur à la charnière entre le classicisme et le romantisme. Il est né dans un milieu musical. Son père lui enseigna le piano alors qu’un de ses frères lui a enseigné le violon. Il a joué dans le quatuor familial. Il a fait son apprentissage musical (chant, alto, orgue, contrepoint, harmonie) avec Michael Holzer, organiste de la paroisse de Lichtental. Devenu chanteur à la Chapelle Royale de Vienne, il reçoit les leçons de Salieri (1809-1813) au Stadtkonvikt (collège municipal) où il est engagé comme violoniste dans l'orchestre, ce qui lui permet de connaître des œuvres de Mozart, de Haydn et de Beethoven. Durant quelques années il exerce les fonctions de maître auxiliaire dans l'école que dirigeait son père, mais ayant pris conscience de son don exceptionnel pour la musique, il décide de se consacrer entièrement à la composition.

On considère qu’il est le maître incontesté du lied; il en a composé plus de six cents. Il fréquenta le milieu intellectuel de Vienne où il rencontra des peintres, des poètes et des philosophes qui ont exercé une grande influence sur l’esthétique de ses compositions. Schubert a écrit pour tous les genres musicaux excepté le concerto.

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Concert sur le WEB à compter de 14h30 du 17 janvier au 23 janvier jusqu'à 14h30, 2021
Baroque obligé! Londres et Versailles

Avec Hugo Laporte(baryton) et Charles Galipeau (théorbe, luth et guitare baroque)

 

John Dowland (1563-1626)

De ce grand luthiste et chanteur de l'époque élisabéthaine, nous ne savons rien de ses origines familiales, ni de son éducation ou de sa formation musicale. Ainsi, on ignore s'il naquit en Angleterre ou en Irlande, d'où était originaire sa famille. Avant d’obtenir en 1612 le poste tant convoité de luthiste royal de la cour anglaise, il a mené une carrière remarquable auprès des cours d’Allemagne et du Danemark. Célèbre dans toute l'Europe, John Dowland fut probablement le plus grand luthiste de son temps. Son influence sur le répertoire pour luth se fit sentir dans toute l’Europe tout au long de l’époque baroque. Il fut également théoricien, publiant une traduction anglaise du De arte cantandi Micrologus de l'Allemand Andreas Ornitoparchus en 1609. Dowland occupe également une place de premier plan dans l'histoire de la chanson et celle de la mélodie. Avec ses quatre livres d'ayres ou chansons au luth, il peut être considéré comme un précurseur de la mélodie romantique. C’est un compositeur à qui l'on doit certaines des mélodies les plus belles et les plus émouvantes de tous les temps. (Universalis; musique de la renaissance, extraits biographie; Jonathan Dunford, juin 2018)

Au cours de sa vie, John Dowland publia 88 chansons pour luth, 16 psaumes et chansons religieuses et 21 danses pour violes ou violons et luth. (Jakob Lindberg 1995)

La musique pour luth solo de Dowland est extraordinairement variée. Elle passe de pièces légèrement frivoles à des œuvres profondes exprimant la mélancolie la plus sombre. Sa musique se distingue par un caractère mélodieux sans pareil dans la production des luthistes contemporains et plusieurs de ses solos furent dotés de textes pour devenir des chansons pour luth. Un tel exemple est sa célèbre pavane Lachrimre publiée sous le titre de Flow my teares. (Jakob Lindberg 1995).

Le style singulier et novateur dans lequel Dowland écrivit ses chansons combine les évolutions musicales continentales aux éléments et aux formes typiquement anglais. La plupart des poésies sont anonymes. Seules quelques-unes ont été attribuées à des poètes contemporains et il est même très probable que Dowland soit le poète qui se cache derrière certaines de ses chansons. (Alfonso Marín)

Les six strophes de Come again, nous font traverser un dédale aigre-doux de sentiments sur une musique d’une étonnante légèreté (Jacques André Houle/atma classique).

Le texte de Flow My Teares, une chanson basée sur Lachrimae Pavan, se réfère à la nuit et à la noirceur (« where nights blackbird her sad infamy sings » [où l’oiseau noir nocturne chante sa triste infamie] et «hark ye shadows that in darkness dwell » [Écoutez, vous, les ombres qui vivez dans les ténèbres]), et les larmes auxquelles les titres de la chanson et du luth solo font allusion, peut-être à la rosée du ciel ou aux vérités du monde supercéleste. Rappelons que la pièce Lachrimæ fut son œuvre instrumentale la plus connue. (Jakob Lindberg 2018)

Le chanteur Sting a repris les compositions de Dowland dans son album Songs from the Labyrinth (2006).Wikipédia

 

Henry Purcell (1659-1695)

Henry Purcell est un compositeur anglais issu d’une famille de musiciens professionnels. Ainsi, son père était gentilhomme de la Chapelle royale. Enfant, il entre dans le chœur de la Chapelle Royale jusqu’à ce qu’il mue. Il devient alors conservateur des instruments. En 1677, âgé que de 18 ans, il prend les fonctions de compositeur des violons du roi. Deux ans plus tard, il succède à son maître John Blow comme organiste à Westminster. Enfin il occupera jusqu’à sa mort l’un des trois postes d’organistes de la Chapelle Royale. (Larousse).

Le compositeur associe dans son œuvre la tradition anglaise et les avancées novatrices françaises et italiennes. Musicien complet, Henry Purcell a composé dans tous les genres de son temps, aussi bien vocaux qu’instrumentaux, religieux que profanes. Il a légué une œuvre abondante, soit environ 800 œuvres. Il demeure l’un des plus grands compositeurs anglais.

 Henry Purcell est surtout admiré dans le genre vocal pour exprimer l’énergie de la langue anglaise. Son génie lyrique triomphe dans la musique de scène, masques, opéras et semi-opéras. (France Musique)

Aux couronnements de Jacques II (1685) et de Guillaume III (1689), il fut chargé de la musique et joua de l’orgue. (DAVITT MORONEY/Outhermucic)

Henry Purcell est mort le 21 novembre 1695, probablement atteint de la tuberculose. On l’enterra dans le bas-côté nord de l’abbaye, sous l’orgue. Les chœurs de Westminster et de la Chapelle Royale se joignirent pour chanter à la cérémonie. Une petite partie seulement de son œuvre a été publiée de son vivant; on doit beaucoup à sa veuve qui a fait imprimer de nombreux recueils posthumes.

Le rondeau d’Abdelazer est l’une des plus célèbres pièces d’Henry Purcell. C’est une musique de scène. Abdelazer est une pièce de théâtre que Aphra Behn a composée en 1676. (France musique)

Music for a while est un des airs les plus admirables du compositeur. Texte et musique soulignent le pouvoir de la musique qui apaise – pour un moment – (for a while) douleurs et souffrances. Mais c’est aussi de l’éternité dont Purcell souhaite nous entretenir : la basse obstinée, envoûtante et immuable en est la symbolique la plus évidente. Le texte de Dryden, visionnaire et prophétique, en propose une évocation encore plus claire. Et c’est cette alliance du texte et de la musique, cet accord parfaitement juste, qui caractérise le génie de Purcell, qui puise son inspiration auprès de poètes à la portée universelle, tels Dryden ou Shakespeare. La musique vocale de Purcell se démarque par l’importance que le compositeur accorde au texte et à sa traduction musicale : « au lieu d’encadrer le mot, [la musique] le porte, l’enveloppe et lui donne toute sa charge émotive (Frank Emmanuel Comte)

Construite sur une simple basse obstinée, l'Evening Hymn (Hymne du soir) est l'une des pages les plus stupéfiantes de ce compositeur. Le jeu entre la partie vocale et la basse obstinée, les changements de tonalités au milieu de la chanson et le traitement des tendres "Hallujahs", tout concourt à faire de cette pièce un véritable chef-d’œuvre. "(Guild Music, 1996 Maurice Bevan. Traduction: Francis Marchal)

King Arthur, œuvre de la collaboration entre le poète dramaturge John Dryden et le compositeur Henry Purcell, constitue l’une des nombreuses variantes de la légende du roi Arthur. L’Air du froid, un extrait de ce semi-opéra (genre hybride mêlant opéra et théâtre), est l’un des passages les plus connus du compositeur. Ce dernier utilise des notes saccadées qui symbolisent les frissons du personnage. (Symphozik)

 

Francesco Corbetta (1615-1681)

Francesco Corbetta est un compositeur italien né à Pavie (Lombardie) en 1615. On sait peu de choses sur les premières années de sa vie. On sait toutefois qu’il a commencé sa carrière musicale à Bologne où il enseignait la guitare. Musicien virtuose, il parcourut l’Europe se produisant dans toutes les cours importantes (France, Angleterre, Autriche, Allemagne).  Retenons qu’il a notamment enseigné la guitare au roi Charles 11 d’Angleterre ainsi qu’au jeune roi Louis X1V qui avait développé un vit intérêt pour cet instrument.  La guitare était un instrument très apprécié par la noblesse. À la cour de France, il a collaboré avec Jean-Baptiste Lully.

Sa réputation tenait non seulement à ses qualités d’instrumentiste, mais aussi à l’originalité de ses compositions. Il légua à la postérité cinq livres de musique traçant la voie d’un répertoire pour la guitare baroque distinctement du luth. Professeur influent, il assura la transmission de sa virtuosité à plusieurs autres guitaristes destinés eux aussi à la postérité, tel Robert de Visée. (Mariateresa Dellaborra. Et Res Misica))

La Guitarre Royale, publiée à Paris en 1674, était dédiée au Roi Soleil. On observe une simplification technique des morceaux : Corbetta n’y a presque composé que des batteries – il s’agit d’une technique de la main droite pour l’exécution d’accords en répétition rapide. Corbetta fournit lui-même le motif de cette simplification en déclarant dans la préface de son œuvre qu’il l’avait fait en vue des capacités techniques limitées du Roi. (Rosario Conte Bâle, automne 2007/carpediem records 2009)

 

George Frederic Handel (1685-1759)

George Frederic Handel est né en Allemagne, plus exactement à Halle-sur-Saale, en février 1685.  Il est le seul musicien de sa famille. Son père, un bourgeois austère de religion luthérienne, est une personnalité importante de la ville. On considère que Handel comme Bach représentent l’apogée de la musique baroque.

Handel a suivi des cours dans sa ville natale auprès de l'organiste Friedrich Wilhelm Zachow. Ce dernier lui a donné une formation musicale complète en lui apprenant à jouer de plusieurs instruments de musique, en lui enseignant les bases théoriques de la composition musicale et en lui faisant étudier les œuvres de maîtres. En 1703, il quitte définitivement Hall. Entre 1703 et 1712, Handel vivra tour à tour à Hambourg et dans quelques villes italiennes. Il s’installe en Angleterre en 1712 et il obtient la nationalité anglaise en 1727. Pendant trente ans, le compositeur fut associé à l’opéra italien à Londres.

Handel composa plus de quarante opéras. Cette partie de son œuvre est donc prépondérante en volume et a constitué l'essentiel de son activité pendant plusieurs décennies.  Il composa aussi de la musique religieuse, dont le Messie est l’œuvre la plus connue ainsi que de la musique de chambre et de la musique pour orchestre.

Serse, l’un des derniers opéras du compositeur, est considéré comme le plus « mozartien » et l'un des meilleurs qu'il ait composés. L'action se passe dans l'Empire Perse en 480 av. J.-C. et se fonde quelque peu sur l'histoire de l'empereur Xerxès Ier Le premier air, Ombra mai fu,, est un chant d'amour de Xerxès pour un arbre (Platane d'Orient) sur l'une des plus belles et célèbres mélodies de Haendel.( Wikipédia)

Georg Friedrich Haendel a composé le Dettingen Te Deum en 1743 pour célébrer la victoire britannique lors de la bataille de Dettingen (27 juin 1743). Celle-ci se situe dans le cadre de la guerre de Succession d'Autriche. C'est lors de cette bataille que, pour la dernière fois, un souverain britannique (le roi George II) combat en personne à la tête de ses armées. Cette œuvre fut présentée pour la première fois en novembre 1743 à la Chapelle Royale en présence du roi George 11. (Wikipédia)

Thou art gone up on high est un air tiré du Messie, l'oratorio le plus célèbre de Haendel. Le Messie fut composé en trois semaines, en août et septembre 1741, et joué pour la première fois en avril 1742 à Dublin. Le livret est de Charles Jennens. Cette œuvre, écrite pour le temps de Pâques, n'est devenue qu'au fil du temps une partition associée à Noël. (Le Devoir, C Hus). Haendel apporta quelques changements à la première version de l’œuvre; les derniers changements importants datent de 1750, quand Haendel composa les désormais célèbres «But who may abide?» et «Thou art gone up on high» pour le castrat alto Gaetano Guadagni. Le Messie, donné régulièrement pour des concerts de charité par Haendel, devint vite l’œuvre-phare du compositeur. Jouée trente-six fois de son vivant, elle représenta rapidement ce que la musique peut avoir de majestueux et de sublime. 

Le succès du Messie fut retentissant lors de la création, le 13 avril 1742, et lors de la reprise, le 3 juin : la demande de billets était telle qu’on avait demandé aux messieurs de « renoncer à porter leur épée » et aux dames de venir « sans robe à paniers », afin de recevoir davantage d’auditeurs et d’augmenter ainsi la recette « destinée aux œuvres charitables ». Dédié au Christ et construit sur des textes sacrés, Le Messie est à la fois une œuvre religieuse, tout en ne relevant d’aucune forme liturgique.( Valentin Tournet)

 

Robert de Visée (v. 1650-55- après 1732)

On connaît très peu de choses au sujet de Robert de Visée. Même ses dates de naissance et de mort ne nous sont pas parvenues. On sait qu’il était luthiste, guitariste, théorbiste et violoniste à la cour des rois français Louis XIV et Louis XV, ainsi que chanteur et compositeur pour luth, théorbe et guitare. Il est né en France entre 1650 et 1655. Il aurait peut-être suivi des cours de Francesco Corbetta.  Vite reconnu pour son talent, il occupa une place enviable à la cour et auprès du roi Louis X1V. Autour de 1680, il serait devenu musicien de Chambre pour le roi LouisX1V. Le Roi Soleil l’a nommé Chanteur de la Chambre du roi en 1709 et comme son tuteur personnel à la guitare en 1719, bien qu’il ait probablement tenu ce poste de manière non officielle depuis 1695. (Discover Music; Larousse, Dictionnaire de la musique).

Robert de Visée a été actif à la cour peu après la création de l’Académie royale et ses compositions respectaient totalement le style mis de l’avant par Lully. Les mélodies des pièces du compositeur ne sont pas uniquement mélodieuses ou chantantes ; elles sont, comme chez Lully, une représentation directe de la langue française. (Esteban La Rotta, traduction  J.A Houle/Atma inc. 2012(

Robert de Visée a laissé de nombreuses œuvres majeures pour la guitare et le théorbe. Il a également transcrit certaines de ces œuvres pour dessus et basse, celles-ci pouvant alors être exécutées par un dessus (violon, flûte, hautbois, etc.) et basse continue. (Dictionnaire Le Parisien) 

 

Michel Lambert (1610-1696)

Michel Lambert est né en 1610 à Champigny-sur-Veude. Il fut à la fois maître de chant, théorbiste et compositeur baroque. Le rôle de Michel Lambert fut déterminant dans l’élaboration du récitatif à la française. Il avait suivi des cours de chant de Pierre Niert qui avait élaboré une méthode de chant basée sur l’intelligence du texte et de l’interprétation. Cette méthode a fait la célébrité du compositeur. (Encyclopédie Universalis)

Michel Lambert s’est illustré comme interprète et pédagogue tôt dans sa carrière. Parmi ses élèves, citons Jean-Baptiste Lully. Le compositeur reçut le soutien de plusieurs protecteurs comme le cardinal de Richelieu, Gaston d’Orléans, frère du roi Louis X111 et oncle de Louis X1V. Il a occupé divers postes à la cour de France dont celui de page de la Chapelle au service du frère du roi et celui de maître de musique de la Chambre du roi à compter de 1661.  Retenons, pour la petite histoire, que Jean-Baptiste Lully a épousé en 1662 Madeleine, la fille de Michel Lambert. Lully était alors le surintendant de la musique.  Ont signé le contrat de mariage le roi Louis X1V, la reine mère Anne d’Autriche, la reine Marie-Thérèse. (Margaret Dobby)

Michel Lambert compte parmi les compositeurs d’airs sérieux les plus importants. Le genre de l’air sérieux a dominé toute la musique profane française durant la majeure partie du règne de Louis X1V. L’air sérieux constituait une sorte de miniature musicale à une ou deux voix généralement accompagnées de la basse continue, de structure simple et strophique.  (Thomas Leconte, Centre de musique baroque de Versailles, novembre 2016)

Avec un catalogue riche de près de trois cents airs sérieux, Michel Lambert, demeure pour ses contemporains le maître du genre, celui qui fut un modèle de l’art de bien chanter et s’inspira de l’exemple italien pour mettre la musique au service du texte poétique. Il a laissé deux livres d’airs publiés l’un en 1660 (19 airs et un dialogue), l’autre en 1689 (56 airs et quatre “dialogues” exécutés dans les ballets de cour de Jean-Baptiste Lully). (Catherine Massip)

Le repos, l’ombre, le silence est un air qui invoque la complicité de la nature secrète. Il fait partie du recueil publié en 1689.

La spécialité de Michel Lambert reste l’air à boire. Le compositeur aime épingler les travers de son temps. C’est le cas de Vos mépris chaque jour. (Vincent Borel/Glossa music.com)

 

Jean Baptiste Lully (1632-1687)

Jean-Baptiste Lully (Giovanni Battista Lulli), compositeur, musicien, danseur et chorégraphe, est né dans une modeste famille de meuniers à Florence en 1632. Il arrive en France en 1646 et entre au service de Mademoiselle de Montpensier à qui il enseigne l’italien. Il montre alors de grandes dispositions pour la musique et la danse. En 1652, Lully passe au service du roi en qualité de violoniste et de danseur. Remarqué par celui-ci, il reçoit le titre de compositeur de la musique instrumentale dès 1653. Il se consacre alors entièrement aux ballets de cour. Il sera naturalisé français en 1661 et obtiendra la même année le titre de Surintendant de la Musique du roi.  Lully consacre la première partie de sa carrière à la musique de ballet. Les ballets de cour connaissent alors leur apogée sous le règne de Louis X1V qui était un danseur talentueux.  Jean-Baptiste Lully met en scène le pouvoir et la magnificence monarchiques. Entre 1664 et 1671, il s’associe à Molière pour produire une dizaine de comédies-ballets.  Ce nouveau genre concilie la comédie, le chant et la danse. La collaboration avec Molière prend fin en 1671 alors qu’une nouvelle collaboration débute avec le librettiste Philippe Quinault. Ces derniers mettront en place la tragédie lyrique ou l’opéra à la française qui combine musique et théâtre.  Plusieurs considèrent qu’il s’agit de la plus importante réalisation de Lully. Exerçant un monopole de la création lyrique dans l’ensemble du royaume à partir de 1672, il va produire chaque année un nouvel opéra sous le titre de tragédie lyrique. (France musique; encyclopédie Larousse; Margaret Dobby, fr.actualité).

Belle Hermione, hélas est un extrait de Cadmus et Hermione, la première tragédie lyrique composée par Lully en 1673 d’après les Métamorphoses d’Ovide. (Wikipédia)

Bois épais est un extrait de Amadis, tragédie lyrique créée en 1684 sur un livret de Philippe Quinault. Il semble que ce soit le roi lui-même qui aurait donné le sujet au librettiste. Il s’est inspiré des plus célèbres romans chevaleresques espagnols de Garcia Ordonez de Montalvo. (operabaroque fr/Lully)

Jean-Baptiste Lully est décédé le 22 mars 1687 à Paris des suites d’une gangrène qui aurait été causée par un coup de canne. (France musique).

 

François Couperin (1668-1733) 

François Couperin, né en novembre 1688 à Paris et mort en septembre 1733 à Paris, est un illustre compositeur, organiste et claveciniste.  Il appartient à une dynastie musicale en France qui n’a été dépassée dans l’histoire de la musique que par la famille Bach. En 1685, soit quelques années après la mort de son père, Couperin succède à ce dernier comme organiste à l’Église Saint-Gervais. En 1691, il est nommé maître de clavecin des Enfants de France et, deux plus tard, il reçoit le titre d’organiste du roi. Il joue à la Chapelle royale, participe aux concerts et enseigne aux princes. Il compose pour la Cour, pour la haute société parisienne, pour la Chapelle royale, pour l'abbaye de Maubuisson, où sa fille Marie Madeleine est religieuse ; il donne des leçons, fait de son autre fille, Marguerite Antoinette, une claveciniste de talent, qui sera plus tard, à son tour, maître de clavecin des Enfants de France, et aura pour élèves les filles de Louis XV.  (Universalis) Entre 1713 et 1733, il fait paraître ses quatre volumes : Pièces pour clavecin.  Parmi ces volumes, L'Art de toucher le clavecin paru en 1716, est un ouvrage pédagogique dont la notoriété a influencé le style d'écriture pour clavier de son grand contemporain, Jean-Sébastien Bach . Le style d'écriture de Couperin repose sur la basse continue avec un mode d'ornementation inventif, dans le style galant de l'époque. (france musique)

Durant quelque quarante années, Couperin a élaboré une œuvre unique qui opère la synthèse entre les goûts français et italien comme celle entre le Grand Siècle et celui des Lumières. À l'égal de Jean-Baptiste Lully et de Jean-Philippe Rameau, François Couperin occupe une place majeure dans l'histoire de la musique française. (Découvertes Gallimard, no 339, 1998)

Après le règne de Louis X1V, l’œuvre de François Couperin est tombée dans l’oubli jusqu’au X1Xe siècle. Elle fut redécouverte par le compositeur Johannes Brahms. (France musique).

L’air sérieux Doux liens de mon cœur est un air simple en deux parties. Le texte de cette pièce est une traduction d’un poème italien Beate mie pene mis en musique par A Scarlatti. La musique de Couperin est différente de la musique originale. (Catherine Cessac/Cité de la musique)

Les Sylvains, une pièce de forme rondo, a été publiée en 1713 dans le premier livre de Pièces de clavecin. « Mais, contrairement à ce que pourrait suggérer le titre, il ne s’agit pas de la danse burlesque de faunes endiablés, mais de la pastorale : nous sommes en Arcadie, avec le rêve, l’imagination, la fantaisie et la tendresse. » (Philippe Beaussant/Mirare 2008)

 

Concert avec Mathieu Gaudet, pianiste sur le Web au début février

Invités de la relève au début du concert : Jin Ja Xu (dit Benjamin) et Jin Cheng Xu

Franz Schubert (1797-1828)

Franz Schubert, compositeur autrichien né et mort à Vienne, se situe comme Beethoven à la charnière entre le classicisme et le romantisme. Il est né dans un milieu musical. Son père lui enseigna le piano alors qu’un de ses frères lui a enseigné le violon. Il a joué dans le quatuor familial. Il a fait son apprentissage musical (chant, alto, orgue, contrepoint, harmonie) avec Michael Holzer, organiste de la paroisse de Lichtental. Devenu chanteur à la Chapelle Royale de Vienne, il reçoit les leçons de Salieri (1809-1813) au Stadtkonvikt (collège municipal) où il est engagé comme violoniste dans l'orchestre, ce qui lui permet de connaître des œuvres de Mozart, de Haydn et de Beethoven. Durant quelques années il exerce les fonctions de maître auxiliaire dans l'école que dirigeait son père, mais ayant pris conscience de son don exceptionnel pour la musique, il décide de se consacrer entièrement à la composition. Schubert fréquenta le milieu intellectuel de Vienne où il rencontra des peintres, des poètes et des philosophes qui ont exercé une grande influence sur l’esthétique de ses compositions. Schubert a écrit pour tous les genres musicaux excepté le concerto. Franz Liszt le décrivait comme le plus poétique des compositeurs.  (Haute École de musique de Genève). Rappelons qu’on considère qu’il est le maître incontesté du lied.

 

Marche caractéristique op.121 pour piano à quatre mains.

 « Pour Franz Schubert et ses amis, le piano à quatre mains faisait tout aussi naturellement partie des soirées conviviales que les jeux vidéo pour les jeunes d’aujourd’hui. » (Ayrton Desimpelaere) Franz Schubert a été l'un des compositeurs les plus prolifiques de musique d'ensemble pour piano. Il a composé les deux marches caractéristiques  op. 121 en 1826 ; ce sont les seules marches que Schubert a écrites pour un duo pour piano de 6/8 mètres. Les deux marches sont en ut majeur et sont d'humeur scherzo, révélant le penchant de Schubert pour les changements dynamiques soudains, son esprit musical et sa belle écriture mélodique. (Fédération Festivals 2020-2024.)  

Moments musicaux D.780

Les Moments musicaux sont six courtes pièces pour piano de la période créatrice tardive du musicien. Ces moments ont été composés entre 1822 et 1825; ils ont été publiés en 1828. Ceux-ci se distinguent par la qualité et la variété de leur inspiration. (Michel Rusquet. Musicologie. Org)

 

Sonate no. 15 en la mineur, D.845 (1825)

La Sonate no 15 en la mineur, D.845  est une œuvre majestueuse et puissante. Cette œuvre crépusculaire traite du destin et de la mort. ( AMECQ mars 2020.)

Dans les années 1820 à Vienne, Schubert est admiré uniquement par une élite des connaisseurs. Ses lieder et ses pièces de piano sont exécutés uniquement dans le cadre des soirées musicales privées appelées Schubertiades, et son unique concert public à Vienne a lieu quelques mois seulement avant sa mort. Une grande partie de l'œuvre de Schubert fut découverte, éditée et créée au titre posthume. (France Musique.fr)

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16 février 2020, à 14h30 -Au pas de trois

Darius Milhaud (1892-1974)

Darius Milhaud, un membre éminent de l’avant-garde musicale du début du XXe siècle, est né en 1892 dans une ancienne famille juive d’Aix-en-Provence.  Il a collaboré avec plusieurs écrivains de son époque comme Claudel et Cocteau pour la création d’opéras, de ballets ou de musique de film. Musicalement, Milhaud se considérait comme appartenant à une tradition française allant de Satie et Debussy jusqu’à Bizet et même Couperin. Son style, mélange de lyrisme et de gaieté emprunte beaucoup aux musiques folkloriques et au jazz. Milhaud utilise fréquemment la polyrythmie et la polytonalité qui rendent son œuvre extrêmement riche et diverse. Milhaud faisait partie du Groupe des Six (Georges Auric, Louis Durey, Arthur Honegger, Francis Poulenc, et Germaine Tailleferre), un groupe de compositeurs fréquentant aussi Jean Cocteau dans les années 1920 dans le but de créer une nouvelle esthétique musicale moderniste française. Pendant la Deuxième Guerre mondiale, le compositeur s’est réfugié aux États-Unis. Il revint en France après la guerre où il a enseigné la composition au Conservatoire de Paris. Il est mort à Genève en 1974.

Il fut un compositeur étonnamment prolifique (plus de 400 œuvres), avec une longue liste d’œuvres pour la scène et pour le cinéma, des symphonies, des concertos, de la musique de chambre, des mélodies et des œuvres chorales. (notes de Keith Anderson)

La Suite pour piano, violon et clarinette op 157b est tirée de la musique de scène pour "Le Voyageur sans bagages " de Anouilh. Cette œuvre fut créée le 19 janvier 1937.

 

Lili Boulanger (1893-1918)

Née en 1893 à Paris, Lili Boulanger est la seconde fille du compositeur et professeur de chant Ernest Boulanger (1815-1900) et de la princesse russe Raïssa Mychetski (1858-1935). Lili Boulanger montre très tôt d’évidentes dispositions pour la musique, mais elle tombe malade à l’âge de deux ans : une lourde pneumonie endommage son système immunitaire, et elle souffrira toute sa vie de tuberculose intestinale. Très tôt, elle s’intéresse à toute forme de littérature (de la Grèce antique à Edgar Allan Poe) et de musique (du XVIe siècle aux modernes de son époque). Elle apprend le violon, le violoncelle, la harpe et le piano, étudie l’harmonie, s’exerce à la libre improvisation et démontre dans tous les domaines une compréhension phénoménale. À dix-sept ans, elle décide de devenir compositrice. Elle suit l’enseignement privé de Georges Caussade et en 1912, elle entre dans la classe de composition de Paul Vidal au Conservatoire de Paris. Un an plus tard, elle est la première femme dans l’histoire à remporter le Prix de Rome avec sa cantate Faust et Hélène. Claude Debussy, professeur et ami de la famille, et Gabriel Fauré sont ses plus grandes sources d’inspiration parmi ses contemporains. (Roman Hinke , Sylvie Coquillat/CV Carus 2018).

Le séjour à Rome est la période la plus heureuse et la plus productive de la courte vie de Lili Boulanger. C’est à Rome qu’elle a composé la majeure partie de son œuvre dont Cortège. Son style de composition se caractérise par une harmonie colorée et une instrumentation riche. (Barbara Moser traduit par Marion Bérange/Gramola,2012).

Le nocturne écrit en 1911 est en lignes simples et poétiques. Cortège a été composé en 1914; c’est une pièce très enjouée. (Émile Naoumoff) Sa dernière œuvre : le Pie Jesu a été terminée sur son lit de mort.

Olivier Messiaen (1908-1992)

Olivier Messiaen naquit le 10 décembre 1908 à Avignon, dans une famille lettrée. Son père était un éminent traducteur de littérature anglaise, et sa mère, Cécile Sauvage, publiait des poèmes. Tout enfant, Messiaen fit montre d’un talent musical précoce, et à onze ans il entrait au Conservatoire de Paris, où il étudia le piano, la composition et l’orgue. Il y reçut de nombreuses récompenses, incluant notamment le premier prix d’orgue et celui de composition. Après sa formation, en 1931, il devint organiste en l’église de la Sainte-Trinité à Paris, occupant ce poste jusqu’à son décès.  On considère que sa contribution au répertoire d’orgue est sans doute la plus importante de l’histoire de la musique depuis Bach.

Pendant la Deuxième Guerre mondiale alors qu’il avait été mobilisé et servait en tant qu’infirmier, il fut capturé et détenu à Görlitz, en Silésie entre juillet 1940 et février 1941. C’est là qu’il composa l’une de ses œuvres les plus célèbres, son Quatuor pour la fin du temps qui fut créé dans le stalag par quatre prisonniers de guerre. Cette œuvre majeure du compositeur a été en partie composée à partir de pièces déjà écrites et de nouvelles compositions. Quatre pièces avaient été composées avant son arrivée au camp dont la pièce Abîme des oiseaux.  Le Quatuor pour la fin du temps fut donné en première audition au Stalag VIII le 15 janvier 1941. (Keith Horner 2012. Traduction : Lucie Renaud/Analekta,2012)

 Libéré en 1941, Messiaen rentra à Paris et accepta un poste d’enseignant au Conservatoire.

Depuis son adolescence, Messiaen était passionné par les chants d’oiseaux ; il décrivit un jour ces animaux comme étant probablement « les plus grands musiciens qui peuplent notre planète ». En 1953, il commença à parcourir la France, retranscrivant méticuleusement différents chants d’oiseaux et les employant dans sa musique. Dans les années 1960, alors que sa réputation internationale grandissante le menait de plus en plus loin, au Japon, en Iran, en Argentine ou en Australie, il accrut ses tournées de concerts pour poursuivre ses recherches de chants d’oiseaux. (David McCleery Traduction française de David Ylla-Somers/Naxos, 2008)

Voici en quels termes le compositeur décrivait l’Abîme des oiseaux. L’abîme, c’est le Temps, avec ses tristesses, ses lassitudes. Les oiseaux, c’est le contraire du Temps ; c’est notre désir de lumière, d’étoiles, d’arcs-en-ciel et de jubilantes vocalises !

 

Igor Stravinsky (1882-1971)

 

Igor Stravinski, un des plus importants compositeurs du XXe siècle, est né le 17 juin 1882 à Oranienbaum, près de Saint-Pétersbourg, d’un père chanteur d’opéra. Il a été à la fois compositeur, pianiste et chef d’orchestre. Sa rencontre avec Rimski-Korsakov fut décisive, celui-ci devient son professeur de musique, lui enseignant principalement l’orchestration et les formes classiques. Le début de la carrière de Stravinsky est intrinsèquement lié à sa rencontre avec Serge de Diaghilev qui l’a découvert. Ce dernier lui a commandé la partition de plusieurs ballets russes qui lui assureront une renommée internationale. Ainsi, en 1910, Stravinsky écrit L’Oiseau de feu, suivi en 1911 de Petruchka et en1913 de Sacre du printemps. En 1914, Igor Stravinski quitte définitivement la Russie (il est naturalisé français en 1934 puis américain en 1945). Il est retourné une seule fois en Russie en 1962. L’évolution de sa carrière et de son œuvre peut se découper en plusieurs parties. D’abord très inspiré par le folklore russe, il se tourne ensuite vers un style plus dépouillé, avant de retourner à des formes plus classiques. Enfin, il s’intéresse à la musique sérielle, dans la lignée du chromatisme de Schoenberg et exploite ces champs de possibilités dans ses compositions. (France musique)

Pendant la Première Guerre mondiale, il se réfugie en Suisse. C’est pendant cette période qu’il a notamment composé l’Histoire du soldat (1918) sur un texte en français de Ramuz. Cette œuvre marque sa rupture avec l’école orchestrale russe. L’Histoire du soldat fut présentée pour la première fois en septembre 1918 au Théâtre municipal de Lausanne. Le livret de Charles Ferdinand Ramuz se base sur un conte, Le déserteur et le diable, tiré du monumental recueil d’Afanassiev, équivalent russe du recueil de contes des frères Grimm.

Ce conte raconte l’histoire du soldat Joseph qui rentre au pays en faisant le chemin à pied en s’accompagnant de son violon. Il croise le diable qui lui fait miroiter fortune en échange de son âme. Le jeune homme lui donne son violon et se rend compte une fois fortune faite, qu’il lui manque l’essentiel. Il arrive à reprendre son âme au malin et avec son violon, séduit une princesse. Prince, mais toujours insatisfait, le jeune Joseph manipulé perd tout et voit le diable triompher. Asymétries et polyrythmies jalonnent admirablement l’ouvrage. (resmusica .com)

Ce ballet-opéra de chambre, dont l'ambiance emprunte au cirque ambulant et au jazz, comporte plusieurs courts tableaux dont certains sont inspirés de diverses danses tango et même ragtime. Une suite pour piano, clarinette et violon en a été extraite en 1919. Une seconde suite, respectant l'orchestration initiale, fut écrite en 1920. (Wikipedia)

 

Stacy Brown (1976-)

Compositrice canadienne installée à Montréal, Stacey Brown a été qualifiée de « compositrice à suivre » (Broad Street Review) dont le « potentiel considérable est évidente » (Philadelphia Inquirer). Diverse et polyvalente, sa production musicale – dénommée « organique et habilement troussée » (Le Devoir) et « attestant d'un talent d'orchestration astucieuse » (Bachtrack) – couvre tant la musique de concert, du solo à l’orchestre, que la musique pour le théâtre, la danse, le cinéma et l'opéra. Lauréate du Maria Anna Mozart Award de Symphony Nova Scotia (2019), du Prix de composition de la Société de musique des universités canadiennes (2010) ainsi que d'un 1er et d’un 3e prix au Prix collégien de musique contemporaine (2016, 2018), Stacey Brown a vu ses œuvres interprétées à travers le Canada et aux États-Unis par des ensembles et interprètes de renom. Chargée de cours en musique et traductrice français-anglais expérimentée, Stacey Brown est également l’auteure d’articles d’analyse musicale publiés par L’Éducation musicale (France). Membre professionnelle de de Montréal (MMUS; DMUS). la Ligue canadienne des compositeurs et compositrice agréée du Centre de musique canadienne, Stacey Brown est diplômée en composition de la University of Victoria (BMUS) et de l’Université et de l’Université de Montréal (MMUS; DMUS).

Aram Ilitch Khatchaturian (1903-1978)

Aram Khatchaturian, compositeur soviétique arménien, est né le 24 mai 1903 à Tbilissi (actuelle Géorgie) dans une famille modeste dont le père était un simple artisan. Entre 1912 et 1921, il a étudié le piano dans un pensionnat. En 1921, grâce à son frère, metteur en scène du second théâtre d’art de Moscou, Il est admis au réputé institut Gnessine où il apprend le violoncelle auprès de Sergey Bychkov et d’Andrey Borysyak. En 1925, il suit les cours de composition de Mikhail Gnessine. Entre 1929 et 1934, il poursuit sa formation au conservatoire de Moscou où Nikolai Myaskovsky et Sergei Vasilenko lui enseignent respectivement la composition et l’orchestration.  Notons que le trio pour clarinette, violon et piano qu’il a composé en 1932 a retenu l’attention de Sergueï Sergueïevitch ProkofievDe plus, sa pièce de concours qui est aussi sa première symphonie (dédiée au quinzième anniversaire de la république soviétique d’Arménie), est un succès. Khatchatourian est à la fois compositeur et pédagogue. Il a notamment composé quelques symphonies, plusieurs concertos, de la musique de film, des ballets et des musiques de scène. Il enseigne à partir de 1951 à l’institut Gnessine et au conservatoire de Moscou.

 

Khatchaturian a été le premier compositeur en Union soviétique à intégrer la musique moderne dans le ballet classique. Le Concerto pour violon et orchestre, composé en 1940  récompensé par le Prix Staline en 1941, lui valut la notoriété internationale. Il a également composé l'hymne de la République socialiste soviétique d'Arménie, lequel fut adopté en 1944.

 

Khatchaturian s'imposa comme l'un des compositeurs « officiels » de l'Union soviétique. Notons qu’il fut aussi député au Soviet suprême; il avait adhéré au Parti communiste de l’Union Soviétique en 1943. Ses idées politiques ont influencé son œuvre musicale. Par exemple, l’intrigue de son ballet Gavaneh se situe dans une ferme collective.

 

Khatchaturian est mort à Moscou le 1er mai 1978, peu avant son 75e anniversaire. Il est enterré au Panthéon Komitas d'Erevan pour avoir rendu l'art arménien accessible à tout le monde. En 1998, comme preuve de considération, il apparaît sur les billets de 50 drams arméniens. (Symphozik)

 

                                                                                              Johanne Cloutier

1-L'irremplaçable pianiste Lydia Jardon

Invité : Samuel Blanchette-Gagnon, pianiste

 

Frédéric Chopin (1810-1849)

Le compositeur est né en Pologne en 1810 de père français et de mère polonaise. Il est décédé à Paris en 1849. 

Pianiste virtuose, Chopin libère le piano des influences symphoniques et chorales traditionnelles, et développe, parallèlement à Franz Liszt, la notion d’instrument soliste.

Chopin commence ses études musicales à six ans. Il se révèle très doué pour l’improvisation et pour la musique en général; il compose ses premières pièces pour piano à sept ans. Il complète sa formation à l’école de Musique de Varsovie, où il prend des leçons de contrepoint avec Joseph Elsner. Il a également suivi l’enseignement de Wojciech Zywny pour le piano.

À l’âge de 19 ans, il commence une carrière de concertiste et remporte ses premiers triomphes à Vienne, à Berlin et à Prague. En 1831, il s’installe à Paris, capitale culturelle incontournable au 19e siècle, où il fera la rencontre de George Sand qui sera sa compagne durant sept ans. Chopin se produit dans les salons organisés par ses amis où il rencontre Delacroix, Berlioz, Camille Pleyel et beaucoup d’autres personnalités influentes du monde artistique.
Jusqu’à la fin de sa vie et malgré la maladie qui le ronge, il partage sa vie de compositeur avec celle de professeur en dispensant des cours de piano. Il conçoit et enseigne une nouvelle technique du toucher pianistique : respiration grâce au rubato, multiplication des silences dans ses partitions, mouvement souple du poignet.

Épuisé, il meurt entouré par ses amis le 17 octobre 1849.

Mozart était, avec Bach, le seul maître dont Chopin se réclamait. Lors de ses obsèques, selon son vœu, le Requiem de Mozart fut interprété intégralement par l’orchestre du conservatoire de Paris. La petite histoire retiendra qu’une dérogation fut accordée à cette occasion par le clergé pour permettre à des solistes féminines de chanter; celles-ci furent dissimulées par une draperie noire derrière l’autel. À l’époque les voix féminines n’étaient pas admises aux offices religieux. (Extrait de la Biographie Sympjozik)

Chopin a composé des nocturnes tout au long de sa vie; ils épousent son évolution stylistique. Il s’est approprié le genre en lui donnant ses lettres de noblesse. Le nocturne op 62 no 2 se rapproche des premiers nocturnes. Commençant de façon traditionnelle et extrovertie, il se complexifie considérablement lors de sa section centrale très mouvementée, le contrepoint y atteignant un raffinement rarement égalé dans l’œuvre de Chopin. (Florence Brassard/ Analekta / cd Charles Richard Hamelin/ Chopin 2015.)

 

Alexandre Scriabine (1872-1915)

Alexandre Scriabine est une compositeur et pianiste russe qui est né et mort à Moscou. Il est considéré comme étant un compositeur marquant de la musique russe. Son œuvre, profondément originale, est imprégnée des considérations philosophico-mystiques et d’un sentiment romantique exalté : pour Scriabine, la musique est un moyen de libération, capable de transformer l’homme et l’univers. Celui-ci  peut être considéré comme le principal compositeur symboliste russe. Il a exercé une grande influence sur des compositeurs comme Sergei Prokofiev, Nikolai Roslavets et Igor Stravinsky.

En 1883, Scriabine commence à suivre des cours de piano avec Nicolai Zverev, professeur réputé.  En 1888, il entre au Conservatoire de Moscou comme élève de Vassili Safonov en piano et d’Anton Arenski en composition. Il y a rencontré Rachmaninov. 1892 marque la fin de ses études au Conservatoire, sanctionnées par une médaille d’or en piano, et la publication de ses premières œuvres. Entre 1898 et 1902, il y a enseigné le piano. Enfin, soulignons qu’il a inventé le premier clavier couleur et la notation des lumières et des couleurs en fonction de son échelle de couleurs synesthétiques. 

Alexandre Scriabine a composé Les Douze Études opus 8 en 1884; celles-ci représentent ses premières compositions. Ces Études montrent déjà une recherche pianistique hors norme, au fil d'une collection de pièces aux indications évocatrices : la n°2 « A cappricio, con forza », la n°4 « Tempetuoso », manifestes emphatiques de la manière polyrythmique de l'auteur. La 5 ème « Brioso » comme la suivante « Con Grazia » rappellent Chopin, cette dernière avec une immédiate séduction. La virtuosité téméraire apparaît dans la N° 7, « Presto tenebroso », que distinguent les arpèges agités de la main gauche, ou à la 9 ème « Alla ballata » et ses cascades d'octaves et d'accords, vrai déchaînement d'énergie. Si la 8 ème et la 10 ème apportent des moments de répit plus lyriques, l'ultime, « Patetico », est si rageuse qu'on a pu la comparer à l'Étude Révolutionnaire de Chopin. L’Étude no 12, dite pathétique est la plus connue et sans doute la plus célèbre. Cette étude est techniquement exigeante dans le grand style romantique tardif. (leducationmusicale.com)


Florentine Mulsant (1962-)

Florentine Mulsant a étudié les disciplines traditionnelles (harmonie, contrepoint, fugue, analyse et orchestration) au Conservatoire national Supérieur de Musique de Paris durant douze années. 1er Prix de composition à la Schola Cantorum en 1987 auprès d'Allain Gaussin, elle suit l'enseignement de Franco Donatoni à l'Academia Chigiana à Sienne et se perfectionne auprès d'Alain Bancquart.
L'enseignement de l'écriture musicale lui a d'ailleurs été confié à l'Université de Paris IV - Sorbonne de 1991 à 1998 ; depuis elle se consacre entièrement à la composition.

Primée de nombreux concours internationaux de composition, ses œuvres sont commandées et jouées par des solistes et orchestres de renom. Si elle revendique les influences esthétiques de l'École Française du XXe siècle, notamment Claude Debussy, Maurice Ravel, Olivier Messiaen et Henri Dutilleux, Florentine Mulsant professe un attachement à l’expressivité, à la liberté de langage et à la fermeté du dessin formel. (Académie de musique Hourtin Médoc; France Musique).

Blue Toccata, œuvre écrite à l’automne 2016 et dédiée à Lydia Jardon, est une commande du Festival Musiciennes en Martinique. C’est une œuvre dynamique, animée d’un tempo vif.  Elle est composée de 3 parties. La partie centrale est modérée et reprend le thème principal en mélodie d’accords. La pièce se conclut dans une atmosphère lumineuse et joyeuse. (Catalogue de la compositrice)

 

Nicolaï Miaskowsky (1881-1950)

Ce Compositeur est né en Pologne en 1881 alors que le pays faisait encore partie de l’empire russe et il est mort à Moscou en 1950. Son père était ingénieur dans l’armée russe. Nicolai Miaskowsky a fait des études d’ingénieur tout en prenant des cours de musique privés afin d’intégrer le Conservatoire de Saint-Petersbourg où il vivait.  Il y fut accepté en 1906 à l’âge de 25 ans. Il a longtemps été considéré comme l'un des trois compositeurs les plus importants de l'Union soviétique, les deux autres étant son ami Sergei Prokofiev et Dimitri Chostakovitch.

Il composa un nombre important d'œuvres, dont 27 symphonies, un concerto pour violon et un concerto pour violoncelle (1944). Elles restent relativement peu connues en dehors de l'ex-URSS. Il enseigna au Conservatoire de Moscou jusqu’à la fin de sa vie. (Wikipidia)

La Sonate ni pour piano op. 6 est une œuvre qui porte les traces de l’influence de Tchaïkovski et de Scriabine.

 


 

 

 

Notes de programme 2018-2019 

LES NOTES SONT DE JOHANNE CLOUTIER

4e concert / Les couleurs de l'alto

avec Marina Thibeault, altiste et Janelle Fung, pianiste

et l'invité spécial, l'altiste Jean-Renaud Labrecque.

 

Robert Schumann (1810-1856)
Robert Schumann est un compositeur allemand dont la musique s'inscrit dans le mouvement romantique qui domine au début du XIXᵉ siècle dans une Europe en pleine mutation. Il est né le 8 juin 1810 à Zwickau (Est de l’Allemagne) et est mort le 29 juillet 1856 à Endenich. Ce compositeur fait partie de la première génération des romantiques, avec Chopin et Mendelssohn. Issu d’une famille d’érudits, il réhabilite la poésie en musique qu’il soutient par une écriture pianistique originale, très symphonique, nécessitant une virtuosité accomplie.  La poésie se fait elle-même musique.  Son originalité se situe dans la complexité polyphonique et rythmique, et la richesse des nuances. Il représente le musicien romantique allemand par excellence : poète fantasque, dépressif et passionné. Tout, dans sa vie et son œuvre, le démontre, depuis le Carnaval op. 9 jusqu’à sa Symphonie n° 3 dite ″Rhénane″ en passant par le Concerto pour piano en la mineur (Symphozik).   

En cherchant à développer sa virtuosité par des moyens techniques, il se paralyse deux doigts de la main droite. Cet évènement compromet sa carrière de concertiste. Aussi, Il se réfugie dans la composition, et fonde un journal de critique musicale.

L’année 1849 a été la plus productive du compositeur tant pour le nombre que pour la variété des œuvres composées avec des œuvres chorales, des chansons, des pièces pour piano, des œuvres pour soliste (s) et orchestre, et plusieurs autres pièces de chambre pour instrument solo et piano. C’est au cours de cette année-là qu’il composa l’ Adagio et l’Allegro, op. 70. À l’origine, il a écrit cette pièce pour cor et piano, mais selon son souhait celle-ci existe également dans une version pour piano et violoncelle.  Cette pièce incarne les luttes de Schuman entre des émotions conflictuelles. Elle débute avec un Adagio introspectif suivi par un Allegro passionné, lequel est interrompu par un bref rappel de l’ouverture de la pièce. Son épouse Clara,excellente pianiste,  joua la nouvelle œuvre, accompagnée du corniste E. Julius Schlitterlau.

Märchenbilder ou Fairy Tale Pictures , pour piano et alto, op. 113, a été écrit par Robert Schumann en mars 1851. Le compositeur entraîne l’auditeur dans un monde étincelant d’imagination fantaisiste et enfantine. L'œuvre se compose de quatre personnages et constitue une composition originale mettant en vedette l’alto de la période romantique.

Le premier des quatre Märchenbilder, intitulé Nicht schnell (Pas rapide), comporte une mélodie sombre en ré mineur qui se répète dans la pièce sous différentes formes. Lebhaft (spiritueux), qui suit, est une sorte de rondo tronqué qui contraste son thème principal, exubérant, avec deux digressions beaucoup plus douces, tout en opposant violon et piano en concurrence amicale. Rasch (rapide ou vif), un véhément moto perpetuo, suit. Un motif secondaire, annoncé par le piano dans la cinquième mesure de la pièce, présente un intérêt rythmique et une importance considérable. La dernière pièce du groupe se déroule dans la tonalité traditionnellement heureuse du ré majeur, mais porte néanmoins la mention Langsam, mit melancholischem Ausdruck (Lentement, avec une expression mélancolique). Sa texture sonore semble présager l'Adagio de la sonate pour violon en ré mineur de Johannes Brahms. ( Wikipédia; All Mucic ; France Musique; Piano Bleu; Bibliothèque nationale de France).

Après un suicide raté, Schumann meurt à 46 ans dans une grande détresse mentale, conscient de son état.

 

Franz Schubert (1797-1828)
Schubert est un compositeur autrichien qui est né et mort à Vienne. Comme Beethoven, il est un compositeur à la charnière entre le classicisme et le romantisme. Il est né dans un milieu musical. Son père lui enseigna le piano alors qu’un de ses frères lui a enseigné le violon. Il a joué dans le quatuor familial. Il a fait son apprentissage musical (chant, alto, orgue, contrepoint, harmonie) avec Michael Holzer, organiste de la paroisse de Lichtental. Devenu chanteur à la Chapelle Royale de Vienne, il reçoit les leçons de Salieri (1809-1813) au Stadtkonvikt (collège municipal) où il est engagé comme violoniste dans l'orchestre, ce qui lui permet de connaître des œuvres de Mozart, de Haydn et de Beethoven. Durant quelques années il exerce les fonctions de maître auxiliaire dans l'école que dirigeait son père, mais ayant pris conscience de son don exceptionnel pour la musique, il décide de se consacrer entièrement à la composition. 

On considère qu’il est le maître incontesté du lied; il en a composé plus de six cents. Ceux-ci ont été composés sur des textes des plus grands poètes comme Goethe, Schiller, Shakespeare, Johann Mayrhofer ou Franz von Huttenbrenner. Il fréquenta le milieu intellectuel de Vienne où il rencontra des peintres, des poètes et des philosophes qui ont exercé une grande influence sur l’esthétique de ses compositions. Schubert a écrit pour tous les genres musicaux excepté le concerto.

C’est la teinte de mi bémol majeur que choisit Schubert pour atteindre cette atmosphère paisible et immuable qui caractérise la Litanie auf das Fest Aller Seelen (Litanie pour la fête des morts) D. 343 (poème de Johann Georg Jacobi), une prière incantatoire pour « Que toutes les âmes reposent en paix ». Comment exprimer la douleur causée par la perte de l’être aimé ?

À sa mort à l’âge de 31 ans, il laisse un millier d’œuvres. (Corinne Schneider; Wikipidia).

 

Mikhail GLINKA (1804-1857)
On considère Mikhail Glinka comme le père du mouvement patriotique de la musique russe et son influence sur les générations qui l’ont suivi (tel Rimsky-Korsakov, Borodine et Moussorgski) est considérable. Sa musique offre une synthèse des formes opératiques de l’occident et du style mélodique russe, tandis que ses œuvres instrumentales reflètent une combinaison de la tradition de l’exotisme et de l’oriental. La sonate pour alto en ré mineur est une œuvre de jeunesse de Glinka, avant son séjour en Europe et une douzaine d’années avant la composition révolutionnaire de l’opéra Une vie pour le Tsar. Glinka écrit que la sonate est la meilleure de ses œuvres pré-italiennes. Il croyait que la sonate «était mieux ficelée que les pièces antérieures» puisqu’elle contient «des exemples de contrepoint assez intelligents». Glinka compose le premier mouvement Allegro moderato en 1825 alors qu’il vit à Saint- Pétersbourg. À cette époque, il est un musicien plutôt passionné et dévoué que sophistiqué. L’Allegro moderato est construit sur des approches traditionnelles, mais démontre une écriture romantique et brillante pour les deux instruments et avant tout un style mélodique très chantant, imbibé d’une qualité vocale de cantabile. En 1932, le violoniste russe Vadim Beresovsky a complété le deuxième mouvement de la sonate dans l’esprit de Glunka. Tchaïkovski  dira : Toute notre école est contenue dans la musique de Glinka, de même que le futur chêne est renfermé dans un gland. Extrait du livret Nothern flowers, 2018 

 

Pyotr llyich TCHAIKOVSKY (1840-1893)
Les œuvres pour piano de Tchaïkovski ne sont pas aussi connues que ses opéras ou que ses œuvres pour orchestre. À l’exception des deux sonates, la plupart de ses pièces pour piano sont des miniatures ou des œuvres qui s’imprègnent ou qui évoquent le folklore russe. Malgré un catalogue de plus de trente pièces pour piano, Tchaïkovski n’a pas d’affinité particulière avec l’instrument. En 1876, il termine Les Saisons, une série de douze miniatures pour piano à l’intention de la revue mensuelle de Saint-Pétersbourg, Nuvellist. Six ans plus tard, l’éditeur de la revue, Nikolai Bernard, revient à la charge et demande à Tchaïkovski d’écrire un autre volume de pièces pour piano. Ce dernier, qui venait d’achever la composition de son trio pour piano, voulait compléter une œuvre chorale qu’il avait déjà esquissée. De plus, il était sous contrat avec l’éditeur moscovite Jurgenson. Néanmoins, Tchaïkovski décide de composer une série de six pièces pour Jurgenson, qui les publie à la fin de 1882 avec le numéro d’opus 51. Chacune des pièces est dédiée à une des connaissances du compositeur. La sixième et dernière pièce, qui est de loin la plus populaire, est la Valse sentimentale, dédiée à Emma Genton, la gouvernante des enfants de son ami et avocat Nikolai Kondratev. C’est une œuvre qui réunit deux facettes apparemment contradictoires de la personnalité de Tchaïkovski: un thème ondulant et prenant d’une suprême beauté coexiste avec une musique d’une verve et d’une intense luminosité.

 

Bohuslav MARTINU (1890-1959)
Le prolifique compositeur tchèque Bohuslav Martinu a composé dans presque tous les genres imaginables; de la symphonie au ballet, de la musique de chambre à l’opéra, des madrigaux à la musique de film. Composée en 1955, la sonate pour alto de Martinu est typique des œuvres de la période finale de sa vie, la beauté de l’œuvre reposant non seulement sur la maîtrise de la forme, mais avant tout sur la simplicité de son expression musicale. Martinu établit une ambiance d’un récit à la fois rhapsodique et intime avec une souplesse de rythme et une structure périodique distincte. La Sonate no 1 pour alto et piano est en deux mouvements. Elle est dédiée à l’altiste américaine Lillian Fuchs, qui l’édite également. Elle crée l’œuvre en compagnie du pianiste Arthur Balsam en 1956. Martinu compose la sonate pendant qu’il enseigne au Curtis Institute of Music, étant récemment rentré aux États-Unis après un séjour de deux ans à Nice en France. Il est de plus en plus mal à l’aise aux États-Unis et c’est durant cette période sombre qu’il compose la Sonate pour alto en moins d’un mois à la fin de 1955. Le New York Times écrit, lors de la création de l’œuvre: « La sonate repose généreusement sur la veine lyrique de Martinu. On décèle une affection spéciale pour l’instrument, Martinu l’investissant d’une coulante cantilène. La musique de Martinu, particulièrement lors du premier des deux mouvements, contient une qualité rhapsodique qui rappelle un élément folklorique sans pour autant perdre son identité personnelle. Dans le second mouvement, des passages lyriques et complexes alternent, le premier étant fort efficace et le deuxième tout aussi convaincant.»

 

Notons que les notes de programme sur les compositeurs Mikhail GLINKA, Pyotr llyich TCHAIKOVSKY et Bohuslav MARTINU ont été rédigées par les interprètes de ce concert, Marina Thibeault et Janelle Fung. (extrait du livret du disque Toquade Atma classique).

 

                                                                                              Johanne Cloutier

 

3eme concert / Supersonique : Avec Vincent Lauzer (flûte à bec) et Mélisande McNabney (clavecin)

Invité spécial : Mathieu Huyng (flûte à bec alto)

 

Michel de la Barre (1675-1745)

Michel de la Barre fut influencé par le musicien Marin Marais et en particulier par les pièces pour viole de ce compositeur. On considère De la Barre comme le premier génie de la flûte; en 1702, il a publié ses premières œuvres pour flûte. Il fut le premier compositeur à produire des pièces pour la flûte traversière. Il obtint le statut de Flûte de la chambre à la cour du Roi Soleil.

La sonate L’Inconnue est la dernière pièce du second livre de Pièces datant de 1710. Celle-ci n’a de sonate que le nom. L’exubérante Chaconne qui la termine, faite de phrases à quatre mesures répétées, emprunte à la viole ses batteries de doubles-croches. Le fait que La Barre l’ait surnommée « sonate » prouve cependant l’influence grandissante de la musique italienne. (Wipikédia; extrait du livret Ensemble La monica, 2006; extrait du livret Chandors Record, 1993/French Baroque Flute Mucic. )

François Couperin (1668-1733)

François Couperin est l’héritier d’une tradition du clavecin français.

Il a publié son premier livre de pièces pour clavecin en 1713. En 1716, il a rédigé un traité pédagogique L’Art de toucher le clavecin, juste après le Second livre de pièces de clavecin, pour enseigner aux joueurs de clavier la pratique de l’exécution. Le regain d’intérêt pour la musique ancienne en a fait une des sources primaires pour le système de doigté au clavier prédominant dans l’Europe de l’époque baroque. Considéré comme l’un des traités survivants les plus significatifs de la musique baroque, cet ouvrage illustre l’ornementation utilisée à l’époque. 

Dans les Bergeries, pièce fort célèbre, le compositeur évoque le monde pastoral. Dans la préface, il note comme instruction : naïvement. Les Bergeries proviendraient du Théâtre de la Foire. Cette pièce constitue un parfait exemple de la forme très française du rondeau, qu’affectionnait Couperin. Bach apprécia tellement cette pièce qu’il la recopia. (Extrait du livret La Raphaèle The Art of François Couperin. 2013)

Matthias Maute (1963)

Matthias Maute est l'un des meilleurs interprètes de sa génération, à la flûte à bec et la flûte traversière, ainsi que comme compositeur. En 1990, il obtient le premier prix de la catégorie soliste du prestigieux Concours de musique ancienne de Bruges (Belgique). M. Maute se distingue également par son travail à la direction artistique (avec Sophie Larivière) de l’Ensemble Caprice, ensemble reconnu pour insuffler un esprit novateur au répertoire baroque (cette formation joue sur des instruments d’époque). Outre son travail avec l’Ensemble Caprice, M. Maute est l’invité d’importants festivals et donne fréquemment des concerts comme soliste en Europe, aux États-Unis et au sein de l’Ensemble Rebel. En 2003 et 2005, il était le flûtiste soliste invité par le Boston Early Music Festival et en 2008 par le célèbre Lincoln Center de New York. Ses compositions jouent un rôle important dans le monde de la flûte à bec. Il enseigne à l’Université McGill au département de musique ancienne. Parallèlement à toutes ses activités, il a écrit un livre sur l’improvisation à la flûte à bec. (Extrait du livret : Ensemble Caprice.Sammartini).

Jean-Sébastien Bach (1685-1750)

Organiste et compositeur allemand, sa carrière s’est déroulée totalement en Allemagne. Il appartenait à une dynastie de musiciens, se situant à la cinquième génération. Il a développé la forme musicale du contrepoint à un niveau qui n’avait jamais été atteint avant lui. Bach a été un virtuose de plusieurs instruments, surtout le clavecin et l’orgue. Sur ces deux derniers instruments, ses dons exceptionnels faisaient l’admiration et l’étonnement de tous ses auditeurs ; il pouvait improviser sur-le-champ une fugue à trois voix.  Bien qu’il n’ait pas créé de formes musicales nouvelles, il pratiqua tous les genres existant à son époque à l’exception de l’opéra. Son œuvre comprend plus de mille compositions, est généralement considérée comme l’aboutissement et le couronnement de la tradition musicale du baroque : elle a fait l’admiration des plus grands musiciens comme Mozart et Beethoven. Jean-Sébastien Bach est, de nos jours, considéré comme un des plus grands compositeurs de tous les temps, si ce n’est comme le plus grand. L'œuvre de Johann Sebastian Bach pour flûte et clavecin ou basse continue est un sommet de la musique de chambre au XVIIIe siècle, 

Les sonates pour flûte ont été écrites entre 1715 et 1725 quand Johann Sebastian Bach était le recteur de la musique de chambre du Prince Léopold de Köthen.

Francesco Maria Veracini (1690-1768)

Veracini est né en 1690 à Florence dans une famille comptant plusieurs musiciens. Il connut une belle carrière de violoniste. Entre 1711 et 1723, il a donné des concerts dans différentes villes européennes comme Venise et Londres. En 1716, il fut engagé comme violoniste à la cour du prince Friedrich August à Dresden. Il publia en 1721 un ensemble de douze sonates qu’il a dédiées au prince Friedrich August. Il est retourné vivre à Florence en 1723 où il a donné des concerts privés en plus de se consacrer à la musique sacrée. Entre 1750 et 1768, il fut premier maître de chapelle à San Pancrazio et maître de chapelle à San Gaetano. Il est mort en 1768.

Il a composé non seulement de la musique pour violon, mais aussi des opéras et des oratorios. Il est surtout reconnu par sa Sonate académique qu’il a publiée en 1744 et dédicacée au roi August 111 de Pologne.

Domenico Scarlatti (1685-1757)

Sacarlatti est né à Naples en 1685, la même année que Bach et Handel

Au cours de sa vie, il a composé 500 sonates pour clavecin.

Sa musique est décrite comme étant solaire, joyeuse et méditerranéenne.  Scarlatti élabore de minuscules tableaux qui reproduisent l’univers sonore de la Méditerranée. « Ses Sonates, principalement destinées au clavecin mais qui peuvent être jouées aussi à l’orgue selon une habitude exécutive de l’époque, présentent fréquemment des rythmes et des mouvements de danse avec des agrégats harmoniques et des successions mélodiques, de provenance sans aucun doute espagnole. Le style qui en ressort présente une physionomie tout à fait particulière, d’une absolue originalité qui le rend incomparable. » (Extrait du livret Tactus, 2007 par Emilio Traverso; extrait du livret Arts music GMBH1996/Barroco Napoletano).

 

2eme concert / Londres : Avec Roxanne Bédard (soprano), Marie Bégin (violon) et Nathalie Tremblay (piano)

George Frederic Handel (1685-1759)

George Frederic Handel est né en Allemagne, plus exactement à Halle-sur-Saale, en février 1685.  Il est le seul musicien de sa famille. Son père, un bourgeois austère de religion luthérienne, est une personnalité importante de la ville. On considère que Handel comme Bach représentent l’apogée de la musique baroque.

Handel a suivi des cours dans sa ville natale auprès de l'organiste Friedrich Wilhelm Zachow. Ce dernier lui a donné une formation musicale complète en lui apprenant à jouer de plusieurs instruments de musique, en lui enseignant les bases théoriques de la composition musicale et en lui faisant étudier les œuvres de maîtres. En 1703, il quitte définitivement Hall. Entre 1703 et 1712, Handel vivra tour à tour à Hambourg et dans quelques villes italiennes. Handel s’installe en Angleterre en 1712 et il obtient la nationalité anglaise en 1727. Pendant trente ans, le compositeur fut associé à l’opéra italien à Londres.

Handel composa plus de quarante opéras. Cette partie de son œuvre est donc prépondérante en volume et a constitué l'essentiel de son activité pendant plusieurs décennies.  Parmi ceux-ci, citons  AgrippinaRinaldoGiulio CesareTamerlano, RodelindaOrlandoAriodanteAlcina et Serse. Il composa aussi de la musique religieuse, dont le Messie est l’œuvre la plus connue ainsi que de la musique de chambre et de la musique pour orchestre.

Haendel a consacré ses plus beaux envols à la voix féminine. Ses opera seria italiens, ainsi que ses oratorios écrits vers la fin de sa vie, avaient un succès triomphal dans le Londres de la fin du XVIIIe siècle. Les héroïnes haendéliennes sont des femmes fortes. Personnages historiques ou mythologiques, magiciennes ou reines, ce sont des personnalités complexes qui acceptent leur fragilité pour émerger plus fortes. Alicina en est un exemple.

Alicina est un opéra en trois actes inspiré d’un poème épique de l'Arioste (1474-1533) composé en 1735 et créé à Londres le 16 avril 1735, pour la première saison du théâtre de Covent Garden. Alcina est un drame de la sorcellerie, de l’amour et de la désertion sur une île enchantée. Magicienne maîtrisant tous les pouvoirs de la nature, Alcina accumule une pléthore d’amants dont elle se lasse trop vite, et qu’elle transforme en rochers et en bêtes sauvages. Lorsque, finalement, elle tombe à son tour amoureuse du chevalier Ruggiero, échoué sur son île magique, ses pouvoirs commencent à diminuer, en même temps que Ruggiero essaie de rompre l’enchantement et de s’évader. Elle sera en proie à un profond désespoir.

Handel est décédé en 1759 et il est enterré dans l’Abbaye de Westminster comme il le souhaitait. (extrait du livret Petya Ivanova/ Sonya Yoncheva Händel).

 

Liza Lehmann (1862-1918)

Liza Lehman est née à Londres en 1862. Son père Rudolf Lehmann était un peintre qui avait une très bonne réputation comme portraitiste. Il fréquentait les cercles artistiques et comptait parmi ses amis Liszt.  Sa mère l’a encouragée à développer ses talents musicaux. Elle a rencontré Verdi en Italie lorsque son père a peint le portrait de ce compositeur. Elle a également rencontré Brahms et suivi des cours de chant avec Clara Schumann. Liza Lehman eut une belle carrière de chanteuse qui s’échelonna de 1885 à 1894. Son mariage a marqué la fin de sa carrière de chanteuse. Elle s’est alors tournée vers la composition musicale. Dans les dernières années de sa vie, elle a été professeure de chant à la Guildhall School of Music and Drama. Ses œuvres comprenaient des chansons d'artiste, des chansons de salon, et des chansons pour enfants. Beaucoup de ses œuvres sont restées populaires.

If I were a bird, I would sing all day est une chanson qui a été composée en 1918 qui fait partie d’un livret comptant Five little songs.  A legend pour piano fait partie de Cobweb Castel qui comprend six sketches pour pianoforte.

 

Roger Quilter (1877-1953)

Né en Angleterre dans une famille fortunée. Sa mère, une femme cultivée, l’a encouragé à développer ses talents artistiques. Entre 1893 et 1898, il a étudié le piano au Conservatoire de Frankfort, travaillant auprès du réputé professeur Iwan Knorr et avec Ernst Engesser comme tuteur de piano. Il est revenu vivre en Angleterre en 1898 et très vite, le public londonien a reconnu son talent. Les nombreux chants (un peu plus de 100) qu’il a composés au cours des 40 ans de carrière constituent l’essentiel de son œuvre. Il a également composé de la musique instrumentale pour orchestre ou petits ensembles. On estime que la musique de ce compositeur, en particulier ses chants, constitue une part importante de la musique anglaise.

Pour composer, Quilter puisait dans la poésie anglaise. Il adaptait des poèmes d’auteurs anonymes ou ceux de grands poètes comme Shakespeare, Tennyson, Shelley ou Blake, textes qu’il n’hésitait pas à amputer pour s’accorder à sa musique.

Les Seven Elizabethan Lyrics, op. 12 ont été composés en 1907. Cet ensemble comprend des poèmes de Jonson, de Campion ainsi que des œuvres anonymes. Il utilise diverses techniques pour insuffler une nouvelle vie à ces textes anciens. On retrouve exprimés dans ces chants une variété de sentiments (amour, passion, etc.). (All Music/Thomas Oram).

Les dernières années de sa vie ont été assombries par la maladie mentale.

 

Edward Elgar (1857-1934)

Edward Elgar est né près de Worcester dans une famille modeste. Son père tenait un magasin de musique en plus d’être l’organiste da sa paroisse.  Elgar n’a donc pas pu suivre de formation musicale ; c’était un autodidacte. Il a composé la majeure partie de son œuvre entre 1890 et 1915. Son premier succès a été la pièce composée en 1897 pour le jubilé de la 60e année de règne de la reine Victoria, à savoir La Marche impériale. Il a aussi composé une pièce pour le couronnement du Roi Edward VII. La reconnaissance dont il jouissait lui a apporté beaucoup d’honneurs. Ainsi, il a reçu plusieurs titres honorifiques, notamment des doctorats honorifiques de quelques universités ou encore l’Ordre du mérite ou la Médaille d’or de la Société royale philharmonique en 1925.

Au début de sa carrière, il a composé quelques œuvres pour piano et violon. Il a composé de la musique sacrée, de la musique de chambre (des sonates,) des symphonies et de la musique chorale. Sa musique se retrouve dans certains films dont Elizabeth (Shekhar Kapur), Greystoke, la Légende de Tarzan (Hug Hudson).

Elgar a composé la Sonate in E minor, Op. 82 en à peine un mois en 1918. Cette sonate pour violon et piano est mélancolique. Celle-ci fut créée à Londres l’année suivante par son ami le violoniste et chef de l’orchestre symphonique de Londres, William Henry Reed (1876- 1942), et par le pianiste et chef d’orchestre Landon Ronald (1873-1938). Le langage musical de cette œuvre se distingue de ses autres œuvres par son conservatisme.

 

1er concert / En toute liberté : Concert avec Yegor Dyachkov (violoncelle) et Jean Saulnier (piano)

Ludwig van Beethoven (1770-1827)

 Beethoven est né à Bonn en décembre 1770 et il est mort à Vienne en mars 1827. C’est un compositeur qui se situe à la jonction de l’ère classique _considéré par certains comme étant le dernier représentant de l’ère classique viennois_ et de l’ère romantique. Beethoven s’est établi à Vienne au début de la vingtaine où il étudia avec Joseph Haydn. Il gagna rapidement une réputation de virtuose comme pianiste; il a participé à des joutes musicales dont raffolait la société viennoise. Son art s’est exprimé à travers différents genres musicaux, et bien que sa musique symphonique soit la principale source de sa popularité, il a eu un impact considérable dans l’écriture pianistique et dans la musique de chambre. À la fin des années 1790, son ouïe a commencé à se détériorer. Il continua de composer et de donner des concerts et cela, même après être devenu complètement sourd. La lecture des classiques grecs, de Shakespeare, de Goethe et de Schiller influence l’œuvre du compositeur.

La Sonate pour violoncelle et piano no 4 en do majeur, op. 102 no 1, de Ludwig van Beethoven est une œuvre de musique de chambre composée en même temps que la Sonate pour violoncelle et piano no 5 en ré majeur, op. 102 no 2, de 1815 et publiées en 1817 avec une dédicace à la comtesse Maria von Erdödy, proche amie et confidente du musicien. Ces sonates appartiennent à la dernière période créatrice de Beethoven. Ces deux Sonates  frappèrent par la complexité de leur écriture et leur caractère visionnaire. La sonate en ré majeur a été considérée par les contemporains de Beethoven comme injouable, essentiellement à cause de la fugue finale. Elle laissa aussi perplexes les critiques de l'époque, comme souvent devant les dernières œuvres de Beethoven.

Lorsque Beethoven arrive à Vienne en 1792, La Flûte enchantée de Mozart, créée un an auparavant, est encore à l’affiche. Beethoven compose les Variations sur le thème Ein Mädchen oder Weibchen de la Flûte enchantée deux ans plus tard alors que les œuvres de Mozart montent en popularité dans les années qui suivent son décès en 1791. Les Variations sont dans le style décoratif haut classique.

 

Pause

 

Bohuslav Martinu (1890-1959)

Le langage musical de ce compositeur tchèque a été profondément influencé par la musique folklorique de son pays. Ainsi, les œuvres scéniques (ballets, opéras radiophoniques) qu’il a composées dans les années trente ont été inspirées des légendes tchèques. Comme plusieurs compositeurs européens, il a également été influencé par le jazz.

 « Maîtrisant parfaitement le contrepoint moderne, revendiquant l'héritage du madrigal anglais et du concerto grosso baroque, touché par la musique française, Martinu laisse un grand catalogue d’œuvres très diverses ». (France musique) Son catalogue compte 380 œuvres.

Ce concert propose les Variations sur un thème slovaque que Martinu a composées en 1959 alors qu’il était établi en Suisse avec son épouse; il y décèdera du cancer. Déjà très malade au moment de sa composition, cette dernière œuvre ne sera jouée qu’après la mort du compositeur.

Définition : Madrigal anglais (forme ancienne de musique vocale développée à la Renaissance)

 

Ana Sokolovic (1968-)

La compositrice d’origine serbe Ana Sokolovic, vit à Montréal depuis une vingtaine d’années. À la fois riche et ludique, sa musique plonge l’auditeur dans un univers imagé, souvent inspiré du folklore des Balkans et de ses rythmes festifs et asymétriques. Grâce au vent nouveau qu’insufflent ses compositions, elle ne tarde pas à faire sa marque dans le paysage musical contemporain au Québec et au Canada, mais également à l’échelle internationale. Parmi ses nombreux prix, elle remporte en 2009 le prestigieux Prix du Centre national des Arts à Ottawa qui comprend commandes, résidences et enseignement sur une période de dix ans. Son opéra Svadba, reçoit six nominations lors des prix Dora Mavor Moore et remporte les honneurs dans la catégorie Outstanding New Musical/Opera.

Pour souligner sa contribution à la vie musicale du Québec, la Société de musique contemporaine du Québec (SMCQ) lui consacrait une Série hommage en 2011-2012. Ana Sokolovic enseigne la composition à l’Université de Montréal.

L’œuvre Vez a été écrite pour violoncelle seul. Des répétitions de notes, des rythmes irréguliers, des inflexions d’intonation sur des hauteurs accentuées, forment des groupes distincts les uns des autres et contrastés, reconnaissables d’une occurrence à une autre, mais sans que la nécessité de la progression soit sacrifiée. (ref : Livret du disque Folklore imaginaire/ Ensemble Transmission).

 

Claude Debussy (1862-1918)

Compositeur français né en1862 dans une famille de modestes commerçants de Saint-Germain-en Laye. En 1872, il est admis au Conservatoire de Paris où il étudia le piano pendant douze ans. En 1884, il obtint le grand prix de Rome avec sa cantate l’Enfant prodige.

Debussy place d’emblée son œuvre sous le sceau de l’avant-garde musicale. L’exposition universelle de 1889 va être l’occasion de découvrir de nouveaux sons extra-européens qui vont exercer une importante influence sur son œuvre.

La Sonate pour violoncelle et piano de Claude Debussy fait partie des dernières œuvres du compositeur, écrite en quelques jours entre la fin juillet et le début août 1915, lors du séjour de Debussy à Pourville, au bord de la mer. Cette œuvre, créée à Londres en mars 1916, laisse la part belle au violoncelle, le piano faisant office d’accompagnateur. Debussy a d'ailleurs laissé cette mention manuscrite : « Que le pianiste n'oublie jamais qu'il ne faut pas lutter contre le violoncelle, mais l'accompagner. » (Wikipédia)

 

 

 


 

Dialogues - Concert du 5 novembre 2017

 

Grzegorz Fitelberg/Jacob Weinberg/Boris Levenson  (arr. Bellison)

Four Hebraïc Pictures

Depuis la fin du X1Xe siècle, plusieurs compositeurs se sont inspirés de la musique traditionnelle folklorique, soit pour renouveler le langage musical ou pour se soustraire à l’hégémonie de la musique germanique. Parmi ces compositeurs, citons Bela Bartok et Bela Kovacs. The Weddind, Canzonetta, Hebrew Dance et the Maypole sont quatre mélodies hébraïques en forme de suite qui appartiennent à ce courant musical. Simeon Bellison (1844-1947), un des plus célèbres clarinettistes du siècle, a utilisé des mélodies déjà transcrites par les compositeurs Jacob Weinberg (Canzonetta, the Maypole), Grzegorz Fitelberg (Wedding) et Boris Levenson  (Hebrew Dance). The Wedding est un portrait musical de Grzegorz Fitelberg. La pièce est en deux parties : la préparation de la mariée et la Procession. Canzonetta et The Maypole sont deux mélodies de Jacob Weinberg. Canzonetta a des échos à la fois d'un vieil air folklorique yiddish et d'une mélodie hassidique. Le titre Maypole fait peut-être référence aux danses de Maypole à travers un prisme sonore juif, en alternant une mélodie printanière avec un passage de clarinette méditative qui pourrait représenter la danse majestueuse liée au couronnement de la Reine de Mai.  Hebrew Dance, ce portrait musical est celui du compositeur Boris Levenson.

Éric Champagne (1980)

Trois chants tirés de Six chants sans paroles
Récipiendaire du prix Opus Découverte de l’année en janvier 2014, le compositeur Éric Champagne détient une maîtrise en composition de l'Université de Montréal. Il a travaillé, entre autres, auprès des compositeurs Michel Tétreault, François-Hugues Leclair, Michel Longtin, Denis Gougeon, Luis de Pablo, José Evangelista, John McCabe et Gary Kulesha. Ses oeuvres sont régulièrement interprétées au Québec et à travers le Canada, aux États-Unis, en Europe et en Inde par des ensembles et solistes de renom.
Il a collaboré avec divers poètes et artistes en arts visuels pour la réalisation de projets multi-disciplinaires. Compositeur en résidence de l’Orchestre Métropolitain de Montréal de 2012 à 2014, Éric Champagne collabore régulièrement avec cet orchestre pour divers projets musicaux et pédagogiques. Il occupe de plus le poste de compositeur en résidence de la Chapelle historique du Bon-Pasteur de Montréal de 2016 à 2018.
Éric Champagne est lauréat de plusieurs prix et distinctions, dont le Prix du CALQ-Création de l’année-Montréal pour sa Symphonie no 1 créée en mars 2014 par l’Orchestre Métropolitain. Éric Champagne s’implique activement dans la diffusion de la musique contemporaine et de la culture en général. Il est l’auteur d’articles, d'entrevues et de critiques publiés dans plusieurs revues musicales. Il a donné de nombreux ateliers de création musicale ainsi que des conférences dans des écoles de niveau primaire, secondaire, collégial et universitaire en plus d'enseigner au camp musical Père Lindsay. Enfin, son Te Deum a été interprété à Carnegie Hall en juin 2017. 

Six chants sans paroles (nos 4, 5, et 6)
Les pièces Pavane et Tes yeux te parlent ont été composées sur des poèmes de Guy Cloutier, poète québécois. Soleils couchants a été composé sur un poème de Verlaine.

 

 

Paquito D’Rivera (1935)

Trois pièces pour clarinette et piano

Paquito d'Rivera est un clarinettiste et saxophoniste cubain, né à La Havane en 1948.
Enfant prodige, expert du saxophone alto, il est aujourd'hui un des grands noms du « Latin jazz ». Dans sa passion de mettre en valeur le répertoire latin, M. D'Rivera a créé, soutenu et promu avec succès toutes sortes de compositions classiques. En plus de sa carrière extraordinaire d'instrumentiste, M. D'Rivera a rapidement acquis une réputation de compositeur accompli. Sa musique témoigne de sa polyvalence et de ses multiples influences, des mélodies rituelles afro-cubaines à la musique des dancings, en passant par les rythmes rencontrés dans ses voyages de grande envergure et ses origines d'interprète classique.

Les Aires tropicales de D'Rivera est une œuvre, comptant sept mouvements, qui a été commandée par l'Aspen Wind Quintet et créée à New York en 1994. Les trois pièces font partie de cette œuvre. La Habanera insinuante et séduisante est considérée comme l'ancêtre du tango. Le son doux-amer continue dans le Vals Venezolano, une valse dédiée à Antonio Lauro du Venezuela. Dizzyness, un hommage à la légende du jazz Dizzy Gillespie, utilise le langage harmonique le plus complexe, pour un effet en effet un peu étourdi. La Contradanza, une autre danse cubaine traditionnelle dédiée au compositeur cubain Ernesto Lecuona, évoque les images les plus vives de la danse actuelle dans la suite. 

Arvo Pärt (1935)

Spiegel im Spiegel

L’estonien Arvo Pärt (né en 1935) est devenu l’un des compositeurs vivants les plus célèbres en raison de la beauté, de la simplicité et de l’atmosphère spirituelle de ses œuvres. Spiegel im Spiegel fut composé en 1978 juste avant son départ d’Estonie pour l’Occident. Le titre allemand est un jeu de mots qui peut vouloir dire Miroir (ou Miroirs) dans le miroir, référence apparente à l’infinité d’images qu’on peut capter dans des miroirs placés en face l’un de l’autre, et qui se traduit par les répétitions qui semblent sans fin du matériau triadique de l’œuvre. À l’origine, le compositeur écrivit cette œuvre pour violon et piano, mais il en fit de nombreux arrangements, notamment une version pour clarinette et piano. Le piano joue des triades ascendantes, pendant que la clarinette tisse des gammes lentes ascendantes et descendantes qui s’achèvent toutes sur la note la, médiante de fa majeur, qui est en réalité la tonalité de cette œuvre. La musique développe un sentiment d’intemporalité, d’abandon de soi et de désolation (ou de ravissement).

Ernest Bloch (1880-1959)

Nigun (Improvisation)

Ernest Bloch est né à Genève (Suisse) et il est décédé à Portland (États-Unis). Il était violoniste, compositeur, chef d’orchestre et pédagogue.
Parmi ses élèves les plus connus, on peut citer George Antheil, Roger SessionsDouglas MooreBernard RogersRandall Thompson, Herbert Elwell, Leon Kirchner et le philosophe Stanley Cavell.
Son œuvre se rattache au mouvement néo-classique, et est profondément inspirée par son identité juive. Nigun (improvisation en hébreu) d'Ernest Bloch est la pièce centrale d’un triptyque pour violon et piano intitulé « Baal Shem » datant de 1923, s’inspirant de la vie spirituelle juive et célébrant la secte des hassidiques qui voulaient atteindre Dieu par la joie du chant et de la danse. Bloch tente de recréer le sentiment d'extatique psalmodie religieuse à travers une ligne mélodique hautement chargée et ornée qui monte à un ton de fièvre d'intensité spirituelle avant de disparaître en douceur.

 

Johannes Brahms (1833-1897)

Les deux Sonates pour clarinette et piano op. 120 sont les dernières œuvres de musique de chambre du compositeur allemand. Il les a écrites pendant l'été 1894 (soit trois ans avant sa mort) après avoir entendu en concert le clarinettiste Richard von Mühlfeld. C'est ce même clarinettiste qui en assure avec Brahms au piano la création en novembre 1894, devant un public rassemblant notamment Clara Schumann et Joseph Joachim.

Brahms en effectue une transcription quelques mois plus tard pour l'alto (on parle parfois de Sonates pour alto et piano op. 120), un instrument dont la tessiture est finalement assez proche de la clarinette et dont Brahms a trouvé la sonorité intime parfaitement adéquate pour ces deux œuvres où n'est faite nulle place à des effets de virtuosité.

 

Johannes Cloutier

 

 

 

Notes de programme du concert Duos & Duels le 8 octobre, 14h30 2017

Valérie Milot, harpiste

Antoine Bareil, violoniste

 

Manuel de Falla (1876 - 1946)
Manuel de Falla (1876 - 1946) commence l’étude du piano à huit ans avec des enseignants de province, avant de devenir, en 1890, élève de José Tragó puis étudit, de 1896 à 1898, au Conservatoire royal de Madrid.
En 1904, il écrit La Vie brève, sorte d’exercice pour achever sa formation avec Felipe Pedrell, l’initiateur
de la musique espagnole.
De 1907 à 1914, on le retrouve en France où il fait la connaissance de Claude Debussy, Maurice Ravel et
Isaac Albéniz. En 1908, ses Quatre Pièces espagnoles sont publiées à Paris ainsi que, en 1910, ses Trois
Mélodies sur des textes de Théophile Gautier. Il revient en Espagne et écrit la première version de sa musique de ballet L’Amour sorcier en 1915, puis celle du ballet Le Tricorne en 1917 qui sera créé avec succès à Londres deux ans plus tard par les Ballets russes de Serge Diaghilev. On compte parmi ses autres oeuvres majeures Nuits dans les jardins d’Espagne (1921), pour piano et orchestre; La Vie brève, drame lyrique en deux actes, Le Retable de Maître Pierre (1922), opéra de chambre et son célèbre Concerto pour clavecin et cinq instruments (1923-1926) dédié à Wanda Landowska : une des toutes premières oeuvres modernes dédiées à cet instrument en cours de « résurrection ». On peut dire que toute sa musique est marquée par le génie de son pays natal, l’Espagne,
et basée sur des thèmes folkloriques espagnols très habilement et admirablement repris, et ce tant dans sa période parisienne que dans celle qui précède son séjour en Argentine.
 

Camille Saint-Saëns (1835 - 1921)
Charles-Camille Saint (1835 - 1921) aura été compositeur, organiste, chef d’orchestre et pianiste. Parmi ses oeuvres les plus connues citons : Introduction et Rondo Capriccioso (1863), le Deuxième Concerto pour piano (1868), le Concerto du premier violoncelle (1872), Danse macabre (1874), l’opéra Samson et Dalila (1877), le Troisième Concerto pour violon (1880), la Troisième Symphony (1886) et le Carnaval des animaux (1886). Rappelons que Saint-Saëns était un prodige musical, son premier concert donné à l’âge de 10 ans en faisant foi. Après avoir étudié au Conservatoire de Paris, il a entrepris une carrière d’organiste d’église, d’abord à Saint-Merri, à Paris puis, à partir de 1858, à La Madeleine, l’église officielle de l’Empire français. On sait que Saint-Saëns vouait une admiration enthousiaste à la musique moderne, notamment celle de Schumann, de Liszt et de Wagner, bien que ses propres compositions se soient plutôt inscrites dans la tradition classique. Saint-Saëns a occupé un seul poste d’enseignement pendant environ cinq ans, à l’École de Musique Classique et Religieuse, à Paris. Parmi ses étudiants, on compte Gabriel Fauré et Maurice Ravel, deux compositeurs, fortement influencés par Saint-Saëns, au point de le vénérer comme un véritable génie.
 

Thomas Rajna (1928 - )
Thomas Rajna (1928 - ) est un compositeur et pianiste hongrois, domicilié à Cape Town en Afrique du Sud depuis 1970. Il a étudié le piano à l’Académie de musique Franz Liszt où il a remporté le prix Liszt en 1947, puis au Royal College of Music, à Londres. En 1963, il a été nommé Professeur de piano à la Guildhall School of Music
and Drama.
Son premier enregistrement a été consacré à l’oeuvre complète pour piano solo d’Igor Stravinsky. Un premier
enregistrement qui donnera le LA à une discographie particulièrement riche : Alexander Scriabin, Robert Schumann et Olivier Messiaen, sans oublier Béla Bartók et sa célèbre Musique pour cordes, percussions et celesta, avec Sir Georg Solti et le London Orchestre symphonique. Une discographie à laquelle s’ajouteront un cycle consacré à l’oeuvre complète pour piano d’Enrique Granados et les 12 études transcendentales de Franz Liszt. Installé à Cape Town, en Afrique du Sud, en 1970, il est nommé professeur agrégé de piano en 1989 à la Faculté de musique de l’Université de Cape Town. En 1990, Rajna a joué la partie de piano solo dans la première, et jusqu’ici la seule performance sud-africaine, de la monumentale Turangalîla-Symphonie de Messiaen avec l’ Orchestre symphonique du Cap. L’oeuvre du compositeur Thomas Rajna est aussi riche que la discographie du pianiste. Des oeuvres pour violon et piano, pour violon et orchestre, pour piano seul, pour piano et orchestre, pour clarinette et orchestre, pour harpe et orchestre, pour harpe et violon dont sa célèbre Suite pour violon et harpe.
 

R. Murray Schafer (1933 - )
R. Murray Schafer (1933 - ) est entré au Conservatoire royal de musique et à l’Université de Toronto en 1952 pour étudier avec Alberto Guerrero (piano), Greta Kraus (clavecin), John Weinzweig (composition) et Arnold Walter (musicologie). Sa rencontre avec Marshall McLuhan pourrait être considérée comme l’influence la plus forte et la plus durable sur son développement intellectuel. Murray Schafer quitte le Canada en 1956 pour étudier la musique à l’Académie de Vienne. Toutefois, son attention principale sera consacrée à l’étude de l’allemand médiéval. Après deux ans à Vienne, il étudie en Angleterre avec le compositeur Peter Racine Fricker. C’est au cours de son séjour en Grande-Bretagne, qu’il publie une édition exécutive de l’opus peu connu du poète Ezra Pound Le Testament, diffusé par la BBC en 1961.
De retour à Toronto, R. Murray Schafer a dirigé « les Concerts des dix siècles » avant de se consacrer à
l’enseignement à l’Université Memorial, puis (1965-75) à l’Université Simon Fraser. C’est du reste à Simon Fraser, qu’il a mis en place le projet World Soundscape Project qui entend étudier les relations entre les hommes et leur environnement acoustique.
Notes de programme

 

 

 

 

 

 

 

 

L'incomparable sopraniste / Dimanche 12 mars à 14h30

La voix de sopraniste (registre aigu habituellement associé à la voix de femme) de Fabrice di Falco séduit immédiatement. Artiste du XXIe siècle, ce chanteur s’intéresse tant à la musique baroque qu’au jazz, aussi aime-t-il confronter l’art de l’ornementation de ces deux genres si différents. Ainsi nous offre-t-il des oeuvres phares des XVIIe et XVIIIe siècles ainsi que de la musique de jazz fondée sur des airs célèbres empruntés au répertoire ancien.

 

Salve Regina de Pergolese

L’immense talent du compositeur Giovanni Battista Pergolesi (1710-1736) fut reconnu dès ses études au Conservatoire dei Poveri di Gesù Cristo à Naples. Durant sa trop courte carrière de compositeur, (6 ans) sa renommée demeura modeste. Mais selon l’historien Charles Burney, « … dès l’instant où sa mort fut connue, toute l’Italie manifesta le vif désir d’entendre et de posséder ses œuvres ». Ainsi, plus de trois cents numéros d’opus lui ont été attribués dont seulement une trentaine a été reconnue par la critique moderne comme étant réellement de lui, phénomène qui témoigne de la réputation du compositeur. À 25 ans, des problèmes de santé l’obligent à se retirer au monastère des Capucins de Pozzuoli, près de Naples là où il a vraisemblablement composé son célèbre Salve Regina quelques mois avant de mourir. Dans cette œuvre particulièrement poignante, Pergolesi multiplie les dissonances et les sauts de quarte diminuée qui ont caractérisé son langage.

 

Stabat Mater de Vivaldi

Une épitaphe anonyme retrouvée dans des archives vénitiennes, les Commemoriali Gradenigo dit d’Antonio Vivaldi (1678-1741) qu’. « Il avait gagné en un temps plus de 50 000 ducats, mais sa prodigalité désordonnée l’a fait mourir pauvre à Vienne ». Le compositeur du plus célèbre morceau de musique classique, Les Quatre Saisons, a connu une carrière de violoniste virtuose, professeur réputé et compositeur de concertos et d’opéras d’une célébrité inégalée. Jean-Sébastien Bach a transcrit un très grand nombre des œuvres de celui qu’on a nommé « Le Prêtre roux ».

Vivaldi se voit confier en 1711 la composition d'une œuvre pour la Vierge par l'église Santa Maria della Pace de Brescia, ville natale de son père Giovanni Battista Vivaldi. La première de l'œuvre fut donnée le 18 mars 1712. L'œuvre est construite selon 3 groupes de 3 mouvements chacun, qui s'articulent sur 10 strophes du texte médiéval en latin du Stabat Mater. Les deux premiers groupes utilisent sur des paroles différentes la même base musicale. Ce procédé, inhabituel dans l'œuvre vivaldienne et celle de ses contemporains, apporte une sensation d'unité particulière.

 Marie de l'Incarnation et Elisabeth-Claude de Jaquet

Clin d’œil à la journée internationale de la femme, le programme de ce concert propose deux oeuvres de deux compositrices du XVIIe siècle l’une en France l’autre en Nouvelle-France témoignant du talent « possible » de la femme. Le compte-rendu du Mercure galant constitue le plus ancien document sur Elizabeth-Claude Jacquet qui connut une grande renommée durant sa vie tant comme virtuose que compositrice. Il y est écrit : « C’est un Prodige qui a paru icy depuis quatre ans. Elle chante à Livre ouvert, la Musique la plus difficile. Elle l’accompagne, et accompagne les autres qui veulent chanter, avec le Clavessin dont elle jouë d’une manière qui ne peut estre imitée. Elle compose des Pieces, et les jouë sur tous les tons qu’on luy propose. Je vous ay dit, Madame, qu’il y quatre ans qu’elle paroist avec des qualitez si extraordinaires, et cependant elle n’en a encore que dix ».

De l’autre côté de l’Atlantique on a retrouvé les manuscrits de compositions révélant un métier solide et un art particulièrement raffiné de l’ornementation. Attribuées à Marie Guyart, béatifiée récemment Marie de l’Incarnation, ces œuvres ont étonné Mgr de Laval, lui qui est arrivé à Québec vingt ans après la compositrice.  Fut-il jaloux? A-t-il voulu affermir son autorité? Il a fait interdire ces chants trop …modernes. « Il craint que nous ne prenions de la vanité en chantant et que nous de donnions de la complaisance au dehors. Nous ne chantons plus aux messes, parce que, dit-il, cela donne de la distraction au Célébrant et qu’il n’a point vu cela ailleurs. »

 

 

 


 

- TRIO AD LIB - 29 janvier 2017, 14h30

Maurice Ravel (1875-1937)

Dans son Tombeau de Couperin, Ravel rend un hommage musical au grand claveciniste et compositeur baroque François Couperin (1668-1733). Ce recueil composé de six pièces inspiré des danses baroques est un véritable hommage à l’écriture du 17e siècle dans ce qu’elle a de plus vivace, de plus lumineux. Ces pièces représentent également de vibrants hommages aux amis disparus pendant la Grande guerre (1914-1918).

Au programme d’aujourd’hui, vous entendrez le Prélude, la première pièce du recueil. Une pièce légère, à temps vif, riche en ornements comme le voulait le style baroque. Vous entendrez également Les entretiens de la Belle et la Bête, tiré de sa suite Ma Mère l’Oye, originellement composée pour le piano à quatre mains. Inspirée des contes pour enfants, Ravel propose ici une valse lente qui instaure un dialogue entre une mélodie naïve dans le registre aigu du piano et une seconde mélodie, dissonante, bien marquée par des triolets chromatiques, dans un registre grave.

Benoît Fortier (1979- )

Benoît Fortier étudie le cor et la composition au Conservatoire de musique de Québec. Il participe à plusieurs des projets de compositions avec les Violons du Roy, l’OSQ et le groupe Erreur de type 27. Vous entendrez aujourd’hui ses Trois pièces pour hautbois et contrebasse, initialement présentées au concours de composition de musique de chambre de l’International society of Bassists où elles ont reçu une mention honorable.

Frank Proto (1941- )

Frank Proto est un pionnier du répertoire de la contrebasse, on lui doit notamment deux concertos et une fantaisie avec orchestre, une abondante musique de chambre et la fameuse Carmen Fantasy pour contrebasse et piano. Écrite pour le contrebassiste François Rabbath, celle-ci est composée d’un prélude orignal et d’une série de courtes pièces inspirées de l’opéra Carmen de Georges Bizet à qui Proto rend un hommage aux influences remarquables de jazz étatsuniens.

Gaspard Daigle (1989- )

Gaspard Daigle étudie  la contrebasse dans la classe de Jean Michon au Conservatoire de musique de Québec où il obtient un prix avec grande distinction avant de se perfectionner auprès de François Rabbath, Paul Ellison et Al Azdanfar. Il occupe actuellement la chaise de contrebasse solo de l’Orchestre symphonique de l’Estuaire. En 2015, il interprète en première canadienne le Concerto no 2 pour contrebasse et orchestre de Frank Proto avec l’Orchestre du Conservatoire de musique de Québec. Gaspard Daigle poursuit ses études en composition avec Yannick Plamondon au Conservatoire de musique de Québec.

Francis Poulenc (1899-1963)

En 1919, Francis Poulenc forme avec Honneger, Milhaud, Durey, Auric et Tailleferre ce qui sera connu comme  le Groupe des Six. Ces compositeurs exerceront une influence déterminante sur le développement de la musique française du 20e siècle.

Dans son Trio pour basson, hautbois et piano, Poulenc propose, lui aussi, un hommage aux anciens, mais cette fois un hommage au classicisme de Mozart. Au programme aujourd’hui, vous entendrez d’abord le mouvement lent, particulièrement lyrique, au caractère très proche des mouvements lents de Mozart. Suivra le troisième mouvement, aux tonalités qui rappellent également le scherzo du Concerto no 2 en sol mineur de Camille Saint-Saëns, un rondo enlevé qui vient clore le Trio dans l’exubérance de la joie. 

                                                                                                                                                             Caio

 

 

 

 

 

 

 

 


Florent Schmitt (1870-1958) a étudié la composition au Conservatoire de Paris, avec Jules Massenet et Gabriel Fauré. Il nous laisse une oeuvre très vaste, comprenant plusieurs pages pour orchestre, de la musique de chambre et des nombreux recueils de pièces pour piano. Une semaine du petit elfe ferme l’Oeil met en musique des scènes tirées d’un conte enfantin de l’écrivain danois Hans Christian Andersen. Ole Ferme l’Oeil est un conteur magique qui visite les enfants sages le soir et qui raconte des histoires pour les accompagner dans leur sommeil. Il rend visite au bon et très sage garçon Hjalmar, et lui fait vivre des aventures magiques en lui racontant une histoire par jour de la semaine. La noce des souris est un extrait du conte du jeudi. Avec sa bague magique, Ole réduit le garçon à la taille d’un petit  soldat de plomb, et l'accompagne aux noces festives d’un jeune couple des souris. Dans La cigogne lasse, le conte du mercredi, Ole amène le petit Hjalmar au bord d’un magnifique bateau. Au cours de leur voyage, une cigogne fatiguée tombe à bord, et raconte les histoires des pays et des paysages qu’elle a traversés, Hjalmar l’aide à se redresser et elle continue sa migration vers les pays chauds. Dans Le cheval de ferme l’œil, un extrait de la dernière journée, le conte du dimanche, le frère d’Ole Ferme l’Oeil, qui s'appelle également Ole, étant connu aussi comme la Mort, vient rendre visite au petit Hjalmar. Il galope sur un magnifique cheval, sur lequel il invite les enfants à le rejoindre. Toutefois, avant de monter à cheval avec lui, il demande aux enfants leur carnet de notes. Les sages enfants comme Hjalmar sont assis sur le devant du cheval, et Ole leur raconte une belle histoire. Les enfants médiocres sont cependant placés derrière le cheval, et doivent entendre une histoire terrible. Le mariage de la poupée Berthe est tiré du conte du vendredi. On y raconte la fête d’anniversaire de la poupée Berthe, la poupée de la soeur du petit Hjalmar, qui se marie avec Herman.  La ronde au travers des lettres boiteuses appartient au premier conte, le lundi. Ole Ferme l’Oeil se sert de ses sorts pour décorer la chambre de Hjalmar, mais il perd le contrôle du crayon d’ardoise et du cahier d’écriture de l’enfant, les lettres devenant alors totalement désordonnées et chaotiques. Dans La promenade à travers le tableau, tirée du conte de mardi, Ole ferme l’oeil rend la vie aux meubles de la chambre de Hjalmar, dont un très beau tableau. Les deux complices font ensuite un voyage pittoresque dans le tableau où ils traversent des paysages et côtoient des personnages, fantastiques et réels, dont la bonne de Hjalmar. Finalement, dans le parapluie chinois, conte du samedi, Ole ne raconte aucune histoire, mais salue Hjalmar en ouvrant un magnifique parapluie chinois. Après une brève visite, l’enchanteur-conteur s’envole pour préparer les contes du dimanche.

 Maurice Ravel (1875-1937) étudie au Conservatoire de Paris, notamment l;a composition avec Gabriel Fauré. Il nous laisse un énorme héritage de musique symphonique, dont le très célèbre Boléro, le ballet Daphnis et Chloé et le Concerto pour piano en sol majeur  originellement écrite pour le piano à quatre mains, aujourd’hui vous entendrez un arrangement de signé par Peter Sadlo, une version pour piano à 4 mains et percussions. En 1911, un an après la création de son oeuvre, Ravel écrit l’adaptation orchestrale, qui reste encore de nos jours un incontournable du répertoire symphonique. Dans ce recueil de cinq pièces, Ravel rend un hommage aux grands conteurs classiques français: Charles Perrault, la Comtesse d’Aulnoy  et Madame Leprince de Beaumont. La première pièce enous propose une pavane, une danse noble et lente originaire de Padoue, illustrant le sommeil de la Belle au bois Dormant de Charles Perrault. La deuxième pièce, une marche lente dans la tonalité de do mineur, accompagne musicalement la marche lente dans la tonalité obscure de do mineur, rendant une vie musicale à la marche du petit poucet et de ses frères, perdus dans la forêt après avoir été abandonnés par leurs parents. La troisième pièce, inspirée par le Serpentin vert de Mme d’Aulnoy, nous propose une illustration musicale du bain de la princesse Laideronnette, condamnée par une malédiction de la méchante fée Magotine à être d’une parfaite laideur. Lors de son bain, les pagodes et les pagodines se mettent à jouer des instruments et à chanter. Ravel traduit cette scène en musique en composant une marche rapide, très influencée par la musique chinoise.  L’avant dernière pièce les entretiens de la belle et de la bête est une valse lente. Ravel fait dialoguer une mélodie très naïve, au registre aigu du piano, et une mélodie dissonante dans le registre grave, caractérisée par des triolets chromatiques. Le mystérieux  jardin féérique clôt le recueil, dans la lumière de do majeur, et s'achève par des glissandos joués dans le registre aigu du piano.

Anne Lauber (1943-) suit sa formation musicale à Lausanne où elle étudie le violon et le piano. Elle perfectionne son écriture musicale auprès d’Andras Kovach, Jean Perrin et Darius Milhaud. Elle complète sa formation à l’Université de Montréal, où elle obtient une maîtrise et un doctorat en composition, sous André Prévost et Serge Garant. Parallèlement à ses études en composition, Anne Lauber étudie la direction d’orchestre avec Jacques Clément. Elle nous laisse notamment un grand  répertoire symphonique, dont quatre concertos pour piano, un oratorio un conte symphonique. Ses oeuvres ont été créés par les orchestres symphoniques de Québec, de Toronto, d’Ottawa, de Denver et Montréal. En plus de ses travaux en composition, Anne Lauber se dédie à la pédagogie musicale, enseignant à l’Université du Québec à Trois Rivières et à Montréal ainsi qu’à l’Université Concordia. Son recueil de miniatures Mini Cirque pour piano a été composé suite à une commande du Centre de Musique Canadienne au Québec. Ce recueil cherche à familiariser le jeune public aux différentes techniques d’écriture musicale ayant marqué l’histoire de la musique occidentale, soit les écritures tonale, atonale et modale. Sous le prisme de ces trois écritures contrastantes, elle décrit différents personnages fantastiques enfantins.

 

 


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Notes de programme par C. Marier


VOIX NOUVELLES

Le dimanche 17 avril à 14h30 - 2016-

 

Notes de programme

Franz Schubert (1797-1828)

Bien que mort à 31 ans, Schubert est l'un des grands compositeurs du XIXième siècle et le maître incontesté du lied, poème allemand chanté par une voix accompagnée par un piano ou un ensemble instrumental. Le fait que l’on utilise le terme allemand lied souligne bien le développement et l’importance qu’a eu ce genre en Allemagne et en Autriche. Nous entendrons : Mignon und der Harfner (Mignon et le Harpiste) basé sur le personnage de Mignon qui apparaît  dans « Les Années d'apprentissage de Wilhelm Meister » de la trilogie romanesque de Goethe, l’un des magnifiques duos écrits par Schubert. Mignon a également fait l’objet du célèbre opéra (1866) d’Ambroise Thomas ; Gretchen am Spinnrade (Marguerite au rouet), un lied pour voix et piano, composé en 1814 sur un poème de Johann Wolfgang von Goethe publié en 1808. Il est le premier des 72 poèmes de Goethe mis en musique par Schubert ; An Die Musik (1827), un hymne à l’art de la musique et l’un des chants les plus connus de Schubert, Liebesbotschaft (Rêve d’amour) et Der Tod und das Mädchen (La jeune fille et la mort, 1817).

 

 Jean-Philippe Rameau (1683-1764)

C’est à l’âge de 50 ans que Jean-Philippe Rameau, jusqu’alors reconnu pour ses travaux en théorie de la musique et pour ses livres de pièces pour clavier, connaît le succès avec sa première tragédie lyrique Hippolyte et Aricie, créée le 1er octobre 1733 à l'Académie royale de musique dans laquelle Cruelle mère des amours est chanté à l’acte 3, scène 1.

Cet opéra basé sur un livret de l'abbé Simon-Joseph Pellegrin (religieux suspendu a divinis par l'archevêque de Paris pour s'être trop investi dans le monde du théâtre) est inspiré en partie de la Phèdre de Racine. L’œuvre est conforme au schéma des tragédies en musique composées par Lully et comporte un prologue et cinq actes pendant lesquels on retrouve de nombreux personnages, des dieux présents sur scène ainsi que des divertissements choraux et dansés à chaque acte.

 

Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791)

Mozart fut l’un des plus grands maîtres de l’opéra. « Cosi fan tutte » fut composé à la demande de Joseph II qui appréciait Mozart et qui lui confia le soin d’écrire un opéra du genre bouffe en relation avec Lorenzo da Ponte, poète impérial. Il fixa le thème inspiré d'un évènement réel qui avait amusé tout Vienne : deux officiers à Trieste avaient échangé leurs femmes. Dans cet opéra, les personnages sont légers, échangent leurs fiancées et le jeu de l'amour produit ses effets, conduisant pour certains à une simple et apparente morale de divertissement. La musique, qui accompagne les dialogues traduit le talent de Mozart et sa subtilité.

 

Jean-Sébastien Bach  (1685-1750)

Jean-Sébastien Bach est le grand maître de la cantate religieuse qu’il a portée au plus haut degré d’achèvement. Installé à Leipzig en 1723, en qualité de Thomaskantor (directeur de chœur) et Directeur musical, il est responsable de l'organisation musicale des deux églises principales de la ville (Saint-Nicolas et Saint-Thomas). À ce titre, il doit fournir de très nombreuses partitions et constitue sur une période de cinq ans, un ensemble de cantates pour tous les dimanches et jours de fête.

Ich habe genug (Je suis comblé) est sans aucun doute la cantate la plus célèbre de Jean-Sébastien Bach. Composée en 1727 pour la fête de la Purification de Marie, cette cantate relate l’histoire d’un homme qui, fort de sa foi en Dieu, se dit prêt à mourir pour aller rejoindre son créateur, car il a tout ce qu’il lui faut, c’est-à-dire sa foi.

Jacques Offenbach (1819-1880)

Émule de Rossini et de Mozart, il est le créateur de l'opéra bouffe français. Parmi la centaine d'œuvres qu'il compose en 40 ans d'activité, plusieurs sont devenues des classiques du répertoire lyrique dont « Les Contes d'Hoffmann » (1881).

Offenbach a composé cet opéra d’après un livret de Jules Barbier qui reprend en grande partie la pièce qu'il avait écrite en 1851 avec Michel Carré. Tous deux sont principalement inspirés de trois histoires de l'écrivain et compositeur romantique allemand Ernst Theodor Amadeus Hoffmann.

Offenbach qui meurt quatre mois avant la création de son opéra fantastique ne pensait pas que cet ouvrage allait lui apporter enfin la reconnaissance officielle à laquelle il avait aspiré tout au long de sa carrière, et devenir l'un des opéras français les plus joués au monde.

 

Denis Gougeon ( 1951 - )

Denis Gougeon est un compositeur et professeur de musique québécois né à Granby en 1951. C’est en autodidacte qu’il amorce son apprentissage de la musique à la guitare vers l’âge de 15 ans. Plus tard, il effectuera un parcours de baccalauréat en musicologie et en guitare classique à l’école de musique Vincent-d’Indy, à Montréal. C’est à l'Université de Montréal qu’il étudie la composition musicale avec Serge Garant et André Prévost. De 1984 à 1988, il enseigne la composition musicale à l'Université McGill. Depuis 2001, il est membre de la faculté de musique de l'Université de Montréal. Il a à son actif plus d’une centaine d’œuvres écrites pour des genres différents : œuvres orchestrales, musique de chambre, opéra, ballet, musique de scène (notamment pour des mises en scène de Denis Marleau) et pièces pour instruments solistes et voix. Avant d’accepter un poste de professeur à l’Université de Montréal en 2001, il était l’un des rares compositeurs de chez nous à pouvoir prétendre vivre de son art, sa musique étant appréciée des interprètes, mais aussi, bien sûr, des auditeurs. Jeu des citations (1992) est un cycle de six mélodies mettant en musique des citations humoristiques.

 

Gioachino Rossini (1792- 1868)

Comptant parmi les plus grands compositeurs du XIXième siècle tant par l'importance et l'étendue de son répertoire que par sa qualité, le nom de Rossini se rattache surtout à l'opéra dont l’un des plus populaires est encore de nos jours « Il barbiere di Siviglia » composé d'après une pièce de théâtre française, « Le Barbier de Séville » de Beaumarchais. Composé sur un livret de Cesare Sterbini et créé en 1816, cet opéra est considéré par beaucoup comme le chef-d'œuvre de l'opéra-bouffe italien.

Le comte Almaviva, tombé amoureux d'une jeune orpheline, Rosine, est prêt à tout pour l'arracher à Bartholo, son vieux tuteur, qui a depuis toujours pour projet de l’épouser. Tandis que, déguisé, il tente de mener son projet à bien, il tombe sur son ancien valet Figaro, persifleur mais entremetteur, qui l'aidera dans ses desseins.

« Cenerentola » est le dernier opéra-bouffe composé par Gioachino Rossini pour le public italien. Il s'agit d'un « dramma giocoso », genre d’opéra burlesque, en deux actes dont le livret est de Jacopo Ferretti, d’après le conte « Cendrillon » de Charles Perrault. Cet opéra a été créé le 28 janvier 1817 au Teatro Valle de Rome.

Notes rédigées par Claire Marier

 


RÉFECTION INTIME - Dimanche 8 novembre 2015

Nathalie Tremblay et Hugues Cloutier, pianistes  (piano solo et piano à 4 mains)

Invité spécial : Jacques Larochelle, flûte à bec

 

Notes de Programme

 Franz Schubert (1797 - 1828) Rondo en La majeur D.951

Le Rondo en La majeur D.951 constitue la dernière œuvre que Schubert a écrite pour le piano à quatre mains. Alors qu’il était sur son lit de mort souffrant de la fièvre typhoïde, complication  de la syphilis dont il était atteint, Schubert accepta d’écrire le Grand Rondo à la demande de l’éditeur viennois bien connu Domenico Artaria. Des trente-deux œuvres qu’il consacre à cette forme tout au long de sa brève existence, trois constituent d’incontestables chefs-d’œuvre, au même titre que ses sonates ou ses quatuors : les Variations D. 813, la Fantaisie D. 940 et le Rondo D. 951, rayonnant de toute la finesse et de la sensibilité du
compositeur.

 

Robert Schumann (1810 - 1856) Images de l’Orient 

Robert Schumann fut, à l’instar de nombreux musiciens, peintres et écrivains à travers les siècles, fasciné par l’orientalisme. En 1849, en cadeau de Noël à son épouse Clara, il publia six impromptus pour pianos à quatre mains, sous le titre de « Bilder aus Osten » (Images de l’Orient). Cette œuvre est inspirée de la lecture des Makâmas - prose rimée en arabe - du poète du Moyen-Âge Hariri, traduits en allemand par Friedrich Rückert. Leur exécution met en lumière la large palette de sonorités du piano à quatre mains.

 

Alexandre Scriabine (1872 - 1915) Quatre préludes pour piano solo

Alexandre Scriabine est un compositeur marquant de la musique russe de la fin du XIXe  siècle. Les vingt-quatre préludes de l’Opus 11, qui a rencontré un énorme succès, ont été composés entre 1888 et 1896 et constituent un hommage à Chopin et à ses vingt-quatre célèbres préludes écrits cinquante ans plus tôt (1835 et 1839). L’Opus 37 qui comporte quatre préludes, a  été composé en 1903.  L’Opus 16 composé entre 1894 et 1896, comporte cinq préludes. Les pièces que nous entendrons illustrent le style propre au compositeur et font appel à la virtuosité des interprètes

 

 Sergueï Rachmaninov (1873 - 1943) Préludes pour piano solo op. 23  #4 et op. 32 # 12

 Rachmaninov a écrit trois séries de Préludes : l’Opus 3 en 1892, l’Opus 23 en 1901 - 1903 et l’Opus 32 en 1910. Au total cela fait 24 préludes écrits dans toutes les tonalités majeures et mineures et répondant, de fait, aux 24 préludes de Frédéric Chopin.  L’Inspiration de l’Opus 23, bien qu’écrite au XXe siècle est empreinte du romantisme de l’époque de Chopin.

 

 Marie Jaëll (1846 - 1925) Voix du printemps

 Née Marie Trautmann à Steinseltz, au nord de l'Alsace, le 17 août 1846, décédée à Paris le 4 février 1925), Marie Jaëll était une pianiste virtuose, compositrice et pédagogue française. En tant que pédagogue, mettant l'accent sur l'importance du développement des facultés mentales et des capacités auditives et visuelles du musicien, elle proposa une méthode d'enseignement du piano basé sur la physiologie (1899).

Elle composa en 1885 « Voix du printemps »  qu’elle dédia à son amie d’enfance Aline Laloy. Cette œuvre comporte six pièces : 1- Sur la grande route : marche à trois temps ;  2- Dans le sentier : gracieux « duo » entre un ténor et une soprano ;  3- L’Orage : amène des rafales d’octaves et des harmonies instables ;  4- Idylle : dont la partie centrale repose sur une mélodie candide ;  5- Nuit de mai : chant ondoyant brièvement interrompu par un épisode capricieux et plus vif ;  6- Plein jour : avec ses motifs de fanfare et son rythme fermement scandé, apporte une conclusion festive. 

 

John Beckwith  (1927-   )

John Beckwith est né à Victoria en Colombie-Britannique en 1927 et est arrivé à Toronto en 1945 pour y étudier le piano avec Alberto Guerrero. Il a aussi étudié la composition à Paris avec Nadia Boulanger en 1950-51.

 

En 1955, il devient professeur à temps complet à la faculté de Musique de Toronto dont il fut doyen de 1970 à 1977. Il a été le premier directeur de l’Institut de musique canadienne inauguré en 1984, puis le premier titulaire de la chaire Jean A. Chalmers de musique canadienne. En 1990, il  prend sa retraite pour se consacrer davantage à la composition.

 

John Beckwith a reçu en 1972 la médaille annuelle du Conseil canadien de la musique, qui l’a déclaré « Compositeur de l’année » en 1984. Il a reçu également le  « Toronto Arts Award for Music » en 1995 ainsi que le Diplôme d’honneur de la Conférence canadienne des arts en 1996. En 1987, il fut nommé membre de l’Ordre du Canada

 

John Beckwith a composé plus de 150 œuvres pour la scène, orchestre, formations de chambre, solistes et chœur.  « Music for Dancing » a été écrit en 1948 pour une petite série de concerts à Toronto. Dans sa forme originale, l’œuvre avait été écrite pour être chorégraphiée et dansée mais elle est le plus souvent entendue comme pièce de concert.

 

                                                                                                                                 Claire Marier

 

 

 

 

 


TOUT BAS-Concert  du 4 octobre 201

 

Henry Purcell : Trois fantaisies pour violes de gambe

Composées par Purcell  (1659-1695) à l'âge de 20 ans en l'espace de quelques mois alors qu'il occupait déjà la fonction importante d'organiste de Westminster, les 15 Fantaisies pour violes - 3 Fantaisies à 3 voix, 9 à 4 voix, une à cinq voix et deux In Nomines à 6 et 7 voix - sont le sommet du genre. On pourrait presque les comparer à l’art de la fugue de Jean - Sébastien Bach.  

 

Jean-Sébastien Bach, Suite no.1 en sol majeur, BWV 1007 

Cette célèbre suite en sol majeur pour violoncelle fut probablement composée par Bach (1685 - 1750) lors d’un séjour à Köthen. Elle est aujourd’hui considérée comme une œuvre incontournable pour cet instrument tant pour ses qualités musicales que pédagogiques. Cette suite s’ouvre sur le célèbre prélude et se poursuit avec cinq danses : allemande, courante, sarabande, menuet et gigue.

 

Pascal Amoyel: Itinérance 2003

Itinérance (2003), de Pascal Amoyel (1971 - ), semble renouer avec le surgissement d’un lointain immémoriel : « Prégnant. Du fond des âges. », note le compositeur. Cette adjonction au répertoire du violoncelle seul est une retombée du spectacle théâtral “Block 15”, né de la lecture des témoignages, durant la seconde guerre mondiale, de deux musiciens Anita Lasker et Simon Laks. Dans cette pièce mise en scène par Jean Piat, les deux musiciens, se faisant aussi comédiens, traduisaient sur scène leurs souvenirs de leur participation aux orchestres du camp d’Auschwitz qui les sauva de l’extermination.

 

Joseph Haydn : Duo en ré majeur pour 2 barytons, Hob.X :11

Joseph Haydn ( 1732 - 1809 ) incarne le classicisme viennois au même titre que Mozart et Beethoven, les trois compositeurs étant regroupés par la postérité sous le vocable de « trinité classique viennoise ». 

Le duo en ré majeur pour deux barytons a été écrit en 1769. Le baryton était un instrument à cordes joué aux 17e et 18e  siècles et qui est maintenant disparu. Haydn écrivit spécialement à l’intention du prince Nicolas Esterhazy (1714-1790) un grand nombre de compositions pour le baryton, dont le prince était amateur passionné et qu’il maniait assez habilement.

 

Julien-François Zbinden (1917 - )

Hommage à Bach a été composé pour la contrebasse, en qualité de morceau imposé au Concours International d’Exécution Musicale de Genève en 1969. « Cette destination m’a imposé évidemment l’obligation d’écrire une pièce faisant appel à toutes les ressources techniques de cet instrument dont le public éprouve quelque difficulté à imaginer que l’on puisse en jouer en virtuose » écrit le compositeur.


Reinhold Glière : Sélections de duos pour deux violoncelles

Glière 1874 - 1956) s'intéressait aux harmonies folkloriques, une inluence que l'on retrouve dans plusieurs de ses oeuvres, et sa remarquable contribution au répertoire pour violoncelle est démontrée à la fois par sa maîtrise des petites formes dans les duos opus 39, et une capacité unique à écrire pour orchestre dans les duos opus 53, un rare exemple de cycle pour deux violoncelles dont nous entendrons une sélection. 

 

ROSSINI Giaccomo  (I792-1868): Duetto pour violoncelle et contrebasse en ré majeur

Le célèbre Duetto pour violoncelle et contrebasse de Rossini est une œuvre de maturité où le compositeur met en évidence les possibilités expressives virtuoses de ces instruments dans le style du Bel Canto italien. C’est aussi une œuvre dédiée au grand contrebassiste virtuose Domenico Dragonetti (1763-1846). 

 

Jean-Sébastien Bach : Sélections d’œuvres à trois parties

J.S. Bach (1685-1750) est considéré comme le maître du genre avec ses Inventions et Sinfonias. Il s’agit d’un ensemble de 15 Inventions (contrapuntiques à deux voix) et 15 Sinfonias (contrapuntiques à trois voix) écrites par Bach dans une tonalité différente comme exercices pour ses étudiants.

Les quatre pièces de Bach que nous entendrons, sont à trois voix, transcrites pour deux violoncelles et contrebasse. Elles ont été choisies en fonction de leur compatibilité à les jouer à trois instruments en abaissant le tout d’une octave sans transposer les tonalités ainsi que leurs possibilités expressives.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Schubert : une concertation

 

Second concert de la 57e saison des Concerts Couperin

Le dimanche 3 mars 2013, 14h30

Chapelle du Musée de l’Amérique Française

 

Quatuor Arthur-Leblanc

Hibiki Kobayashi et Brett Molzan, violon

Jean-Luc Plourde, alto

Ryan Molzan, violoncelle

                 &

Nathalie Tremblay, piano

 

lescouperin@gmail.com

 

Concert parrainé par Madame Suzanne Wildi

en collaboration avec le Musée de l’Amérique Française

 

 

 

Programme :

Franz Schubert 1797-1828

Six Moments Musicaux D. 780 pour piano

  • Moderato, do majeur

  • Andantino, la majeur

  • Allegretto moderato, fa mineur

  • Moderato, do mineur

  • Allegro vivace, fa mineur

  • Allegretto, la majeur

 

Adagio et rondo concertant pour piano, violon, alto et violoncelle D.487

 

Quatuor à cordes no.14 « La jeune fille et la mort» en ré mineur D.810

  • Allegro

  • Andante con moto

  • Scherzo, allegro molto

  • Presto

 

 

Merci à nos généreux commanditaires et donateurs

3 000$ et plus

Le Musée de l’Amérique Française

Mécènes : 1 000$ à 2 999$

Madame Suzanne Wildi, le Consulat général de France, Première Ovation

Donateurs : 500$ à 999$

Line Ross, Marc Tremblay

Amis : 200$ à 499$

Guy Cloutier, écrivain, Claudia Mailloux, ostéopathe

Coup de pouce : 75$-200$

Famille Caron-Plaisance, Francine Debue, Maude Cloutier

Marguerite Roberge, Huguette d’Amours, Ghislain Croft

Les Copies de la Capitale, Distribution Affiche-Tout, Lemieux-Nolet, C.P.A.

Micheline Dessureault, avocate

 


Concert du 7 octobre 2012

Le lied tire ses origines de  la musique des Minnesanger, ces troubadours allemands dont le nom veut dire « chanteurs de l’amour ». À la Renaissance, le lied adopte la polyphonie et l’écriture harmonique au détriment de la mélodie avant de céder aux charmes de  l’opéra italien et de la prédominance accordée aux paroles au détriment de ses enjeux lyriques et musicaux.

Gretchen am Spinnrade (Marguerite au rouet), le premier lied de Franz Schubert, composé à l’âge de 17 ans, marque la naissance du lied romantique  Le jeune compositeur réussit une union parfaite entre la poésie et la musique. Dès lors, le lied et Schubert sont inséparables; il composera en effet plus de 600 lieder, dont les grands cycles de lieder Winterreise (Le Voyage d’hiver) et Die schöne Müllerin ( La Belle meunière ).

 La grande sonate en la mineur D 845, Op 42

La sonate pour piano est un des genres les plus remarquables du XIXe siècle. Pratiquement tous les compositeurs romantiques si sont frottés mais la plupart ont fini par abandonner, tant il est vrai que les 32 sonates pour piano de Beethoven, véritable testament monumental, souffraient difficilement toute comparaison. À l’exception notable de Franz Liszt a qui l’on doit la magnifique sonate en si mineur.

Schubert utilise la forme sonate pour faire valoir ses recherches harmoniques. Ses sonates sont des oeuvres souvent remarquables par leur longueur, sans pour autant nuire au lyrisme si caractéristique de son travail. Pensons  a ses impromptus pour piano.

Composé en mai 1825, la sonate en La mineur op.42 est la dix huitième composée par Schubert, mais la première qu’il réussit à faire publier, en 1826. Une sonate composée en la mineur, une tonalité que semble affectionné Schubert puisqu’on la retrouve dans les cinquième  et seizième sonates pour piano.